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Dans la Maison, vous allez perdre vos repères, votre nom et votre vie d'avant. Dans la Maison, vous vous ferez des amis, vous vous ferez des ennemis.
Dans la Maison, vous mènerez des combats, vous perdrez des guerres. Dans la Maison, vous connaîtrez l'amour, vous connaîtrez la peur, vous découvrirez des endroits dont vous ne soupçonniez pas l'existence, et même quand vous serez seul, vous ne le serez pas vraiment. Dans la Maison, aucun mur n'est un mur, le temps ne s'écoule pas toujours comme il le devrait et la Loi y est impitoyable. Dans la Maison, vous atteindrez vos dix-huit ans transformé à jamais et effrayé à l'idée de devoir la quitter.
La Maison dans laquelle, paru en 2009, est un roman de l’auteure arménienne écrivant en russe Mariam Petrosyan.
Elle présente un livre réceptacle des angoisses des adolescents, un livre pour le moins épais, plus de mille pages, mais cette densité s’avère nécessaire pour passer la porte de la Maison, pour s’y imprégner, et pour tout simplement y vivre avec tous les acteurs de ce récit. Dès le début, il faut s’astreindre à mémoriser les personnages – nombreux - , à suivre les différentes voix des événements des principaux acteurs ; autoriser son esprit à entrer en synchronisme avec l’onirisme de l’auteure ; s’autoriser à ne pas juger péremptoirement leurs actions, mais plutôt tenter de les comprendre, de les assimiler. Bref, éviter tout jugement hâtif, se souvenir de nos propres envies, de nos propres peurs, afin d’en savourer la quintessence.
Je viens de le terminer et mon esprit continue à voguer dans cette Maison comme le brouillard dans les landes écossaises. Mais précisons d’abord le contexte ; une maison appelée également la Grise, une cours des miracles d’adolescents qui sert d’internat pour des gamins handicapés : certains en chaise roulante, d’autres qui souffrent de graves pathologies mentales : chétifs, malades, amochés et n’ont sans doute rien à espérer d’autre qu’un avenir d’indigent ! Ils trouvent ainsi un refuge qui éloigne d’eux leur mal et leur peur, les éloigne de la tristesse de leur environnement sordide, de la grisaille et surtout de la misère.
Une maison, qui selon le directeur :représente pour les élèves une famille, le confort, la compréhension mutuelle, l’attention bienveillante. Mais l’on comprend vite, l’abandon des adultes dans le quotidien de ceux-ci. Dès son arrivée, chaque élève reçoit un surnom, tels : l’Aveugle, Sphinx, Chacal Tabaqui Larry, Fumeur, Sauterelle, Loup. Puis va intégrer un groupe et donc une sorte de chambrée. Qui aura ses propres lois, ses propres interdictions, autant dire une réminiscence de la cellule familiale, et de sa propre maison. Pour les adultes, une absence remarquée de l’intervention de l’encadrement, hormis quelques éducateurs. Ainsi à n’importe quelle heure de la nuit, il y a toujours un individu qui fume, lit ou boit du café...Au fil du temps, la tendance de tous consiste à fuir la dure réalité en se racontant des histoires, des contes pour y échapper ; qui deviennent ensuite des superstitions puis des traditions, et à ces moments-là arrive l’esprit onirique de l’univers du récit : « Salut à vous les avortons, les prématurés et les attardés. Salut, les laissés-pour-compte, les cabossés et ceux qui n’ont pas réussi à s’envoler ! Salut à vous, enfants-chiendent ! ».
De sorte, qu’en entrant dans la Maison, le temps d’avant est révolu, le présent sera l’acceptation d’un nouveau monde régi par ses propres lois, elles-mêmes définis par ce monde juvénile, un microcosme du monde des adultes ; avec ses forces et ses faiblesses, avec l’amour, avec la pitié, mais avec la méchanceté et la lâcheté. Bref tous les maux inhérents à l’Extérieur.
Ces enfants perdus refusent de grandir et tenus par une peur viscérale d’affronter l’Extérieur : la brutalité du monde.
Le rôle d’apprentissage de la Maison comporte l’amélioration en premier de l’octroi de prothèses, de soigner les blessures physiques et/ou morales, et surtout de remplacer, tout simplement pour certains le manque d’amour, d’attention dont ils ont été sevrés. Tout en sachant qu’une fois entré dans la Maison, la seule issue à 18 ans ou avant sera : le retour à la vie civile, l’asile ou la morgue !
L’effort de lecture consenti au départ trouve rapidement l’indicible plaisir de faire partie de la lutte de ces infortunés de la vie. Un livre culte, un roman initiatique où les dernières pages ne laissent aucunement place à l’espoir mais aux nuages cotonneux sur lesquels flottent uniquement : la mélancolie.
Bonjour , je suis désolée de la longueur de mon avis mais j'aurais tant de choses à dire ... Voilà , j'ai refermé aujourd'hui LA MAISON DANS LAQUELLE... ce lundi12 juillet , et je suis encore toute étourdie , comme prise dans un tourbillon . Cette image me trotte dans la tête . J'ai tellement aimé cette histoire : j'étais prise , emprisonnée , ensorcelée par la MAISON et la vie de ces enfants qui y vivent , de cinq à dix sept ans. C'est l'histoire d'un pensionnat qui reçoit les enfants handicapés , ils ont aussi bien des handicaps physiques que mentaux .
