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« L'oncle d'Hugo allait presser l'interrupteur de la lampe de chevet lorsque l'enfant le retint par la main.
- Attends... J'avais encore une question à te poser...
- Quoi donc ? sourit son oncle.
- Je me demandais... Tu penses qu'un mort, ça peut se déterrer tout seul ?
Son oncle écarquilla les yeux pour souligner l'absurdité de la question.
- « L'enfer est vide. Tous les démons sont parmi nous », dit-il dans un souffle.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- C'est du Shakespeare et cela signifie que les vivants sont plus à craindre que les morts.
Hugo fronça les sourcils d'un air dubitatif.
- Et sur ce constat d'épouvante, conclut Oscar dans un large sourire, je te souhaite de beaux rêves !
D'un clic, il éteignit la lampe de chevet.
Hugo entendit ses pas s'éloigner dans le noir. La porte se referma sans bruit.
Maintenant, la nuit pouvait commencer... »
Mais quelle bêtise d’avoir attendu autant de mois, que dis-je d’années pour lire Hugo de la nuit. Tu as envie de me jeter des petits cailloux et tu as raison. Profil bas !
Dès le prologue, je plonge dans un univers sombre où un jeune garçon, Hugo, vient de mourir. « Hugo aurait dû ressentir de la peur, de la terreur même, à planer au-dessus du monde dans les bras d’un fantôme. L’enfant n’éprouvait pourtant qu’un sentiment d’abandon, tout au plus teinté d’une vague appréhension. » De là, il m’est impossible de reposer le livre. Qu’est-il arrivé à Hugo ? Que fait-il au milieu de fantômes ? L’inquiétude me gagne pour cet enfant de 12 ans. Je veux savoir. Et maintenant, toi aussi. Haha !
« Alors, bienvenue Hugo, dans un monde plus magique que le plus magique des rêves ! »
Bertrand Santini parvient, avec ce conte fantastique, à me faire croire que les fantômes et les zombies existent. Et c’est là qu’il est très fort. Et oui, il n’allait tout de même pas me plomber le moral avec la mort du garçon dès la première page. Mais comment fait-il ? Je vais te le dire, à toi : il joue. Voilà, c’est dit. Bertrand Santini joue avec mes émotions et tout du long. Une belle palette qui a oscillé entre trouille et bravoure, entre frissons et éclats de rire. Tout s’est enchaîné pour mon plus grand bonheur.
Immense coup de cœur pour Hugo de la nuit et Bertrand Santini. J’ai aimé les personnages, l’histoire, le lieu, tout, absolument tout. Un régal que j’ai d’ailleurs glissé à l’oreille de mon neveu « lis-le il est super, tu vas adorer ».
« -La mort, mes amis, la mort est une victoire ! Car seul celui qui a vécu connaîtra ce jour de gloire ! »
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2023/05/09/39903836.html
Il est rarissime que j’abandonne une lecture en cours de route : en général, même quand le livre ne me plait pas particulièrement, je m’oblige tout de même à le terminer, à lui laisser sa chance jusqu’au bout. De toute ma vie de lectrice, je n’ai donc dû abandonner purement et simplement que deux ou trois livres. Il m’est cependant arrivé de temps en temps de cesser ma lecture en me disant que je retenterai plus tard, car je sentais que ce n’était pas le bon moment. C’est ce qu’il s’est passé pour Hugo de la nuit : je l’avais déjà commencé il y a quelques années, mais j’avais préféré le laisser de côté en attendant un moment plus opportun, car je n’étais visiblement pas dans le bon état d’esprit pour l’apprécier « à sa juste valeur ». Du moins c’est ce que j’espérais à cette époque. Maintenant que je l’ai enfin lu en entier, je comprends parfaitement mon moi d’il y a quelques années qui n’avait pas été convaincue … mais je comprends aussi pourquoi certains lecteurs l’ont apprécié, même si ce n’est pas mon cas.
Hugo, douze ans et des poussières, vit avec sa mère autrice, son père botaniste et son chien dans un vaste domaine au cœur de la garrigue. Tout se passait bien jusqu’au jour où d’étranges flaques de pétrole se sont mises à remonter à la surface … Si bien des propriétaires se seraient réjouis de cette découverte, les parents d’Hugo en sont plutôt contrariés : fini la tranquillité, ils font désormais face au vandalisme répété de ceux qui cherchent à les faire quitter la région pour se jeter sur cette terre en or noir. L’espoir renait lorsque le père d’Hugo découvrit quelques plants d’une plante supposément éteinte depuis 1902 ! Il allait ainsi pouvoir faire classer le domaine en zone protégée … Mais la procédure s’éternise, et chaque jour, le risque que quelqu’un vienne bruler, arracher ou piétiner cette si précieuse fleur se fait de plus en plus grand. Mais le pire est encore à venir : voici venir une nuit terrifiante, une nuit où les fantômes dansent et où les plus noirs secrets se dévoilent ...
