Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Histoire de la femme sauvage

Couverture du livre « Histoire de la femme sauvage » de Isabelle Desesquelles aux éditions Lattes
  • Date de parution :
  • Editeur : Lattes
  • EAN : 9782709674959
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Algérie, 1954. Made et Nour sont encore des enfants, elles grandissent au pied des montagnes du Djurdjura dans l'oliveraie appartenant à la famille de Made.

Un demi-siècle plus tard, Laure, née en France, part à la recherche de ses racines jusqu'en Kabylie. Les arbres témoins du passé... Voir plus

Algérie, 1954. Made et Nour sont encore des enfants, elles grandissent au pied des montagnes du Djurdjura dans l'oliveraie appartenant à la famille de Made.

Un demi-siècle plus tard, Laure, née en France, part à la recherche de ses racines jusqu'en Kabylie. Les arbres témoins du passé bruissent encore du lien indéfectible de Made et Nour courant pieds nus, attrapant les oiseaux pour la joie de les libérer. Pourquoi ce mystère autour d'elles ? Que s'est-il passé dans l'oliveraie ? L'attachement à une terre, que peut-il face à un embrasement ?

Une fresque magistrale portée par quatre générations de femmes magnétiques.

Sur la trace de ses ancêtres, Isabelle Desesquelles enquête et interroge un silence.En merveilleuse conteuse, elle chahute les souvenirs dans un roman poignant et solaire.

Donner votre avis

Avis (6)

  • Ma chronique : Je suis encore sous le charme de ce roman, rayonnant, émouvant, au sujet brûlant ! Quelle plume !Un foisonnement d'émotions et de pensées.
    " Pieds noirs et Algériens, c'est une histoire d'amour et de larmes entre deux peuples aimant le même pays mais qui ne se sont pas remis de...
    Voir plus

    Ma chronique : Je suis encore sous le charme de ce roman, rayonnant, émouvant, au sujet brûlant ! Quelle plume !Un foisonnement d'émotions et de pensées.
    " Pieds noirs et Algériens, c'est une histoire d'amour et de larmes entre deux peuples aimant le même pays mais qui ne se sont pas remis de leur rendez vous manqué".
    Quatre générations de femmes, une palette de quatre couleurs, une même famille, des françaises d'Algérie (les pieds noirs) évoquent leur attachement viscéral à la Kabylie, leur terre natale, ainsi que la plaie ouverte de l'exil et plus tard la part manquante de leur histoire.
    Le roman alterne entre 1954, où l'on perçoit les rumeurs de guerre, et cinquante ans plus tard. Trois d'entre elles ont vécu en Kabylie, la famille possédait des oliveraies. En 1961, comme beaucoup de "rapatriés", ils embarquent pour la France avec peu de valises. La métropole était hostile envers ces déracinés. D'une rive à l'autre, ils ont dû tout recommencer." un bonheur achevé".
    Mais faisons connaissance :
    - GrandMa, née en 1900 dans le désert qu'elle aime tant, est à mon avis, la plus intéressante. A 15 ans, elle a vécu un grand amour avec Oskar, un photographe allemand. Après un mariage arrangé avec un instituteur, il ne lui restait de son bel amant qu'un Leica et la passion de la photographie.
    - Sa fille Léa, bien différente, a épousé son cousin germain. Léa " la plus française" de toutes, exige que ces quatre filles étudient à Alger, car à elle, on lui a refusé l'école parce que née "fille" !
    - Made, la fille de Léa, fougueuse, "exagérément romanesque" très proche de GrandMa, adore Nour, sa grande amie Kabyle, ces deux-là ne se quittent pas. Pourquoi y a-t-il un abîme entre leurs deux familles ? Made veut se libérer du joug de la tradition. Elle écrit des poèmes.
    - Laure, la plus jeune, la fille de Made, née en France après le départ précipité et violent de 1961, interroge les silences de cette famille.
    Adulte, elle part pour l'Algérie à la recherche de ses racines afin d'en comprendre les déchirures et rapporter un olivier. Elle rencontre Assia qui elle aussi veut se libérer du poids de la religion et des traditions. Laure s'interroge sur le destin de sa mère, après son retour en France. Personne ne veut lui en parler, on lui a dérobé les souvenirs de sa mère.
    La nature est présente à chaque page. Les oliviers jouent un rôle. Ils symbolisent la réconciliation, la paix.
    Ce n'est pas qu'un roman de femmes, les hommes ont leur importance aussi, père, oncle écrivain, amant, mari, grand-père bigame..
    C'est lumineux, bienveillant, vous ne vous ennuierez pas sous ce ciel algérien, si cher à Camus. Vous partez pour les sommets du Djurdjura et les bords de la Méditerranée.
    Chaque chapitre est annoncé par une citation d'auteur qui nous guide avec élégance à travers l'histoire.
    Vous pouvez par moments être dérouté par les rêveries de Made dans son "cahierlivre". Suivez-là dans son monde.
    Le titre est inspiré" d'un tableau de Renoir " le ravin de la femme sauvage" .pour moi le plus beau livre de cette autrice

