Docteure en lettres et spécialiste de littérature américaine, la romancière est jurée du Prix Orange du Livre 2021
Pour Simon Axler, le personnage principal du nouveau livre de Philip Roth, tout est fini. Il fut l'un des plus grands acteurs de sa génération. Il a maintenant soixante ans passés, et il a perdu son talent, sa magie, sa confiance en lui. Falstaff, Peer Gynt, Vania, ses plus grands rôles : il n'en reste rien, du vent. Quand il monte sur scène, il se sent incapable de jouer, d'entrer dans la peau d'un autre. Sa femme l'a quitté, son public aussi, son agent ne parvient pas à le convaincre de remonter sur les planches.
Au milieu de cette crise terrible et inexplicable se produit un nouvel épisode qui traduit son besoin de compensation. Voici Simon Axler saisi d'un désir érotique violent, qui, loin de le conduire au réconfort espéré, va au contraire provoquer une fin inattendue et très noire.
Au cours de ce voyage dans les ténèbres, raconté avec la maestria habituelle à Philip Roth, ce sont toutes nos illusions qui sont démolies, qu'elles touchent au talent, à l'amour, au sexe, à l'espoir ou à notre réputation en société.
Le rabaissement est le trentième livre de Philip Roth.
Docteure en lettres et spécialiste de littérature américaine, la romancière est jurée du Prix Orange du Livre 2021
Alea jacta est
Simon Axler, un des plus grands acteurs de son temps, sait qu’il est fini.
Il n’arrive plus à jouer, la magie a disparu, son charisme est en berne.
Victoria, sa femme, stoïque un temps n’en peut plus, elle n’arrive plus à l’aider sans sombrer elle-même ; elle le quitte.
Simon demande à être interner dans un hôpital psychiatrique, il y restera seulement 26 jours.
Aucun des moyens mis en place, pendant son séjour, pour le sortir de son marasme ne lui donne la clef du pourquoi.
La cause de ce rabaissement reste mystérieuse.
Tout son vécu, toute son expérience ne servent à rien, il ne se représente plus sur scène, il n’a plus ce petit quelque chose qui lui servait de moteur.
La vision qu’il a de lui est déformée comme s’il était dans une attraction de foire, ce tunnel qui déforme l’image à l’infini.
« En conséquence de quoi, même si depuis trente ans Axler avait élu domicile à deux heures de New-York, au milieu des arbres et des champs — c’est là qu’il vivait quand il n’était pas en tournée quelque part dans le monde —, il n’avait plus personne avec qui bavarder, prendre un repas, et encore moins partager un lit. Et à nouveau, la tentation du suicide lui venait, aussi fréquemment qu’avant son hospitalisation, il y avait maintenant un an. Tous les matins, quand il se réveillait face à ce vide, il se disait qu’il ne pouvait pas affronter une journée de plus, dépouillé de ses capacités, seul, sans travail, et en proie à une douleur permanente. »
Le génie de Philip Roth est de nous faire une narration en 3 actes, le premier montre la dégringolade, le deuxième un regain de vie, Simon rencontre Pegeen, la fille de ses amis de longue date, qui avait fait son coming out, elle s’est déclarée lesbienne, mais a de gros problèmes avec sa compagne et devient la maîtresse de Simon. Il joue les pygmalions avec beaucoup de bienveillance et d’amour. Oui, mais…
Et c’est dans ce deuxième acte que l’auteur nous fait un pas chassé littéraire, cette suite de pas précédent le grand saut. C’est brillant.
Comme au théâtre Philip Roth nous entraîne dans un jeu de rôle ou de dupes, nous parlant du désir (la vie chevillée au corps) et de la vieillesse.
Cette méditation sur la vieillesse, la mort et la sexualité est récurrente dans ses romans, mais elle n’a jamais le même visage, ni la même intonation. C’est éblouissant de lucidité et d’humour caustique.
Un grand livre, et comme toujours ce plaisir inépuisable de lire et relire cet écrivain exceptionnel.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/07/06/le-rabaissement/
Simon Axler fut l’un des plus grands acteurs de sa génération, mais à soixante ans passés, il a perdu son talent, sa magie, sa confiance en lui, son estime de soi et son public. Quand il monte sur scène, il se sent incapable de jouer et n’en dort plus la nuit. Obsédé par le suicide, il décide de se faire interner dans un hôpital psychiatrique, ce qui renforce encore son impression d’échec et d’humiliation. De plus, son épouse en profite pour le quitter. A sa sortie de l’hôpital, son agent ne réussit pas à le convaincre de remonter sur les planches. Mais voici que Pegeen, une jeune femme de vingt-cinq ans sa cadette apparait dans sa vie. Elle est lesbienne, pourrait être sa fille, il devient son Pygmalion et la transforme. Elle lui inspire une passion érotique dévorante. Avec elle reviennent le désir, l’estime de soi, l’envie de reprendre sa carrière et même, pourquoi pas, celle d’avoir un enfant. Simon se nourrit d’illusions et se rêve une vie où tout va recommencer comme avant avec à ses côtés cette jeune femme qui a autant besoin de lui que lui d’elle, enfin le croit-il, car Pegeen aime les femmes et surtout elle reste sous l’emprise d’un père très possessif.
Ce roman est un drame qui se joue en trois actes. Il parle de la vieillesse, de la mort et de la sexualité qui seule est capable de rendre à un être vieillissant un semblant de vigueur.
C’est un roman fort, intense, surprenant et audacieux.
Ce fut pour moi une belle découverte de la plume de Philip Roth que je ne connaissais pas.
Acteur grisonnant qui a perdu de son panache sur les planches. Perdu, il retrouve goût à la vie quand on s’intéresse à nouveau à lui. Mais la réalité le rattrape, les feux de la rampe se détournent et l'isolent à nouveau...
Quelle triste hitoire de se pauvre homme il a tout perdu , sa vie toute bouleversé ,comment s en sortir bravo à l auteur de cette histoire passionnante a lire surtout
C’est l’histoire de Simon Axler, l’un des acteurs les plus connus et les plus brillants de sa génération, célèbre jusque dans les provinces les plus reculées.
Aujourd’hui âgée de 65 ans, il n’a plus le talent d’autrefois, toute son assurance s’est envolée. Axler a perdu confiance en lui-même. Il est devenu un mauvais acteur.
Il est en proie à la dépression. Tous ceux qui l’entourent l’abandonnent tour à tour, sa femme et son public. Son vieil agent âgé de 80 ans n’arrive plus à le motiver.
Il songe à mettre fin à ses jour mais n’y arrive pas. Il demande alors à se faire interner à l’hôpital psychiatrique. Ce qui ne va pas le tirer d’affaire pour autant. C’est lorsqu’Axler va rencontrer, une jeune lesbienne, Pegee, que les choses vont prendre une toute autre tournure pour Axler. Pegee sera-t-elle son salut ou bien causera-t-elle sa perte ? …..
Un roman fort et intense, surprenant, audacieux Philip Roth poursuit sa réflexion sur la vieillesse, la mort et la sexualité
Je suis une inconditionnelle de Philippe Roth, ce qui explique ma note de 3/5 car un peu en dessous de ses autres livres, l'écriture est toujours aussi bonne, mais la deuxième partie est un peu étonnante pour cet auteur et globalement assez inutile . Le livre est divisé en trois parties; la deuxième partie je ne veux pas en dire plus pour ne rien dévoiler du roman, est étonnante et aurait pu être "allégée". Néanmoins ne ratez pas ce bon moment de lecture
Trop tôt, je découvre... Avis à venir!
Donc note provisoire
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