L'amour est profondément animal, c'est sa beauté. Les papillons s'accouplent en volant dans les airs. Les étreintes batraciennes durent deux mois. La femelle du babouin peut copuler 93 fois avec trois mâles en 5 jours. Non seulement le canard est polygame, mais tout lui est bon : il est fort lascif et accusé de sodomie. Chez les termites, la copulation a toujours lieu hors de la
termitière. Chez le lapin, le mâle cherche à se débarrasser de sa progéniture pour suspendre l'allaitement et chevaucher de nouveau la femelle. Certaines punaises de lit copulent jusqu'à 200 fois par jour. Ces textes de Remy de Gourmont, exquis et pénétrants, extraits de Physique de l'amour, restent des observations scientifiques parfaitement rigoureuses. Par un jeu de transposition
les humains se substituant aux animaux en leur empruntant leurs rites amoureux, Jacques Colombat illustre de savoureuses situations ces textes savants. Figures, assemblages, empilements, ses croquis peuvent sembler extravagants. Qu'on ne s'y trompe pas : oeil n'y a pas si longtemps, nous levions aussi la patte.
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