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Après avoir quitté l'armée et l'horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N'ayant nulle part où aller, il s'installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d'argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?
Après Là où les lumières se perdent (Sonatine Éditions, 2016), unanimement salué par la critique, David Joy nous livre un nouveau portrait saisissant et désenchanté de la région des Appalaches, d'un réalisme glaçant. Un pays bien loin du rêve américain, où il est devenu presque impossible d'échapper à son passé ou à son destin. Plus encore qu'un magnifique « rural noir », c'est une véritable tragédie moderne, signée par l'un des plus grands écrivains de sa génération.
« Pendant toute son existence, la vie n'avait été qu'un tourbillon continu de déceptions, et le cercle semblait se resserrer inéluctablement à chaque année qui passait. » le poids du monde, ou le poids que porte Aiden sur ses épaules.
Aiden, douze ans, voit sa mère se faire exploser le haut crâne par son père qui retourne l'arme contre lui dans la foulée. Orphelin, il se réfugie dans un campement de chasse avant que son copain, Thad, ne le découvre.
Thad, lui vit dans un mobile home, depuis que sa mère, April, et son compagnon l'ont chassé de la maison située à quelques mètres de là. Ils vont passer leur enfance ensemble, livrés à eux-mêmes enchaînant les petits larcins, les drogues ... jusqu'à ce que Thad parte pour l'Afghanistan. Il en reviendra handicapé, avec des douleurs que seules les drogues les plus dures calment. Aussi, quand un de leur fournisseur décède accidentellement, ils se retrouvent tous les deux avec dans les mains de quoi voir l'avenir autrement, se barrer de ce trou.
Little Canada, au fin fond de cette Caroline du Nord, aux confins des Appalaches, où la main d'oeuvre mexicaine est privilégiée aux américains devenus bien trop chers.
Car ce roman est avant tout un roman social, d'une noirceur sans fond. C'est brutal, violent, désespérant, glauque, mais tellement puissant et percutant qu'on a du mal à le lâcher.
"Au bout du compte , c'est toujours le sang qui parle" .
Ce maxime a conduit malgré eux l'existence de Aiden et de Thad , deux jeunes paumés de Little Canada , ce coin perdu d' Amérique du Nord , où les armes font la loi et modèlent le destin des hommes .
Aiden l'a très vite compris à douze ans , lorsque son père a tué , devant ses yeux d'enfant , sa mère avant de se faire sauter la cervelle .
Thad en a fait l'amère expérience comme militaire en Afghanistan où la mort d'un ses camarades de combat et de la fillette lors de l'activation de sa ceinture d'explosifs hante encore chacune de ses nuits . Deux gamins marqués à vie par le sang et la mort .
Leur vie se raisonne à court terme entre deux gorgées de whisky bas de gamme ou deux sniffées de drogues en tout genre . Une activité qui leur permet d'oublier leurs conditions précaires où les quelques dollars proviennent de trafics de matériaux dépouillés dans ces maisons désertées par des habitants incapables de payer les traites aux banques...la crise des subprimes est passée par là.
Alors , lorsque leur principal fournisseur en dope disparaît subitement , Aiden et Thad voit tout de suite l'opportunité de mettre la main sur un pactole inespéré en matière première et en cash ...c'est aussi le début d'une spirale infernale pour les deux amis.
Un roman noir et rugueux comme le paysage désolé de cette Amérique des oubliés du rêve américain. le sytème d'comme " way of life" et la loi du plus fort - ou de celui qui tire le premier - comme système de survie .
Une écriture habitée d'un auteur qui fait corps avec ses personnages, ces anti héros authentiques dont il n'excuse pas les actes mais nous aide à les comprendre .
Deux jeunes en manque d'amour et d'affection dont le vide de l'existence est peu à peu remplacé par une soif de vengeance viscérale. Mais malgré cela , le choix de vivre et de laisser vivre est encore à leur portée . Pour combien de temps encore ?
Quel roman noir! David Joy nous dépeint une Amérique sombre, triste et qui semble sans avenir… Dés la première page, l’auteur nous plonge dans le drame avec des coups de feu, du sang, des morts, un enfant qui se retrouve abandonné… Le ton est là, le lecteur sait à quoi il doit s’attendre en lisant « Le Poids du monde ». Oui ce roman est sombre mais il parle aussi d’une histoire d’amitié qui traverse toutes les épreuves: Aiden est toujours là pour Thad qui est vraiment perturbé depuis son retour de la guerre, il devient encore plus imprévisible et Aiden devient sa caution, il le tempère, le soutient, il reste à ses côtés quoiqu’il fasse. Ils sont liés et cela jusqu’au bout, malgré tout ce qu’il leur arrive.