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Algérie 1954 en Kabylie, Made et Nour ont le même âge, treize ans, mais leur statut est différent puisque l’une est la fille d’un employé alors que Made – refusant qu’on l’appelle Madeleine – est cette enfant rebelle des patrons de l’oliveraie, au pied des montagnes du Djurdjura au cœur d’un...
    Voir plus

    Algérie 1954 en Kabylie, Made et Nour ont le même âge, treize ans, mais leur statut est différent puisque l’une est la fille d’un employé alors que Made – refusant qu’on l’appelle Madeleine – est cette enfant rebelle des patrons de l’oliveraie, au pied des montagnes du Djurdjura au cœur d’un paysage magnifique. 1961, on suit en parallèle Laure, née en France dans les Causses où sa famille vit dorénavant. Elle questionne sa grand-mère sur leurs racines en Kabylie. Que s’est-t-il passé dans l’oliveraie qui a poussé la famille à l’exil, loin de leur terre natale. Le récit court d’une femme à l’autre : Grand-ma et son Leica, initiée à la photo dans sa jeunesse par un allemand de passage ; sa fille Eva coupée de sa culture, murée dans le secret… Made et son cahierlivre (elle veut tout restituer, ce qui l’émerveille, ce qui en fait « une petite personne vibrante », Laure enfin, qui hérite un peu de toutes celles-ci et veut ouvrir les secrets trop bien gardés. Toutes des femmes fortes cherchant à s’exprimer face à des hommes qui leur contestent le pouvoir de décision.

    Les chapitres sont régulièrement introduits par une citation renforçant la narration, éclairant de sens les magnifiques contrastes clairs-obscurs, réunissant la grande famille littéraire afin d’organiser ce qui sans cela serait chaos. Isabelle Desesquelles cite Assia Djebar « ... Quel écho frappé, puis revenu, a crée entre nous le désert » ; Louis Aragon « L’art du roman est de savoir mentir (…) Le roman, c’est la clé des chambres interdites de notre maison. » ; Taos Amrouche « J’espère que tu n’oublieras jamais... ces êtres tissés de la même fibre que toi… » ; Jean Pélégri – citation que j’ai reproduite intégralement et illustrée sur la photo de présentation – ; Jean Amrouche «… La terre maternelle… origine ineffable » ; Clarice Lispector « Écrire… comme si je me souvenais » ; Léon Tolstoï « Il faut se mettre à la place de chacun » ; le poète Malek Ouary « N’y avait-il rien de valable chez nous ? » ; Virginia Woolf « … gonflée de mots,… libre ».

    Ici on ne lit pas pour avaler les mots vite fait, pour aller vers un autre livre, toujours ailleurs, toujours plus loin, plus vite, dans une quête effrénée de pages. Non, on sera obligé de lire avec application afin de déguster les phrases qui arrivent comme des vagues, charriant les mots comme du sable mouvant, au gré du passé enfoui, du présent qui résiste à comprendre. On s’échappe souvent du récit, dans des envolées poétiques, loin des normes grammaticales, phrases et mots s’entrechoquant, mais ce n’est pas grave et si une phrase accroche, son sens énigmatique, on se laisse alors bercer par la musique saccadée du rythme. Après tout on est dans une histoire violente avec des personnages malmenés ou rebelles, pourquoi l’écriture ne serait-elle pas à l’unisson. C’est osé et magnifique, un peu déroutant au départ, avant de se sentir pris par le voyage entre passé et présent.

