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Les huit nouvelles rassemblées dans la Fête de la déesse Matsu mettent en lumière une Chine différente, loin des turbulences de la littérature « Chine pop ». Y transparaît une culture traditionnelle, aux racines fortement ancrées en Chine continentale, une culture métissée par cinquante années d'occupation japonaise. Une culture chinoise contemporaine, ayant échappé à l'emprise du maoïsme.
Y transparaît également la personnalité d'un auteur réservé, élégant, qui pose un regard attentif sur les gens de peu (blanchisseuse, pêcheurs, soldats) qu'il dépeints dans leur quotidien, en prise aux difficultés et aux petits bonheurs de la vie. On peut y retrouver, dans une veine plus autobiographique, un Wang Wenxing enfant, adolescent ou jeune homme, sous les traits de garçons toujours timides et volontaires.
Dans « Ligne de vie », un garnement prétend lire l'avenir de ses camarades de classe dans les lignes de la main. Il prédit à Gao Xiaoming une mort prématurée à l'âge de trente ans. Le petit garçon est accablé par la perspective d'une vie si courte. Car son rêve le plus cher est d'écrire. Ecrire des poèmes, des romans, une autobiographie, un livre sur son père, un livre sur sa mère. Il a prévu de ne commencer qu'à partir de trente ans, pour que son oeuvre à venir soit pleinement mûrie. « Mais à trente ans, il serait déjà mort ! » Désespéré, l'enfant refuse cette échéance et d'un trait de canif rallonge cette maudite ligne si avare de vie.
La nouvelle qui donne son titre au recueil nous transporte dans un petit village au bord de la mer. Le jour de la fête de la déesse Matsu, protectrice des pêcheurs. Une danse du lion endiablée rassemble jeunes et vieux, chinois et autochtones. Le danseur, que la déesse a sauvé d'un naufrage, souhaite l'honorer avec une énergie telle, qu'il en périt. Mais la fête suit son cours. Avec couleurs, cris et pétards. « Parce que les célébrations étant ce qu'elles sont, elles doivent perdurer comme par le passé. » Par l'un des chefs de file de la littérature taiwanaise, né en 1939.
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