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Le paradis caché

Couverture du livre « Le paradis caché » de Luca Di Fulvio aux éditions Pocket
  • Date de parution :
  • Editeur : Pocket
  • EAN : 9782266343459
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Une histoire d'amour au temps des sorcières.

Avril 1633, à San Michele, petit village des Alpes italiennes dans le monastère de Santa Ulpizia où Susanna et Daniele ont été élevés l'un et l'autre par les moines ; Susanna y est née ; Daniele y a été placé à l'âge de cinq ans, à la mort de sa... Voir plus

Une histoire d'amour au temps des sorcières.

Avril 1633, à San Michele, petit village des Alpes italiennes dans le monastère de Santa Ulpizia où Susanna et Daniele ont été élevés l'un et l'autre par les moines ; Susanna y est née ; Daniele y a été placé à l'âge de cinq ans, à la mort de sa mère. Frappés par le destin dès l'enfance, ils sont comme frère et soeur. Devenant femme, Susanna a dû s'installer au couvent Santissima Assunta Maria et cette jeune fille libre découvre sa féminité au pire moment de l'Inquisition italienne et des bûchers pour sorcellerie.

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Avis (1)

  • "Le Paradis caché" est le dernier roman du regretté Luca Di Fulvio, extraordinaire conteur italien décédé en mai 2023 peu de temps avant la parution de cet ouvrage en France chez Istya & Cie.
    J’étais tombée sous le charme de son "Soleil des Rebelles" en 2018 alors je me suis plongée avec...
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    "Le Paradis caché" est le dernier roman du regretté Luca Di Fulvio, extraordinaire conteur italien décédé en mai 2023 peu de temps avant la parution de cet ouvrage en France chez Istya & Cie.
    J’étais tombée sous le charme de son "Soleil des Rebelles" en 2018 alors je me suis plongée avec bonheur dans cet ultime récit à la saveur somme toute particulière.

    Cette histoire se déroule dans les Alpes orientales au temps de l’Inquisition au début du XVIIème siècle. Nous évoluons dans l’ambiance pleine de l’obscurantisme et de la misogynie de l’époque aux côtés de deux personnages principaux : Susanna et Daniele. La première est la fille d’une prostituée morte en couches le jour où le deuxième perdait sa mère alors qu’il n’était âgé que de cinq ans. Ces évènements tragiques, qui ne cesseront de les poursuivre durant leur existence, les font se rencontrer et changeront à jamais leur vie. Mais leurs points communs ne s’arrêtent pas à ce funeste jour. En effet, ils se révèlent tous deux forts et en quête de savoir, ce qui vaut à Susanna de grandes prises de risque puisque les femmes n’ont alors pas accès à la connaissance (elles n’ont pas accès à grand chose en fait…). Dotée d’un esprit rebelle, elle résiste, ne se plie jamais aux règles injustes de ce monde dont seuls les hommes détiennent liberté et pouvoir sous couvert d’un Dieu omniprésent et d’une foi qui se révèle bien souvent ébranlable.

    « […] Que sommes-nous, après tout ? De petits êtres qui cherchent un sens à tout ce qui est lumineux par nature. Le Soleil, Dieu, l’humanité, la liberté, la justice, la vérité. Nous nous cherchons nous-mêmes, confiants d’être éclairés sur notre chemin incertain. Guidés par la lumière, nous espérons trouver le paradis caché dans chacune de nos vies. Car je sais, j’ai toujours su, j’ai toujours senti qu’il y a un paradis caché en nous. Ici, sur terre. Et il ne tient qu’à nous de fouiller notre conscience pour le trouver, pour en profiter. »

    L’attachement entre Susanna et Daniele est immédiat et même si certains évènements les éloignent pour un temps l’un de l’autre, ils finissent par se retrouver sans que leur lien ne soit brisé. Le récit, à travers eux, comporte un vrai pan romanesque que certains lecteurs pourraient qualifier de mièvrerie à certains égards. Je peux le comprendre, néanmoins, le parcours des deux jeunes protagonistes est semé d’embûches et d’épreuves, et le dénouement est non convenu. Par conséquent, je n’ai pas été dérangée par cet aspect un peu « fleur bleue » lors de certains passages, aussi parce que c’est une fresque historique qui tient compte de la place qu’occupait alors la femme. Le caractère désobéissant et obtus de Susanna permet toutefois de ne pas sombrer dans le cliché de la belle jeune femme innocente et ignorante.

    S’il fleure le romanesque, le récit met aussi et surtout en avant les aberrations, les infâmes manipulations et les injustices de cette période à travers le procès de Susanna, accusée d'être une meurtrière doublée d'une sorcière. De plus, les chapitres alternent entre la naissance, l’enfance des deux personnages dès 1610 et les faits évoqués en 1633, ce qui donne un rythme, une compréhension graduelle de la situation ainsi qu’une consistance aux différents personnages. La lecture est alors un ping-pong entre le Bien et le Mal, entre la dévotion et l’hérésie, entre l’amour et la haine, entre l’ombre et la lumière.

    J’ai pu relever quelques anachronismes tels que l’utilisation d’un briquet alors que celui-ci ne fut inventé que bien plus tard, au XIXème siècle, soit deux cents ans après, ainsi que des dialogues parfois un peu trop… contemporains. Au niveau des bémols, j’ajoute les répétitions qui alourdissent inutilement le texte, telles que les références au physique de Paolo Tahler, le secrétaire de l’Inquisiteur Constantin Tron (« ses yeux si clairs qu’ils semblaient des cristaux d’aigue-marine délavés » et « ses longues boucles blondes féminines »), « les lèvres serpentines » de l’Inquisiteur, ainsi que le « châle en velours turquoise avec trois étoiles dorées cousues sur un côté, comme le manteau d’une madone », par exemple, qui apparaissent – inutilement – à de multiples reprises au fil des chapitres.

    Malgré ces détails, j’ai été complètement transportée au cœur de cette histoire sombre mais que l’on espère lumineuse jusqu’à la toute fin. Le contexte historique est intéressant, les personnages sont fort bien développés et variés, le rythme est là, entre amitié, amour, quête de la vérité et rebondissements. Difficile alors de résister à la tentation de lire un chapitre de plus, et un supplémentaire, et encore un autre, pour finalement avaler les quasi 800 pages plus rapidement que prévu. Si vous ne connaissez pas encore les romans de l’auteur, je vous conseille mille fois de les découvrir !

    Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2025/02/13/lecture-le-paradis-cache-de-luca-di-fulvio/

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