    Avec les dates du récit, en alternance entre la vie à l’oliveraie en 1954 juste avant la guerre d’Algérie et en 1961 avant l’indépendance de l’Algérie, j’ai cru lire un récit, somme toute classique, de la tragédie des européens chassés de ce qu’il pensaient leur pays, ceux que l’on a nommé de l’expression aux connotations racistes : pieds-noirs. C’était se tromper lourdement car l’auteure, en merveilleuse conteuse, sait manier la surprise. Elle nous donne l’occasion de découvrir un pan méconnu de cette histoire coloniale qui court sur plus d’un siècle, la singularité rarement évoquée de la Kabylie, enclave difficile d’accès qui a toujours été rebelle au pouvoir centralisateur quel qu’il soit. Les grandes familles traditionnelles kabyles ont été à la jonction entre le pouvoir colonial, en position particulière face à la mise en place des forces de résistances au lendemain de la Première Guerre mondiale. Le grand-père de Made, le père de Léa, né kabyle, « grandi chez les Pères blancs … une bonne recrue, instituteur » est cette figure de l’indigène sorti de la famille, absent aux siens.
    L’auteure met au centre du jeu la place de la religion et questionne ce qui devait relier à l’origine, utilisé politiquement pour diviser une communauté et au final la coloniser, en interdisant sa langue, niant sa culture dans le dessein de s’accaparer les richesses. Made en est meurtrie de voir son amie Nour rabaissée du fait de sa religion. Elle dit : quelle justice à cela ?

    Isabelle Desesquelles est l’auteure de « Je voudrais que la nuit me prenne » et de nombreux romans et récits. Prix Femina des lycéens 2018, elle a créé dans les Causses la maison d’écrivains De Pure Fiction et écrit sur son blog « Réalité et fiction sont des mots qui vont très bien ensemble. La force d’un univers, d’un écrivain, c’est aussi de nous faire croire à toutes les histoires, les déposer en nous. » Elle est experte de cette envolée dans la fiction et pourtant il ne faut pas beaucoup de recherches pour découvrir tout ce qu’elle a mis d’elle et du réel ici...

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Un très joli roman sur la quête des origines et la quête de sens d'une vie lorsque l'on n'a pas les réponses à ces questions, ou alors qu'un tabou est posé par la famille. Une véritable enquête est menée par un des personnages principaux, semant au fil des pages des indices, des informations...
    Voir plus

    Un très joli roman sur la quête des origines et la quête de sens d'une vie lorsque l'on n'a pas les réponses à ces questions, ou alors qu'un tabou est posé par la famille. Une véritable enquête est menée par un des personnages principaux, semant au fil des pages des indices, des informations pour reconstituer l'arbre généalogique et l'histoire d'une famille meurtrie par la guerre d'Algérie.
    Un récit à cheval sur deux époques qui nous offre un regard sur l'Algérie de 1954 et la France d'aujourd'hui. C'est avec beaucoup de délicatesseque nous pouvons suivre Laure, Made et Nour.
    Si j'ai aimé cette plongée historique et familiale, il m'a manqué un petit quelque chose pour m'accrocher pleinement à cette histoire.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • C’est à travers le portrait de quatre femmes que leur destin unit dans sa cruauté, que l’autrice reconstruit l’histoire de sa famille.
    A treize ans, Made se forge une personnalité. En refusant de répondre au prénom qu’on lui a donné, lui substituant une version plus courte. Complices et...
    Voir plus

    C’est à travers le portrait de quatre femmes que leur destin unit dans sa cruauté, que l’autrice reconstruit l’histoire de sa famille.
    A treize ans, Made se forge une personnalité. En refusant de répondre au prénom qu’on lui a donné, lui substituant une version plus courte. Complices et amies, des presque soeurs Nour et elle vivent une enfance insouciante, et pourtant ce qui est écrit de tout temps viendra les séparer.

    De cette histoire complexe , dont elle ne possède que des bribes, Laure essaiera des années plus tard de comprendre les enjeux et de faire ressurgir la vérité, au risque d’y perdre des illusions, pour comprendre qui était sa mère et comment l’exil a recouvert d’un manteau de silence les drames survenus dans le domaine des oliviers.


