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L'expression « signe de Jonas » (Mt 12, 38 ;16, 4) semble lumineuse aux chrétiens, puisque elle désigne la Résurrection deleur Seigneur. Or cette expression est employée deux fois dans l'évangile selonsaint Matthieu, dans un contexte peu pacifique, et cette référence au prophèteJonas reste énigmatique : à quelle partie de la tradition sur Jonasfait-on référence quand on le mentionne ? Refusant l'hypothèse selonlaquelle l'expression serait déjà forgée avant son usage dans la traditionévangélique, nous examinons son emploi dans le texte matthéen. Nous montronsque le « signe de Jonas » est une tentative du Jésus matthéen delaisser une porte ouverte à la communication avec ceux qui le refusent encore.À ceux qui s'approchaient de lui, il se manifestait comme celui qui est« plus » que Jonas et Salomon. Il permettait ainsi une herméneutiquepropre au disciple : celui qui croit discerne et reconnaît les signes,quand celui qui veut des signes pour croire ne peut même pas les recevoir. Etles lecteurs du texte matthéen ? Rejoignent-ils un « ici etmaintenant » semblable à la rencontre des contemporains avec Jésus ?L'abbé Philippe Seys,prêtre de la Communauté Saint-Martin depuis le 4 juillet 1990, a défenducette thèse le 28 septembre 2018 auprès de la Faculté de théologie del'Université catholique de l'ouest. Il enseigne depuis septembre 1993 dansla maison de formation de sa communauté.
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