Je dois bien reconnaitre être quelque peu perplexe vis-à-vis de ce livre : objectivement parlant, il n’est pas mauvais, et même plutôt original. Je saisis parfaitement pourquoi il semble si apprécié par les autres lecteurs, mais ça ne l’a pourtant pas fait avec moi. Là où les autres saluent le côté burlesque, baroque, loufoque, fantasque du récit, je critique pour ma part ce même côté burlesque, baroque, loufoque, fantasque. Car trop, c’est trop. Au début, ça confère une ambiance un peu décalée, un peu hors du temps, à l’histoire, et c’était plutôt agréable et rigolo. Mais très rapidement, ça devient tout simplement malaisant et agaçant … Vouloir « dédramatiser » la mort, pourquoi pas (et encore, je m’interroge vraiment : est-ce une bonne chose que de présenter la mort avec tant de légèreté et d’insouciance à des jeunes adolescents qui sont en plein dans l’âge où on est déjà mal dans sa peau et dans sa vie ?), mais à ce point, c’est plutôt malsain, morbide et irrespectueux. « Morte à la suite d’un heureux événement » devient donc l’épitaphe d’une jeune mère morte en couches, qui ne cesse de reprocher à son désormais fantôme de fils sa « maladresse » … Désolée, mais moi, ça ne me fait pas rire du tout.
En ce qui concerne l’histoire à proprement parler … Je dois avouer que ça ne m’a pas plus convaincue : ça part dans tous les sens, comme si l’auteur avait mis pleins de petits bouts de papier « situations » dans un bocal, avait secoué, et avait tiré au sort pour déterminer l’ordre de tous ces bouts de récits. Ça donne quelque chose qui n’a ni queue ni tête. En temps normal, j’apprécie le côté décousu des récits un peu oniriques, mais cette fois-ci, une fois encore, trop c’est trop. Je ne savais plus où donner de la tête, et je ne voyais plus du tout quel était le fil rouge de l’histoire. Encore une fois, c’était complétement déjanté, mais dans le sens négatif du terme : on parle d’une chose à une autre sans en approfondir aucune, juste pour donner l’illusion d’un rythme trépidant et d’une intrigue haletante alors qu’il ne s’y passe finalement rien de bien concret. Les personnages eux-mêmes ne semblent pas savoir ce qu’ils veulent : comment voulez-vous vous attacher à eux ? Aussi incroyable que cela puisse paraitre, c’est la brave Aza, la nourrice et cuisinière attitrée de la famille, qui m’a le plus émue alors qu’on ne la voit qu’à deux reprises !
Malgré tous ces points négatifs, ne vous y trompez pas : il y a du bon dans ce roman. Du bon qui n’a simplement pas été exploité jusqu’au bout. Bien que cela m’ait décontenancée au début, car je ne m’y attendais pas du tout, le fait de suivre le jeune Hugo dans sa mort plutôt que dans sa vie m’a semblée originale, audacieuse et prometteuse. Car parler de la mort, c’est parler de la vie, de façon détournée : certains passages entamaient d’ailleurs cette réflexion sur le sens de l’existence, sur la folie de la vie … Mais cela s’arrêtait aussi soudainement que ça avait commencé, et c’est bien dommage. « Le monde est un endroit cruel, injuste et absurde », explique la maman d’Hugo à son petit garçon, tout en rajoutant que « les histoires sont faites pour consoler et donner du courage ». Si nous entrevoyons bien à quel point le monde peut être violent et terrible, on ressent beaucoup moins ce réconfort et cette espérance. L’auteur n’a finalement fait que survoler les choses, et il m’a donc laissée sur ma faim. De la même manière, si j’ai trouvé le « dénouement » pour le moins sympathique (quoi qu’un peu trop « classique », vu et revu), et si j’ai trouvé le twist final franchement excellent (on ne sait vraiment plus ce qui est réel et ce qui ne l’est pas), tout ceci est bien trop rapide : c’est dommage !
