Inattendues, engagées ou envoûtantes : trois pépites du 9e art vous attendent !
Le maire Tony Scrump a hypnotisé sa ville. Mais un trio insolite formé par un barman amnésique, un saxophoniste dépressif et une jeune prodige de l'électronique, compte bien réveiller la population. Des décombres du Old Square aux sommets du High District. Jop signe un premier roman graphique syncopé et envoûtant.
Inattendues, engagées ou envoûtantes : trois pépites du 9e art vous attendent !
Jop recrée l’univers de New-York lors des grandes démolitions des vieux quartiers et renomme la ville New Story City en lui attribuant un maire sous le nom de Tony Scrump, un homme très riche, intouchable, imbu de lui-même, pensant,impuni, que tout et n’importe quoi lui est permis, et qui vient de construire sa propre tour et y installer une antenne qui diffuse des ondes nocives hypnotisant la population en la rendant insidieusement servile.
Jop fait résonner l’époque de la démolition des quartiers pauvres, quand nombre de gens démunis (principalement des Noirs) se retrouvent à la rue sans possibilité de relogement et qui, par la force des choses, formeront des ghettos. La police se montrera féroce et injuste à leurs égards.
Dans ce tableau givré par l’hiver, l’auteur fait intervenir de nulle part un ancien barman amnésique qui va rencontrer une ancienne connaissance, un ancien saxophoniste dépressif errant.
L’histoire mène les deux hommes chez une de leur vieille copine qui loge sur une péniche avec sa fille.
L’adolescente, une geek surdouée, est révoltée et bien décidée à pirater les ondes de l’antenne maudite et faire tomber le maire pour malversation.
On va suivre ces trois personnages dans une aventure à suspens.
Les dessins très expressifs sont colorés d’encre de Chine et où les dégradés de lavis bleus ne sont pas sans rappeler le Blue Note.
Jop nous plonge dans la ville avec grand talent. Les saxos et cuivres nous font revenir en tête des airs de jazz tout au long de l’album.
Le scénario dynamique et syncopé nous invite à rencontrer bien des fantômes d’une époque new-yorkaise mythique mais révolue qui sont cités en fin d’album avec une courte bio : Screamin’ Jay Hawkins, Moondog, Calypso Rose, Nina Simone.
La couverture cartonnée est très sympa, reliée par un large dos tissé noir, le papier très épais. C’est un bel ouvrage.
Je remercie Lecteurs.com (Montserrat et Nicolas merci beaucoup) pour ce « livre surprise », un cadeau qui au-delà de m’avoir vraiment beaucoup plu, rencontre mon goût pour New-York, le jazz, l’aventure, le suspens, le bleu, le social, la culture et les bonnes BD !
Cet album qui a su me transporter dans toute une atmosphère new-yorkaise passée et actuelle au son du jazz, rejoint ma bibliothèque avec grand plaisir.
Merci.
Dans les premières pages, New Story City, une version dystopique étrangement bleutée de New York City, se déploie dans des cases étirées comme des gratte-ciel ou comme les touches d’un piano. Dans cette ville à deux vitesses, entre construction de nouveaux immeubles et avis de démolition, Edward Renard a l’esprit qui flanche et la mémoire qui déraille.
Dans les anciens quartiers, il croise des rues désertes, des cafés fermés, quelques âmes perdues. Birdy Jones, Lady Taylor, Billie, des noms qui sonnent comme une mélodie de jazz. Auprès d’eux, il retrouve un battement, un souffle, une musique. Une antidote pour remplacer le programme imposé de la radio unique et hypnotique OneFM. La déambulation mélancolique de notre héros se métamorphose alors en expédition musclée dans les bureaux de Tony Scrump, le maire de la ville, siège de la radio OneFM.
