"La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose" le dernier roman de Diane Ducret
La loi de Murphy n'est rien comparée à la loi d'Enaid : tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera plus mal encore qu'on aurait humainement pu le prévoir.
Après avoir été quittée à Gdansk par téléphone, Enaid se rend à l'évidence : les fées qui se sont penchées sur son berceau ont dû s' emmêler les pinceaux. Comment expliquer, sinon, la sensation qu'elle a depuis l'enfance qu'il lui a toujours manqué quelqu'un ? Il y a de quoi se poser des questions quand les parents adoptifs sont en fait les grands-parents, que la mère est danseuse de nuit, que le père change de religion comme de famille, que les bunkers de l'ETA servent d'école buissonnière. Et que l'accident d'un instant devient la fracture de toute une vie...
On peut se laisser choir ou faire le saut de l'ange. Être boiteux ou devenir un flamant rose. Sur ses jambes fragiles, tenir en équilibre avec grâce par le pouvoir de l'esprit, un humour décapant et le courage de rester soi.
"La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose" le dernier roman de Diane Ducret
"La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose" un titre énigmatique pour le dernier roman de Diane Ducret
https://poppylamangeusedelivres.wordpress.com/2018/10/23/la-meilleure-facon-de-marcher-est-celle-du-flamant-rose/
Le titre et le début du livre incite à penser que nous avons là un livre drôle et léger mais en avançant dans les pages on découvre au contraire l’histoire d’une femme meurtrie intérieurement et extérieurement.
Retirée de la garde de sa mère vers 3 ans, laissée pour compte par un père lointain qui n’a pas grand chose à faire d’elle, Enaid sera élevée par ses grands-parents qui n’auront qu’une peur, qu’elle devienne une débauchée comme sa mère. Si elle devient écrivain c’est pour raconter les histoires que sa mère ne lui a jamais lues. Forcément Enaid grandit avec un manque qu’elle essaiera de combler par un début de vie plutôt chaotique accompagné de nouvelles blessures psychiques et physiques lui amenant de nouveaux combats à surmonter.
Le choix du prénom du personnage principal interroge… Enaid… Diane à l’envers. Diane, déesse de la chasse… Choix pour mieux marquer le personnage relativement fort d’Enaid qui au fil de sa vie n’aura de cesse de se battre, chasser ses démons et s’en sortir coûte que coûte ?
Ecrit avec un certain humour rappelant un peu le style de Gilles Legardinier, l’histoire est jolie et touchante.
Depuis la naissance Enaid claudique, brinqueballée de-ci de-là comme un objet un peu encombrant.
Depuis la naissance, Enaid n'a pas vraiment de chance, elle attire mêmes les petites fatalités.
Diane Ducret nous livre un récit doux amer qui m'a picoté, m'a émoustillé et m'a même fait vaciller.
Moi qui pensait être plutôt droit dans mes bottes en débutant la lecture de cet ouvrage, je me suis retrouvé à finir ma lecture à cloche pied.
Bilan : j'ai adoré.
L'Amérique d'Enaid m'a fait sourire de bon coeur. Sa vision de sa vie cabossée et de sa petite personne m'ont souvent ému. Lorsque l'existence ne vous a pas offert les meilleures cartes et qu'il faut avancer malgré tout …
Un magnifique portrait de femme.
Bouleversant. Détonnant. Etonnant.
Je n'avais jamais lu Diane Ducret. Erreur fatale.
Je vais me faire un plaisir de découvrir d'autres romans de cette auteure qui mêle avec brio second degré et ironie, en croquant un personnage plus vrai que nature.
Je ne regarderais plus les flamands roses de la même façon et je leur porte dorénavant une tendresse toute particulière.
Ce roman partait plutôt mal pour moi dès les premières lignes Enaid se plaint de se faire plaquer par téléphone et commence alors la jérémiade de "personne ne m'aime" ... heureusement cela ne dure pas et Enaid fait le bilan de sa vie.
Retirée à ses parents elle grandit avec ses aïeux sans même s'en rendre compte, une adolescence est plutôt mouvementée et sa grand mère la surprotège de peur qu'elle finisse comme sa mère ... ça ne m'a pas passionnée plus que ça, mais ça bouge et au moins ce n'est pas larmoyant.
