Cette semaine, Millie a choisi Geneviève pour partager sa lecture et son avis sur le livre La lettre de Queenie de Rachel Joyce (XO Editions), pour le Club des Explorateurs de lecteurs.com
Le roman inoubliable de ceux qu'on aime et qu'on laisse partir.
Vingt ans que leurs chemins s'étaient séparés. Il a suffi d'une lettre de Queenie, lui annonçant qu'elle allait mourir, pour qu'Harold Fry décide de la retrouver.
Alors qu'il traverse, à pied, l'Angleterre, Queenie, de son côté, redoute les retrouvailles. Comment lui faire face ? Comment lui dire ce qu'elle cache depuis tant d'années ?
Queenie lui écrit une seconde lettre. Elle lui raconte toute l'histoire. Cette fois-ci, pas de mensonges. Il est temps pour elle de lever le voile et de se libérer de cette culpabilité qui la ronge.
Mais qu'a-t-il bien pu se passer, il y a vingt ans, dans cette petite ville du sud de l'Angleterre, pour qu'elle veuille la quitter et ne jamais y revenir ?
Une histoire de destins manqués, tendre et bouleversante
J'avais beaucoup aimé "la lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry est arrivait un mardi " il était temps que je me plonge dans la lettre de Queenie.
Même si j'avais oublié certains passages j'ai pris beaucoup de plaisir à me replonger dans la marche de Harold Fry qui est en trame de fond de ce récit.
Nous sommes plutôt immobile avec Queenie, dans son centre de soins palliatifs où il y a bien sûr de la douleur et des morts mais aussi beaucoup d'humanité et de partage. Une certaine impatience se crée autour de l'attente de l'arrivée d'Harold et de longs moments de réflexions pour Queenie qui fait le point sur sa vie et nous révèle quelques points qui étaient resté dans l'ombre dans l'histoire de Harold.
Ile st toujours intéressant de voir les choses des 2 cotés, c'est ce que nous offre Rachel Joyce avec ce texte.
Même si j'ai trouvé certains passages un peu ou quelques répétitions il y a malgré tout des moments drôles, émouvants et plein de sagesse.
un livre plein d'humour qui pourtant aborde deux sujets difficile, l'amour que l'on a raté et la fin de vie.
Le tout raconté avec tendresse, drôlerie, et sans pathos.
On reprend les mêmes 2 protagonistes que dans le précédent (Harold et Queenie), mais cette fois ci du côté de Queenie.
Elle est en soins palliatifs, fait tout pour survivre en attendant l'arrivée d'Harold son amour de toujours et unique amour qu'elle n'a pas vu depuis 20 ans...Mais comment l'affronter alors que le temps a fait ses ravages? Et surtout quand on se sent responsable et coupable d'un crime?
Avec l'aide d'une bonne soeur, Queenie va mettre par écrit sa vie, ses doutes, son histoire, va évacuer ses remords, regrets, culpabilité. Tout cela est entrecoupé de passages où on l'apprend comment elle vit aujourd'hui, avec qui tout en suivant le cheminement d'Harold.
J"ai été captivé par ce roman qui fiat la part belle à cette vieille femme ravagée par son sentiment de culpabilité, sa fidelité sans failles à cet amour à sens unique...Le texte est poétique, on le suit tel dans une barque naviguant tout doucement sur le chemin de la vie. Ses "colocataires" sont tous extraordinaires et haut en couleurs. Un beau moment de lecture
Voici l'histoire de Queenie, sexagénaire atteinte d'une tumeur maligne, installée dans un centre de soins palliatifs dans le nord de l'Angleterre. Et voici Harold, retraité du même âge qui, après avoir reçu une lettre de Queenie, se décide à traverser toute l'Angleterre à pied pour retrouver cette dernière. Les deux personnages sont liés par une histoire s'étant déroulée quelques vingt années plus tôt. On découvre très vite qu'à cette époque, quelque chose a mal tourné. Queenie est pleine de remords et, au bord de la fin de sa vie, décide d'écrire une deuxième lettre plus longue à Harold afin de lui raconter toute l'histoire qui a mené à sa fuite. Actes manqués, faux semblants et amours sans retour se croisent ainsi dans la lettre de Queenie. Un enfant aussi. Toute l'histoire passée de Queenie est émaillée de son quotidien dans ce centre de soins palliatifs animé par des sœurs et quelques résidents trublions.
Au bout de quelques pages à peine, je sens déjà mes yeux papillonner. L'histoire de Queenie ressemble à s'y méprendre à nombre de romances éculées aussi bien littéraires que cinématographiques. L'enchaînement des chapitres est hasardeux, on navigue dans son passé, dans son présent et dans son esprit sans structure aucune. Je ne comprends définitivement pas l'apparition soudaine de ce cheval et de ce chien dans ses pensées. À quoi ou à qui font-ils référence ? Que représentent-ils ? Difficile de suivre le récit et parfois, mon attention vacille. Le style de Rachel Joyce est très ordinaire même si à travers son écriture transparaissent ce petit quelque chose d'anglo-saxon qui différencie définitivement les auteurs anglais des autres et les embruns de la mer omniprésente. Le point le plus positif réside peut-être dans ce centre de soins palliatifs où les résidents sont hauts en couleurs. Mais au fil des pages, eux-mêmes deviennent trop caricaturaux. Le dernier quart du livre est marqué par une redondance gênante ( trois ou quatre fois de suite, les chapitres se terminent de l'exacte même manière ), si gênante que l'on se demande si l'auteure ne manquait pas d'imagination.
La trop grande présence de " Je " alourdit la lecture et fait de cette lettre autobiographique un retour plus égocentrique qu'introspectif. Tout cela manque de profondeur. On aimerait faire un tour véritable dans la psyché de Queenie mais tout reste un peu en suspens. Ce " Je " si important dans ce roman perd son intégrité, sa profondeur au détriment d'une histoire. On ne connaît presque rien de Queenie, l'auteure nous montre une femme restée vieille fille, intelligente, amoureuse d'un homme qui ne l'aimait pas ( c'est une théorie puisque rien n'est dit dans un sens ou dans l'autre. ) Tout au long du roman, on attend de comprendre ce qu'elle se reproche tant, ce qui l'a rongé de culpabilité pendant deux décennies même si on pressent déjà que ce ne sera pas si grave car on le découvre rapidement : Queenie a tendance à dramatiser. Queenie est comme son tailleur en laine marron qui la suit dans sa quarantaine : banal, triste et insipide, comme ses bonbons à la menthe maintes fois proposés, prévisible. Peut-être est-ce ce que je peux reprocher à l'auteure. D'avoir construit une histoire sans profondeur, d'avoir voulu traiter de sujets inhérents à notre condition d'être humain sans arriver à en ressortir une philosophie existentielle nécessaire. Tout est teinté de nostalgie, de mélancolie, de grisaille mais rien ne permet de réfléchir réellement aux sujets abordés : le deuil, la fin de vie, la culpabilité.
Gonflée de bons sentiments, l'histoire est aussi un triste modèle de vacuité puisque je ne peux m'empêcher de me dire à la fin : tout ça pour ça. J'ai peiné à me représenter le centre de soins, les personnages ou ce jardin de bord de mer qui revient sans cesse pas plus que la brasserie ou ce tailleur en laine marron cité ci-dessus. Je n'ai éprouvé aucune émotion à la lecture de ce roman alors que l'histoire d'Harold et de Queenie aurait dû me faire ressentir un sentiment d'injustice, de frustration, de compassion et d'empathie. Chaque chapitre semble être écrit pour combler le vide de l'attente de Queenie pour Harold. Et que la fin est décevante !
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