J'avais l'impression d'être dans la MAISON avec eux , cette grande bâtisse à plusieurs étages où se cachent les secrets de chacun de ces enfants , leurs projets, leurs amours , leurs désirs les plus fous . Dans chacune des pages j'étais dans les dortoirs des enfants , j'ai appris leur vie , leurs pensées ,leurs craintes , les liens qui les unissent .
Cette MAISON qu'ils surnomme "LA GRISE" est près de la forêt d'un côté , de l'autoroute de l'autre côté . Cette MAISON qui ressemble à un cocon , à un cocon empoisonné , un cocon qui diffuserait un parfum hypnotique , qui vous empêcherait de partir , de s'éloigner d'elle . Quand les enfants , à cause d'une maladie , ou pour les vacances s'en écartent , certains sont très vite rapatriés dans le sein du pensionnat , un éducateur , Ralf (surnom donné par les enfants)se souvient " de cette maladie étrange qui s'emparait de ceux qu'on éloignait peu de temps avant le départ d'une promotion , ils revenaient avec des symptômes étranges . C'était quelque chose comme la Maladie ...des Egarés."
La MAISON c'est" une famille , le confort , la compréhension mutuelle , l'attention bienveillante" de pour chaque groupe .
Pourtant le petit garçon qui arrive ce jour -là avec sa maman découvre avec stupeur et horreur que les enfants qui reviennent de vacances sont tous" rafistolés" pareils à lui .... Il mettra du temps à s'adapter comme chaque enfant qui un jour arrive dans la MAISON . A celui-ci , un éducateur au surnom d'Elan pour l'aider lui donnera le rôle d'ange gardien auprès d'un garçonnet surnommé l'Aveugle ... Une amitié naîtra et Sauterelle ainsi sera son surnom soutiendra l'Aveugle pour surmonter les obstacles qu'ils rencontreront sur leur chemin : l'Aveugle qui a connu la maltraitance dans un autre centre :"très tôt il comprit qu'on ne l'aimait pas . Il n'était pas traité comme les autres , on le punissait plus souvent ..." mais grâce à Elan et Sauterelle il a une nouvelle chance , une chance de savourer la vie .
Comme dans toute pension il y a des groupes qui se forment en fonction des dortoirs , ils deviennent des clans , des tribus ....Ils sont parfois jusqu'à quinze dans une chambrée et des liens se créent entre eux , comme une famille . Du côté des garçons on trouve , les RATS , les OISEAUX , les BANDAR-LOG , les CHIENS, la MEUTE , les MORVEUX , les MONSTRES....
Chaque groupe aménage son dortoir comme bon lui semble , c'est parfois très hétéroclite ..Aucun éducateur ne semble tellement s'intéresser par la tenue des chambrées , ainsi dans le dortoir des LOGS, il y au grand lit en commun que tous partagent" ,un lit gigantesque " , les murs sont couverts de " sacs, sacoches , tableaux , collages , affiches , vêtements, poêles, colliers d'ail et de piments , de champignons , de baies séchées..." , " le magnétophone comme trois des douze lampes , restait allumé , et à n'importe quelle heure de la nuit , il y avait toujours quelqu'un qui fumait , lisait , buvait un café , prenait une douche ...écoutait de la musique ou simplement , se baladait ."
On découvre les façons différentes de vivre des enfants avec leur handicap .
Cette MAISON est vivante , dans tous les sens du terme : on laisse les pensionnaires s'exprimer sur les murs des couloirs comme dans leur chambrée : on y trouve des dessins , des énigmes , des textes , des invitations à des spectacles ....
Dans la MAISON une phrase sibylline dit qu'il y fait bon vivre mais il y a aussi ce côté pervers où "LA MAISON ?c'est une succession de murs dont la peinture finit par s'écailler ...Des rangées régulières de bottes d'enfants qui se glissait le long des lits . LA MAISON , c'est un petit garçon qui s'enfuit à travers les couloirs déserts , un petit garçon constamment couvert de bleus ...qui se voit affublé d'une multitude de surnoms: céphalopode , destrier, sauterelle ou bien trace d'aveugle"
LA MAISON c'est comme un kaléidoscope : il y a de multiples facettes dans lesquelles on peut se perdre , on peut sourire , pleurer , souffrir avec les enfants ...
On n'a pas envie de se détacher . C'est un livre magique , il semblerait que l'histoire est sans fin comme si les enfants ne devaient , ne pouvaient pas grandir . On les connaît peu à peu , on s'attache à chacun d'entre eux , on s'émerveille de leur capacité à s'accommoder de leur handicap et de ceux des autres
Et puis il y a les cages , ces geôles où ils sont enfermés si ils ont l'idée de ne pas rentrer dans le rang : un lieu sombre , coupé de tout contact humain . Certains aiment cet endroit pourtant...
Rien n'est facile dans LA MAISON , un microcosme de la vie à l'Extérieur : il existe des jalousies , des vols ,des meurtres...
Qui sont-ils? Certains vivent à travers la MAISON comme si ils ressentaient les besoins de celle-ci, comme si elle était une mère aimante , possessive . D'autres vivent pour leur tribu mais ces liens les attachent à la MAISON pour toujours....
Est-ce que l'autrice Maryam nous parle d'une vie qui lui ressemble , a-t-elle vraiment tout inventé ? Rien ne le dit , mais on plonge dans cet univers comme si nous y appartenions
Si vous plongez dans les dédales de la MAISON , vous n'en ressortirez pas indemne . Voilà quelques jours maintenant que j'ai lu ce roman et je termine mon avis aujourd'hui , jeudi 15juillet , sa musique est encore dans ma tête , j'aurais aimé que l'histoire continue encore et encore...
Belles lectures . Prenez soin de vous
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