« Le Poids du monde » porte très bien son titre car les personnages portent tous un lourd poids qui leur est difficile de se délester. Il n’y a pas une seconde de répit. A chaque chapitre, il leur arrive quelque chose et à chaque fois, ils dévient et finissent par faire des mauvais choix. Il est difficile de se dire que cela arrive toujours à ces mêmes personnes mais malheureusement, cela est vrai: certaines personnes ne feront jamais les bons choix… De plus, la région des Appalaches les enferment en quelque sorte car ils sont encerclés par ces montagnes et elles sont une frontière qu’ils arrivent pas à dépasser. David Joy livre un roman amère, sombre, cru mais si réaliste. L’auteur est cash dans ses dialogues, dans ses descriptions mettant, à certains moments, mal à l’aise son lecteur. D’ailleurs, « Le Poids du monde » est destiné à un public averti, à celui qui aime le côté noir de l’Amérique et qui apprécie être plongé dans un récit brute!
La violence, la noirceur et le tragique qui imprégnèrent ces pages sont régulièrement survolés par beaucoup de lyrisme et quelques lueur d’espoir, des lumières (liées aux personnages, à une situation et par des descriptions de toutes beauté) alors on souffle. Heureusement. Et on savoure. L’auteur sait parler de ces gens, sait évoquer la réalité sociale (le réalisme autant dans les dialogues que dans les évènements est saisissant). Mais on souffre aussi beaucoup (les fêlures de chacun nous portent au cœur, les coups du sort et les circonstances sont comme des claques régulières).................................................
https://libre-r-et-associes-stephanieplaisirdelire.blog4ever.com/david-joy-le-poids-du-monde
J’étais passé à côté du premier roman de David Joy. Celui avait été couvert d’éloges. Dès de la sortie de ce nouvel opus, j’ai donc décidé de m’attarder sur son cas.
La région des Appalaches est le décor de cette aventure. On fait la connaissance de Thad et Aiden, des jeunes hommes du cru. Ils vivent chichement dans cet environnement plutôt austère. Ils portent tous deux des passés assez lourds et traumatisants. La misère est omniprésente dans cette histoire. Elle entraîne les protagonistes sur les routes de la débrouille et de l’embrouille. Constamment drogués, ils agissent toujours sur un fil et à la limite de la catastrophe.
Avec leurs idées de liberté, ils prennent sans cesse les mauvaises décisions et s’enterrent encore plus dans leur détresse. Tous les évènements semblent se combiner pour leur appuyer la tête sous l’eau. L’auteur humanise ses acteurs en exposant leurs faiblesses. Le lecteur en vient alors à se prendre de sympathie pour ses perdants pourtant incorrigibles. Tout au long du récit, on espère que le destin va tourner et qu’enfin la chance va leur sourire. On s’accroche même à l’idée d’une rédemption…
Le roman est sombre, vraiment sombre. Une atmosphère de médiocrité repose sur les épaules des personnages. L’ambiance est étouffante mais grâce à des dérapages et à de la violence incontrôlée, l’aventure part à plusieurs reprises en vrille. Cela donne lieu à des scènes aussi déstabilisantes que jouissives qui rythment la lecture.
Il est vrai que je ne peux pas lire ce type de livre trop souvent, par peur de tomber en dépression. Il est vrai aussi qu’un certain nombre d’écrivains, tels que Donald Ray Pollock ou Ron Rash, se sont déjà illustrés avec succès dans ces romans ruraux noirs. Mais David Joy prouve avec ce « Poids du monde » qu’il a gagné le droit de figurer dans la liste des maîtres du genre. Il m’a bluffé avec son réalisme rustique au service de personnages attachants et d’une histoire rondement menée. Les Appalaches ont un nouvel ambassadeur !
Une misère plus que noire au fin fond des Appalaches
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Connaissez-vous un roman noir rural au bord de l'asphyxie, qui vous entraîne au fond d'une spirale dont vous ne pourrez pas remonter à la surface? Oui, je l'ai trouvé! C'est le second roman de David Joy, un jeune auteur qui a déjà secoué le lectorat avec son premier opus "Là où les lumières se perdent" .
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Il m'a terriblement remué "au fond de mes tripes". Clairement ! Je préfère vous le dire: ne le lisez pas en hiver, quand le peu de lumière a du mal à se faufiler à travers les nuages gris. Mais préférez les jours de grand soleil, munissez-vous d'un transat, lunettes, soda et une dose d'optimisme, et , plongez.....
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C'est l'histoire de trois personnages cabossés par la vie. Trois êtres en quête de bonheur et de "bonne fortune". Un jeu de mots qui s'apparente soit à de la chance, soit à de l'argent pour....trouver son bonheur? Oui, de la chance, qu'est-ce donc dans ce coin paumé des Appalaches, qui renie les "laissés-pour-compte" ?
