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Intermezzo

Couverture du livre « Intermezzo » de Sally Rooney aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782073074621
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Ivan et Peter, deux frères que les années ont éloignés, se retrouvent à la mort de leur père. Ivan, vingt-deux ans, est un brillant joueur d'échecs, ultrasensible et solitaire. Peter, juriste renommé de Dublin, est un trentenaire aux multiples conquêtes. Tous deux vivent des amours périlleuses... Voir plus

Ivan et Peter, deux frères que les années ont éloignés, se retrouvent à la mort de leur père. Ivan, vingt-deux ans, est un brillant joueur d'échecs, ultrasensible et solitaire. Peter, juriste renommé de Dublin, est un trentenaire aux multiples conquêtes. Tous deux vivent des amours périlleuses pendant ce moment délicat du deuil, intermède de vie où la fragilité n'exclut pas l'aventure. Avec Intermezzo, l'Irlandaise Sally Rooney signe un nouveau roman sensuel et fascinant dans la veine de Normal People, où les personnages se mettent à nu, les couples se font et se défont dans une délicieuse confusion des sentiments.

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Avis (3)

  • Intermezzo raconte l’histoire de deux frères : Ivan, l’intelligent, champion du jeu d’échecs, et Peter, le beau, avocat des opprimés, des marginalisés.
    Sally Rooney, autrice irlandaise confirmée bien traduite par Laetitia Devaux, met longuement en scène ces deux hommes et leur entourage. Ivan...
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    Intermezzo raconte l’histoire de deux frères : Ivan, l’intelligent, champion du jeu d’échecs, et Peter, le beau, avocat des opprimés, des marginalisés.
    Sally Rooney, autrice irlandaise confirmée bien traduite par Laetitia Devaux, met longuement en scène ces deux hommes et leur entourage. Ivan Koubek est le plus jeune. Il va avoir 23 ans alors que Peter Koubek a 32 ans et demi. Leur père vient de mourir et cette disparition les marque fortement tous les deux.
    En trois grandes parties, Sally Rooney me plonge dans la vie de chacun de ces deux enfants d’un père venu d’Europe de l’Est, un père qui a divorcé d’une Irlandaise et qui a été emporté par le cancer, à la soixantaine.
    Pendant que Peter se débat entre deux amours : Sylvia, le charisme à l’état pur, et Naomi, l’étudiante, Ivan est l’invité d’un club d’échecs, loin de Dublin, à Clogherkeen, dans le comté de Leitrim. C’est là qu’il rencontre Margaret, une belle femme qui a 36 ans. C’est magique, un véritable enchantement. Ivan se confie et c’est émouvant d’apprendre ce qu’il dit de sa vie et des échecs, ce jeu où il excelle.
    Quand Margaret l’autorise à l’embrasser, j’apprécie l’érotisme soyeux, discret, parfait, proposé par Sally Rooney. Cette première nuit d’amour en appellera d’autres malgré les soucis qui ne manquent pas d’arriver.
    Des soucis, Peter en a aussi. Il abuse du Xanax, verse de l’argent à Naomi. Son métier d’avocat le met à l’aise financièrement mais c’est du côté de Sylvia que les choses se compliquent. Petit à petit, l’autrice révèle le passé qui conditionne les relations entre Peter et Sylvia.
    L’écriture de Sally Rooney est une véritable avalanche, une cascade de mots, d’actions, de pensées, de vie. J’accroche bien à son récit, même si beaucoup de pages sont très denses et si, parfois, je trouve qu’elle en fait trop, allant jusqu’à délayer au maximum certaines conversations. Je reconnais toutefois qu’elle sait, à merveille montrer les états d’âme, les conflits intérieurs, les hésitations de celui ou de celle qui s’exprime. Les réflexions sur la vie sont souvent très justes, pleines de franchise et de spontanéité.
    J’avoue, et je ne dois pas être le seul, que c’est Ivan qui m’émeut le plus, que c’est de lui que je préfère entendre parler car, avec Margaret, ils offrent un amour tellement beau et très réconfortant.
    Quand Ivan rencontre son frère, cela ne commence pas trop mal mais hélas, ça dégénère vite car leur passé ressurgit avec le complexe du cadet vis-à-vis de son aîné et l’attitude de ce dernier par rapport à leur père.
    Sally Rooney montre qu’elle connaît bien des auteurs comme Bourdieu, Colette ou Proust mais ce sont ses références nombreuses à Dieu qui m’exaspèrent. C’est vrai que nous sommes dans l’Irlande très catholique… Par contre, qu’est-ce qu’elle écrit bien quand elle aborde l’érotisme ou la psychologie de ses personnages ! Leurs rivalités, leurs accords sont analysés très finement.
    Enfin, il faut que je précise que c’est Alice Zeniter qui a motivé ma lecture d’Intermezzo lorsqu’elle a parlé de ce livre, aux Correspondances de Manosque, au cours d’un débat passionnant intitulé le Club des critiques de la NRF.

