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Au IVe siècle, à Antioche, cité réputée chrétienne, le mode festif, exubérant, est révélateur de la religiosité sans exclusive des Antiochiens. Tous se mêlent dans les grandes fêtes de liesse « païennes », partagent l´ivresse et la transgression de type dionysiaque, et célèbrent, d´une manière identique, les fêtes juives et chrétiennes en formant des cortèges festifs dionysiaques. Ceux-ci sont incessants en raison des fêtes religieuses nombreuses dans une cité qui est païenne, chrétienne, juive, manichéenne.
Les Antiochiens aspirent avant tout au salut et en trouvent la promesse dans l´inauguration du temps festif par l´observation des astres et des jours, et dans sa célébration sur un mode bachique. Dionysos est présent à Antioche, à travers de nombreuses dionysies et à travers cette indéracinable koinè festive qui transforme toutes les fêtes religieuses en fêtes de Dionysos, même lorsque l´on célèbre Zeus, le Christ ou les martyrs chrétiens.
Ce mode festif est la pierre d´achoppement sur laquelle s´est brisé le projet théurgique et néoplatonicien de l´empereur Julien qui, s´appuyant sur des réseaux de notables et ´intellectuels païens versés dans l´art de la divination, a tenté, au milieu du IVe siècle, de restaurer le culte sacrificiel en déclin. D´une Église chrétienne divisée par la crise arienne et par le schisme qui éclate sous l´empereur Julien entre les opposants à l´arianisme se détache le groupe des méléciens dirigé par l´évêque Flavien et le prédicateur Jean Chrysostome.
Ce groupe chrétien entreprend de rétablir la foi de Nicée et de faire du christianisme une religion exclusive à Antioche. Pour cela, il développe le culte martyrial et tente de substituer des processions chrétiennes aux cortèges dionysiaques. À la fin du IVe siècle, même si les Antiochiens continuent à bondir comme des bacchants, la christianisation et la foi de Nicée ont largement progressé dans la cité.
Fourth century Antioch is usually considered as a Christian city. However, its merry and exuberant festive practices revealed an inclusive religiosity. Intermingled with jubilant pagan festivals and Dionysiac abandonment, Jewish and Christian festivals alike were celebrated in carousing Dionysian processions made incessant by the numerous religious holidays of a city at once Christian, Pagan, Jewish and Manichaean.
Antiochians aspired to salvation above all else and sought it in the stars and the calendar by resaging the most timely onset of religious festivals, and in their bacchic-style celebrations. The presence of Dionysus in Antioch is evident in the numerous Dionysian festivals as well as the unfading celebratory koine that transforms all religious festivals into bacchic celebrations, be they in the name of Zeus, the Christ or Christian martyrs.
The Emperor Julian the Apostate, inspired by theurgy and neo-platonism, stumbled against this festive tradition when, in the middle of the IVth century, he tried to restore the declining practise of sacrificial cults by relying on pagan networks of leading citizens and intellectuals who were experienced in the art of divination.
From a Christian Church divided by the Arian crisis and the schism that appeared during the Emperor Julian´s reign within those opposing arianism, a group known as the Meletians broke away under the leadership of Bishop Flavian and the preacher John Chrysostom. Their aim was to restore the Nicean dogma and to establish Christianity as Antioch´s only faith. With this purpose in mind, the group promoted the cult of the Martyrs and tried to replace Dionysian with Christian processions. By the end of the IVth century, although the Antiochians retained their bacchic leaping, christianisation and the Nicean creed had largely been established in the city.
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