Puis au fil des pages Enaid grandit et je commence à m'attacher, ce qu'elle vit me parle plus même s'elle n'est pas des plus gaies, la fin va vers le positif, aide à la reconstruction. Je ferme ce livre plus enthousiaste que je ne l'ai ouvert.
Après avoir été quittée à Gdansk, Enaid se rend à l'évidence : les fées n'ont pas été généreuses avec elle. Elle découvre que ses parents adoptifs sont en fait ses grands-parents, que sa mère est danseuse de nuit déchue de ses droits, que son père a changé de religion. En quête d'une résilience, elle décide de résister, comme les flamants roses qui trouvent toujours la force de se relever.
C'est le 3è livre de Diane Ducret que je lis et dans celui ci, elle nous fait suivre la vie bouleversante et difficile d'Enaid (anagramme de Diane!!) qui va devoir l'affronter comme elle peut avec les maigres bagages dont elle dispose. On la suit de son enfance à sa vie adulte dans ses diverses expériences (drogue, sexe, sun,échecs scolaires, abandons en tout genre, violences conjugales, sexuelles., dépression...)
L'écriture est humble, les mots sont précis, parfois crus et ne vous fiez pas à la couverture qui parait bien légère par rapport au contenu et à la teneur du roman. Ce livre parle surtout de reconstruction, lutte sans fin pour Enaid, suite à des mutilations tant de son physique que de son âme..
Ce livre celebre en quelque sorte les essais de toujours aller mieux même dans une situation inextricable et le pardon, la résilience.
J'ai ressenti parfois un drôle de sentiment, inqualifiable qui me gênait ... Ce livre est très bien écrit, mais par moments j'ai eu du mal avec toute cette noirceur...
Parfois la vie nous bouscule et nous emmène sur des chemins bien tortueux. C’est franchement le cas d’Enaid dont nous suivons les péripéties de l’enfance jusqu’à ses trente ans. Au fil des courts chapitres, les principaux pans de son histoire bien difficile se dévoilent à nous. Les épreuves sont évoquées avec humour et tendresse et ne sont jamais en proie à la plainte et au désespoir. Au contraire, tout est dit de façon directe, sans fioriture aucune, sans s’appesantir dans une situation qui est pourtant bien délicate et qui n’épargne jamais notre héroïne. Mais au lieu de vivre sa vie en boitant, Enaid a décidé de se tenir droite sur une jambe, à la façon des flamants roses. Jusqu’à prendre son envol ?
Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman, c’est la façon qu’a l’auteure d’écrire les difficultés. Comme je l’évoque ci-dessus, la plume de Diane Ducret allie humour et sensibilité. Son récit contient beaucoup d’éléments sombres, mais pourtant on ne ressent jamais de véritable noirceur à sa lecture. Au contraire, la résilience et la combativité sont davantage mises en lumière.
« De toute façon, sachant que celui qu’on aime est à 73 % fait d’eau, si ça se trouve je ne suis pas amoureuse, juste déhydratée. »
Partant d’une rupture amoureuse, Enaid va revenir sur ce qu’est sa vie, sa situation familiale compliquée, son accident qui marquera à jamais son existence, ses rencontres et ses expériences marginales…
« Je me sens comme un feu follet qui se nourrit de ce qu’il trouve en chemin, destiné à s’éteindre après avoir brillé. Je suis la brindille en pleine forêt, tombée au sol, livrée aux pas du marcheur en godillots, une boule de flipper entre les mains d’un gosse, un mercredi, avec dans ses poches toute la monnaie de sa mère. »
Enaid étant le miroir de Diane, le roman prend davantage d’épaisseur et l’on ressent une vraie empathie. On s’attache à cette jeune femme qui a pardonné, qui s’est battue et qui s’est reconstruite.
Comment réussir à s’aimer quand on n’a pas reçu l’amour maternel ? Comment se construire quand il nous manque toujours quelqu’un ? Ce roman aborde largement la filiation, l’amour et la difficulté à vivre sans mère mais aussi à l’être. Et comme Enaid, double littéraire de Diane, supporte tout un panel d’épreuves douloureuses, alors beaucoup d’autres thématiques fortes sont révélées telles que la violence faite aux femmes par exemple. Mais je vous laisse le soin de découvrir toutes les autres en découvrant vous aussi son histoire.