Les pensées des personnages dans des bulles noires comme une ligne mélodique parallèle, la rythmique inattendue des cases tantôt muettes tantôt encombrées des bruits de la ville, les grandes pages noires où s’agitent des ondes sonores, les traits crayonnés aussi précisément et fiévreusement qu’une partition jazzy, le choix évident de la couleur bleue en bichromie pour exprimer le blues… Cet album marque la rencontre parfaite de la bande dessinée et de la musique.
Dans une New Story City qui pourrait être NewYork City, Tony Scrump le nouveau et jeune maire de la ville a tous les pouvoirs sur ses administrés, qu'il tient sous sa coupe grâce à des ondes diffusées par sa radio, One FM.
Il a même décidé de raser tout un quartier de la ville, et depuis il ne fait vraiment pas bon s'y aventurer. Pourtant, c'est là que se trouvaient les clubs de Jazz, et surtout la vie, la vraie, artistique en particulier. C'est là qu'arrive un peu par hasard Edward Renard par une soirée glaciale et sombre.
Dès lors, c'est dans ces bas fonds en démolitions que vont se retrouver sans vraiment l'avoir choisi
Birdy Jones Carter, un saxophoniste totalement désabusé,
Edward Renard, un drôle de barman qui ne sait plus vraiment d'où il vient et pourquoi il est là,
Billie, qui n'est autre que la fille de Birdy et de son ex, Lady Taylor, c'est un génie de l’électronique qui sait tout ou presque sur la propagation de ces fameuses ondes radio.
Ensemble, ils vont tenter de pirater la fameuse radio de Tony Scrump, cette radio à la fréquence unique, fréquence hypnotique qui fait tout oublier aux habitants qui l'écoutent.
Nouvelles génération qui impulse la démolition des quartiers et l'expulsion de ses habitants sans aucun scrupule, et sans même les reloger, présence de la mafia, musiciens et jazz des vieux quartiers se côtoient pour rendre l'ensemble cohérent et attachant.
S’il est une couv’ qui donne immédiatement envie de se plonger dans un album c’est bien, avec son bleu envoûtant, celle de Jazzman, le récent opus de Jop paru aux Éditions Albin Michel. À la lecture de ce roman graphique, nous voilà embarqués dans une histoire pleine de fantaisie aux côtés de personnages hauts en couleurs dont toute ressemblance avec des personnes ayant vraiment existé, pour certains, n’est absolument pas fortuite.
Il a rêvé New Story City, New Story City sur Bayuk
Indifférent au sort des habitants, Tony Scrump, le jeune maire mégalo de New Story City n’a aucun scrupule à raser les vieux quartiers afin d’ériger une ville ultra moderne où résonnent les ondes « pentabarbitales » de One FM, radio unique qui n’est autre que la voix de son maire.
Birdy, un vieux saxophoniste nostalgique et désabusé, un barman amnésique et un petit génie de l’électronique, la jeune Billie, fille de Lady Taylor, l’ex de Birdy, vont entamer un périple plein de péripéties à travers la ville, dans le but de pirater la radio officielle et diffuser une playlist contestataire afin de soustraire la population à l’emprise du maire en la faisant sortir de la torpeur dans laquelle elle se trouve plongée en raison des ondes néfastes émises par One FM …
Toute la musique qu’il aime
Jop, qui signe ici sa première bd, est un designer graphique et illustrateur rennais œuvrant dans le domaine de la communication et de l’édition. Cet amoureux du jazz s’en est donné à cœur joie et a su, à travers une intrigue somme toute fort simple, créer une atmosphère musicale tout particulièrement jazzy. Faisant preuve d’une grande maîtrise de la mise en scène, il manie avec dextérité les ellipses, faisant la part belle à l’illustration à travers un découpage rythmé où les cases s’inscrivent sur la page telles les notes sur la portée. Soulignons l’élégance de la bichromie de bleu rehaussée de noir qui domine cette partition musicale empreinte de poésie ainsi que l’énergie du trait qui confèrent à cette narration graphique une grande lisibilité.