Pour Thad, jeune vétéran de retour dans sa caravane, qui tente d'oublier ses démons. Pour Aiden, son ami meurtri, l'espoir d'une vie ailleurs. Et pour April, la mère de Thad, c'est se fabriquer un meilleur souvenir, partir vers un nouvel Eldorado et panser ses blessures.
Forcer leur destin, est-ce bien la meilleure solution? Les deux jeunes hommes courent à leur perte; une folle poursuite qui aura des répercussions terribles et dévastatrices.
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"Qu'un homme soit né d'un côté ou de l'autre, il finissait toujours par faire des choses qui le hantaient pour le restant de sa vie. Les gens commettaient des erreurs qui ne pouvaient pas être réparées,..."
Voici une des pensées de Thad, dans un moment de pur désespoir ou alors de lucidité? Et c'est bien là tout le paradoxe. A force de vouloir s'élever et s'en sortir, la guigne le rattrape plus vite qu'il n'éternue!
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Une écriture désespérée et violente qui nous montre les dures réalités de ce petit microcosme américain. Pour ma part, en touriste qui ai vadrouillé un petit peu dans ce coin (le comté d'Asheville), j'ai apprécié de voir "l'autre revers de la médaille" ici. C'est cru, c'est terrible, c'est brutal mais c'est surtout leurs vies.
Je me suis attachée à ces personnes , notamment Aiden, cherchant des opportunités d'avenir (vente de drogues).
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On assiste à une véritable descente aux enfers. On ne lâche pas le livre, on veut savoir, on veut aider. Et on se retrouve sur le carreau. Net, sans bavures. Le cœur en miettes.....
Question de survie: on se dit que ce n'est que de la fiction. Ah oui? C'est tellement bien écrit que cela paraît réel. Vous croyez? Un monde violent, glauque, à la limite du supportable, rempli de vengeance mais aussi de regrets. Allez, on ne fait pas l'autruche, on sait que cela existe .....et on n'en sort pas indemne....Pas complètement.
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Mr Joy, vous avez un réel talent de conteur et vous gagnez votre place dans le genre "roman noir sociétal".
Du noir, du très noir ! Un livre où l’on ne quitte jamais bien longtemps l’obscurité, le danger, et le désespoir.
David Joy a retenu l’attention avec son premier roman « Là où les lumières se perdent ». J’avoue que me concernant, il est encore dans ma PAL et que je ne peux donc faire aucune comparaison entre les deux romans. Je remercie vivement le Picabo River Book Club et les éditions Sonatine pour cette lecture.
Thad Broom, vétéran de guerre, revient vivre dans les Appalaches, dans le trou paumé où il a grandi, dans le mobil-home qui se trouve sur la propriété de sa mère. Mais quitter l'Afghanistan n’est pas si facile. Il ne parvient ni à oublier ce qu'il a vu ni à se pardonner ce qu’il a fait.
Sa mère, April, est hantée par ses propres démons, un traumatisme secret qu'elle porte depuis des années.
Entre eux se trouve Aiden McCall, qui à douze ans a assisté au meurtre de sa mère par son père avant de se suicider sous ses yeux. Ami fidèle de l’un et amant de l’autre, il n’en reste pas moins incapable de rapprocher mère et fils.
Connectés par des liens de circonstance et de devoir, d’amitié et d’amour, ces trois vies misérables éclatent un peu plus quand Aiden et Thad assistent à la mort accidentelle de leur dealer et se retrouvent à la tête d’un paquet de drogue et d’argent.
Tous les trois voient les stupéfiants et les dollars comme un moyen d’échapper à leurs destins mais cela va tout simplement les mener plus profondément dans la noirceur.
Une histoire tendue, aussi déchirante que douloureuse où les personnages ressentent le poids du monde, alors que le leur est tout petit, entouré par les montagnes, les oppressant de toutes parts sans occasion de s’évader, enfermés aussi dans des souvenirs qui gouvernent leur destinée. « Le poids du monde » c’est un roman cauchemar sur des vies gâchées qui tourbillonnent dans une brume de méthamphétamine.
Un monde brutal s’étale sous les yeux du lecteur, favorisé par une prose aussi lyrique que dure, des dialogues réalistes et des moments très cinématographiques. Les amateurs de « rural noir » ne seront pas déçus. C’est puissant, âpre et sans détour. Ames sensibles s’abstenir. Vous rencontrerez des hommes encore en quête d’enfance, stupéfaits de se retrouver adultes avec du sang sur les mains. Mais en regardant bien, vous verrez aussi une immense histoire d’amitié, de loyauté et de sacrifices.
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