    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2025/02/sally-rooney-intermezzo.html

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  • Intermezzo est un roman qui ne se laisse pas apprivoiser au premier regard. Il faut s’habituer au style vif et lancé de l’auteure, ne pas hésiter à, parfois, revenir en arrière pour mieux comprendre un dialogue ou une furtive pensée. En résumé, nous avons affaire à deux frères qui viennent de...
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    Intermezzo est un roman qui ne se laisse pas apprivoiser au premier regard. Il faut s’habituer au style vif et lancé de l’auteure, ne pas hésiter à, parfois, revenir en arrière pour mieux comprendre un dialogue ou une furtive pensée. En résumé, nous avons affaire à deux frères qui viennent de perdre leur père. Deux frères que tout oppose et qui vont peu à peu se retrouver, au gré de leurs amours, au fil d’un quotidien qui de banal pourrait bientôt ne plus l’être. N’oublions pas que Intermezzo aux échecs est « un coup inattendu qui crée une menace qui ne peut être ignorée » … et voilà tout est dit. Ce roman nous décrit dans le détail sentiments contradictoires, amours et choix impossibles, pensées qui s’entrechoquent et bien entendu, solitude universelle de l’humain qui se cherche et ne parvient pas à comprendre ce pour quoi il est fait. C’est la confusion des sentiments et le charme des effusions. Une plume délicate pour un récit qui touche et mène le lecteur vers ses propres errances.

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  • C’est fou comme on se trompe. Comme on croit connaître les autres, comme on croit les comprendre. Comme on les aime, comme on les déteste. On les juge, on leur en veut alors que peut-être ils souffrent.

    Ivan et Peter viennent de perdre leur père. L’un a vingt-deux ans, les ongles rongés, des...
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    C’est fou comme on se trompe. Comme on croit connaître les autres, comme on croit les comprendre. Comme on les aime, comme on les déteste. On les juge, on leur en veut alors que peut-être ils souffrent.

    Ivan et Peter viennent de perdre leur père. L’un a vingt-deux ans, les ongles rongés, des bagues aux dents, une passion pour les échecs qu’il pratique à haut niveau. L’autre a dix ans de plus, est avocat, avance avec assurance dans la vie, sûr de lui. “Tous deux ont en commun l’impatience, l’ambition, le fait d’être durs avec les autres et durs avec eux-mêmes.” Sauf que face au deuil, les deux frères réagissent différemment. Ils se consolent comme ils peuvent, grâce à l’amitié, avec des médicaments, auprès d’une femme plus âgée, ou plus jeune. Chacun explore à sa façon “les abysses de la vanité du flirt” et éprouve cette chose si étrange, un peu désuète mais toujours aussi “splendide, émouvante, digne du plus profond respect et de la plus grande déférence” : l’expérience du désir partagé, de l’attirance réciproque, fondée sur des interactions parfois timides ou au contraire parfaitement scandaleuses. Dans cette cacophonie de sentiments, l’égoïsme de Peter et l’exigence d’Ivan ne font pas bon ménage. Alors tout finit par se mélanger : les reproches, les doutes, les incompréhensions, les amours.

    L’écriture de Sally Rooney, sans marque de dialogue, sans guillemet, sans tiret, met au même niveau les pensées, les paroles et les gestes. Ce roman montre la vie comme elle est : un flot confus et complexe d’expériences, de conversations et de sentiments que l’on partage et que l’on reçoit avec plus ou moins de fragilité. On en sort avec la sensation d’être entré précisément à l’intérieur d’une conscience, celle d’un joueur d’échecs talentueux, celle d’un trentenaire un peu prétentieux. D’avoir fait, comme eux, des rencontres déterminantes, cérébrales ou sensuelles. D’avoir intimement compris leurs désirs et leurs regrets, infiniment petits ou immenses.

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