I put a spell on you
Si New Story City nous fait de toute évidence penser à New York City, River Bayuk, le fleuve qui traverse la ville évoque les bayous de Louisiane, la musique et les légendes qui vont avec. Rien d’étonnant alors que le fantastique s’invite dans notre histoire à travers l’apparition à diverses reprises d’un drôle de personnage mystique, surgissant et disparaissant comme par magie. Ce vagabond swingant affublé d’une canne surmontée d’un crâne sera même rejoint à un moment par un autre individu non moins original coiffé, lui, d’un casque et vêtu d’une cape inspirés de la mythologie nordique. Et dans la ville se promène un chat noir…
Le jazz de Jop
Jazzman est truffé de de clins d’œil faisant référence au monde du jazz à commencer par le nom des différents protagonistes. Pour exemple, je citerai le double hommage rendu à Billie Holliday « Lady Day » à travers le prénom de la fille, Billie, et le nom de la mère, Lady Taylor. L’album est divisé en neuf chapitres et un épilogue, Hormis le chapitre d’introduction intitulé New Story City, les autres chapitres, telles les plages d’un microsillon, empruntent leurs titres à des standards du jazz. En fin d’album, se trouve une playlist (à écouter sans modération) comprenant ces titres ainsi que d’autres, la bio de quatre personnalités du monde du jazz croisées dans l’album et un cahier graphique.
Alors ne boudons pas notre plaisir. Jazzman est un très bel objet, un album jazzy à la couv magnifique qui permet de passer un très agréable moment de lecture au rythme des cases bleues ensorcelées et ensorcelantes de Jop.
Attiré par la cover et la chronique de l’ami @livresse je me suis plongé dans le rythme syncopé de Jazzman.
Un monde intemporel où un maire sans scrupules, Tony Scrump, tient ses citoyens par des ondes diffusées sur One FM, radio unique. New Story City croule sous les projets immobiliers, on démolit à tour de bras sans reloger des habitants dépités. La solution : reprendre les ondes en atteignant la haute tour de Scrump…
Un récit rythmé, habité par des personnages qui rappellent étrangement quelques personnalités de a musique jazz et par l’idée que la musique peut tout changer.
Très bel objet aussi que ce premier album de Jop. Un graphisme soigné, des cases superbes d’un monde urbain en désuétude, une bichromie de bleu somptueuse…
Au final, une belle surprise que cet album beau et poétique, une jolie parenthèse de lecture qui donne envie de lancer la playlist Jazz qui clôture le livre !
C'est effectivement du très bon.
A tous les étages Jazz & Blues.
Avec de magnifiques colorations
Black & Blue
Le jeune maire de New-York, Tony Scrump un riche industriel, a décidé de tout bonnement raser sans vergogne les vieux quartiers, sans prendre en compte la population qui y réside. La jeune Lady, le vieux Jazzman désabusé et un barman, qui ne sait pas vraiment ce qu'il fait là, se mettent en quête de rallier la plus haute tour de New-York, persuadés que les ondes nocives de OneFM se diffusent tel un virus. Accompagnés d'un vagabond mystique, vont-ils libérer la ville de l'emprise du jeune requin ?
À l'annonce de cette bd, j'ai de suite été attiré par cette magnifique couverture en bleu, noir et blanc. Les visuels, c'est une chose, mais l'objet est en plus de très bonne qualité, avec un dos toilé et une couverture granuleuse... Bref, le charme opère dès l'objet en main alors que je ne l'ai pas encore ouvert. Mais l'intérieur est-il à la hauteur ? Et je dis un très grand oui !!! Totalement fan du graphisme, de l'histoire poétique et musicale, je me suis régalé.
À lire avec, en prime, une playlist qui a inspiré l'auteur lors de la réalisation de l'album. Jop se paie même le luxe de glisser des personnalités du monde de la musique dans ses personnages, tels que Nina Simone, Calypso Rose, Moondog et Screamin'Jay Hawkins (vous ne les connaissez pas tous, pas de problème. L'auteur vous en parle à la fin de l'album). Une lecture qui fait du bien, tout comme la musique.
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