En bref, vous l’aurez bien compris, bien que ça ne soit pas une réelle déception (car il y a certains éléments qui m’ont interpellée et même plu), ça ne l’a pas vraiment fait chez moi : ce fut une lecture plutôt quelconque, qui me laisse un petit arrière-gout d’inachevé. L’auteur avait de très bonnes idées, qui auraient pu se transformer en un récit franchement palpitant et intéressant, mais il n’est pas aller au bout de ces idées, et ça ne donne donc qu’un récit un peu plat et fade. Certains apprécieront sans doute le côté totalement grotesque et absurde, mais pour ma part, je n’ai pas réussi à apprécier cet humour macabre. Je regrette également les trop nombreuses grossièretés et obscénités, la violence sanguinolente à outrance (pitié, nous sommes dans un roman jeunesse, pas dans un thriller gore, un peu de retenue) … C’est comme si l’auteur avait mal dosé son public cible : d’un côté, il nous offre un récit bien trop « simpliste » pour plaire aux adultes, de l’autre, il nous sort une histoire bien trop brutale pour convenir aux plus jeunes. Un livre qui n’est donc pas mauvais en soi, mais qui ne correspond pas à tous les lecteurs.
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2020/10/hugo-de-la-nuit-bertrand-santini.html
Un univers à la Tim Burton, une intrigue qui partait bien et puis tout part en sucette. Un renversement de situation qui sort de nul part et nous gratifie d'un happy end bien convenu...
Un court récit difficile à résumer, sinon à dire que rêves, terreurs enfantines et réalité se mêlent habilement pour nouer une intrigue tendre, drôle, et parfois cruelle.
Un joli livre à mettre entre toutes les mains.
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2016/12/28/34722957.html
« L’émotion le submergea lorsqu’il songea à ses parents, son chien, sa nounou et tous ces êtres encore prisonniers de la terre. Hugo aurait voulu redescendre pour leur annoncer que tout allait bien, que la vie n’était pas si sérieuse et la mort pas si méchante. Mais il savait que c’était impossible. »
Hugo a douze ans. Il vit dans la demeure provençale familiale entourée de sa mère, romancière jeunesse célèbre et de son père botaniste. Le soir de son anniversaire, alors qu’il dormait profondément, un bruit le réveille. Il se retrouve face à face avec une silhouette munie d’une arme blanche. Hugo s’enfuit, tombe dans le lac… et meurt noyé. Passée la stupeur de cette situation, on entre avec Hugo dans un monde parallèle : celui des morts, des fantômes, des secrets aussi. Hugo fait ainsi la connaissance d’une bande de joyeux, fantasques fantômes qui l’aident à accepter sa condition de mort et à percer le mystère autour de celle-ci et de l’homme à l’arme. Il faut dire que les parents de Hugo sont dans un conflit avec tout le village : du pétrole se trouve sous la maison. Cependant, Hugo est loin de s’imaginer que la réalité est encore plus complexe que cela…
J’ai vraiment été emportée par ce roman jeunesse conseillé à partir de 12 ans (mais pour un bon lecteur, on peut descendre à dix ans sans souci). C’est une histoire plutôt originale sous forme de conte initiatique où se mêlent le fantastique, l’humour et la poésie. Il offre également de vraies réflexions sur le rapport à la mort et le jeu entre le réel et l’imaginaire. Le petit côté univers à la Tim Burton ne fait que renforcer mon adhésion. Les personnages des fantômes sont très attachants.
Je conseille vivement cette belle histoire dotée d’une bien magnifique couverture.
Complètement déjanté : ce sont les premiers mots qui me sont venus à la lecture de ce roman jeunesse ! Les histoires un peu barrées peuvent me plaire mais là malheureusement, je suis restée complètement en dehors de l’histoire. Ça part vraiment dans tous les sens et l’on se demande un peu où l’auteur veut en venir. Je n’ai pas trouvé que cela apportait grand-chose à l’intrigue. En plus de cela, j’ai trouvé l’histoire assez violente. Hugo meurt très rapidement, et cela est annoncé dès les premières pages. Il découvre ensuite l’identité du coupable et assiste au double assassinat de ses parents, assez sanglant. Cela fait beaucoup d’informations traumatisantes à intégrer… Je ne dis pas qu’il faut proposer des récits édulcorés aux enfants mais là ça m’a semblé too much. Cette impression a été peut-être d’autant plus forte que je n’avais pas réussi à entrer dans l’histoire. Je me suis souvent exclamée au début de ma lecture, surprise et frappée par les événements, témoin à l’appui !
Il est vrai que la révélation finale vient donner un certain sens à tout ce qui précède. L’idée aurait pu être bonne mais n’étant pas impliquée, je l’ai trouvé un peu facile pour justifier le délire des pages précédentes.
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