En bref, c’est un roman très personnel que nous offre l’auteure. Mais c’est surtout une façon de prouver que l’on peut se relever d’une multitude d’épreuves, qu’il est possible d’invoquer une force intérieure incroyable malgré la fragilité d’une vie et d’un corps. Que, même dressé sur ses pattes chétives, le flamant rose peut s’envoler haut et loin. Un joli roman, tendre, émouvant et drôle.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2018/06/02/lecture-la-meilleure-facon-de-marcher-est-celle-du-flamant-rose-de-diane-ducret/
"La meilleur façon de marcher est celle du flamant rose" est un roman d'une grande sincérité.
Le personnage principale, Enaid, le double romanesque de Diane Ducret est très touchante : son abandon, sa fragilité, son manque d'amour.
Enaid est abimée, blessée, fragile. Comme le flamant rose, cette femme boite, ne tient que sur une jambe.
Le roman de Diane Ducret parle énormément du manque, de la difficulté d'aimer et d'être aimé, de la rancoeur, du pardon.
A travers "La meilleur façon de marcher est celle du flamant rose" on peut suivre le récit d'une femme qui accumule les échecs (la loi de Murphy n'est rien comparée à la loi d'Enaid) : un parcours de femme fabuleux.
Le récit est très rythmé, simple, plein d'humour, tout en pudeur.
Diane Ducret nous dévoile un roman très optimiste, avec comme message "ne jamais baisser les bras, toujours avancé la tête haute".
Diane Ducret je la connaissais comme essayiste avec Les femmes des dictateurs et j’étais passée à côté de la romancière.
L’incipit de ce livre donne le ton et j’adore. « Il m’a toujours manqué quelqu’un au plus profond de moi, jusqu’au jour où j’ai décidé de ne plus attendre personne. »
Notre héroïne Enaid, prénom qui signifie âme, raconte comment elle s’est fait larguer par son mec, sur un coup de fil lorsqu’elle était en déplacement à Gdansk. Le gougeât va jusqu’à lui faire une énumération de tout ce qui fait qu’ils sont bien ensemble pour en conclure que finalement il la quitte à cause d’elle « elle attendrait trop de lui ». Pauvre petite chose que cet homme moderne.
C’est le premier chapitre et ensuite le lecteur s’aperçoit qu’il se trouve face à un miroir sans tain où Diane va entrer en scène.
L’histoire qui se dessine est tout autre que celle que je croyais lire, je pensais à une analyse satirique et humoristique des relations homme-femme dans notre société contemporaine.
Il faut dire que l’auteur en écrivant « C’est un syndrome généralisé chez toutes celles qui cherche encore chaussure à son pied. A ce stade, me concernant, une tong estivale m’ira très bien. Niveau attentes, je suis passée de l’escarpin de luxe à la sandale, voire la tatane. » nous déstabilise en enchaînant sur tout autre chose.
Et tout bascule avec un récit où l’humour noie la détresse d’une vie pour le moins chaotique. On ne peut s’empêcher de penser qu’il a fallu que Enaid/Diane soit équipée dès le berceau d’un GPS même aléatoire et d’un kit de survie greffés en sous-cutané.
Le lecteur est pris dans un maelström de sentiments et d’émotions et il lui restera en leitmotiv cette phrase qui résonne haut, fort et juste « J’ai l’impression d’être née d’un pêché de chair, abandonnée par paresse, élevée dans la colère, avec la certitude de m’en sortir par orgueil. »
Je ne veux rien raconter de l’histoire juste faire part de mes émotions à fleur de peau.
Il faut que Enaid/Diane soit fragile et forte à la fois pour nous livrer son histoire d’une façon burlesque qui nous fait penser à l’éternel duel entre le clown blanc et l’auguste.
Un livre que je recommande le style est là, et l’histoire si surprenante ne peut laisser indifférent et découvrir l’origine du titre est la cerise sur le gâteau.
Je remercie Masse critique Babelio et les éditions Flammarion pour cette lecture étonnante.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 31 mai 2018
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