    Avec beaucoup de délicatesse, comme on manie un tissu que l’âge a fragilisé, Isabelle Desesquelles retrace cette histoire familiale tronquée, dans l’illusion de protéger ceux qui l’ignorent. Erreur, les non-dits hantent les héritiers que l’on a voulu épargner. De l’authenticité dans les propos et une belle écriture, pour un roman touchant.




    306 pages Lattès 15 janvier 2025
    #Histoiredelafemmesauvage #NetGalleyFrance

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • « Pour Laure, la Kabylie est la chambre interdite » Jamais sa famille maternelle n’évoque cette Algérie qu’il a fallu quitter un jour de 1961 pour commencer une nouvelle vie en France. Mais la souffrance perdure en silence. Laure va partir à la recherche de ses racines, dans ce pays qu’elle ne...
    Voir plus

    « Pour Laure, la Kabylie est la chambre interdite » Jamais sa famille maternelle n’évoque cette Algérie qu’il a fallu quitter un jour de 1961 pour commencer une nouvelle vie en France. Mais la souffrance perdure en silence. Laure va partir à la recherche de ses racines, dans ce pays qu’elle ne connait pas et, comme ses ancêtres, elle aime les oliviers, ces arbres qu’ils cultivaient pour les olives dont ils faisaient de l’huile.

    « Elle vit dans la nature, une nature encore sauvage, pas à la main de l’homme. Comme beaucoup qui observent les nuages, Laure y devine des formes et accorde au ciel de lui raconter des histoires, mais c’est à une écorce et aux rides du bois qu’elle prête des traits. L’écorce de ses oliviers. »

    En parallèle de cette quête familiale contemporaine, le lecteur suit le destin de deux fillettes dans les années 50. Nour et Made vivent dans la ferme et l’oliveraie qu’exploitent les parents de Made. Chez eux, on parle français, on est catholique et on porte des noms de saints chrétiens. Made a trois grandes sœurs qu’elle nomme « les pénibles » et un petit frère. Leur mère, qui ne veut pas que ses filles connaissent son destin, veut qu’elles puissent aller à l’école, apprendre un métier afin de ne pas dépendre d’un homme. Car ici, dans ces montagnes de Kabylie ou les traditions perdurent, les mariages sont arrangés par les pères. C’est ce qui va arriver à Nour depuis que son sang a coulé et Made ne supporte pas l’idée d’être séparée de sa sœur de lait.
    L’histoire est en marche, et de nombreux évènements, des drames familiaux, vont bousculer l’ordre établi.
    Le récit se raconte du point de vue des femmes, alors que le pouvoir est du côté des hommes. Ce sont eux qui font vivre la famille, eux qui prennent les décisions mais, déjà, on sent chez Mad ce désir de s’émanciper de cette vie tracée et d’un ordre établi depuis des millénaires. Les femmes doivent obéir, se marier et mettre au monde des fils pour perpétuer le clan.
    Les deux récits, que plusieurs décennies séparent, vont finir par se rejoindre lorsque Laure, parie en Kabylie, revient à la source de sa famille, questionne, fouille les archives, scrute les photos et finit par mettre des mots sur ce silence coupable qui l’a privée de ses racines.
    Laure est française, mais elle ne renie pas l’autre culture, celle d’où elle vient et qu’on veut lui confisquer. Et cette histoire parle admirablement des origines, d’une autre culture et de l’exil forcé.
    Avec acharnement, Laure va chercher la vérité, la faire éclater, tout en plantant des oliviers comme un lien avec ces ancêtres qui les cultivaient dans ce pays lointain, un arbre comme le prolongement d’une famille.
    « On plante un arbre pour une naissance et on le regarde grandir, on veille sur lui. »

    Les femmes de ces quatre générations sont captivantes, elles nous montrent qu’il y a d’autres chemins possibles que celui assigné par la société, la famille et la religion.
    C’est aussi un roman historique car il raconte la colonisation et la place des kabyles, ni tout à fait assimilés aux colons français bien qu’étant chrétiens et parlant leur langue, ni tout à fait kabyles car ceux qui sont restés musulmans et fidèles à leurs traditions jugent leur comportement déloyal.
    Une magistrale fresque familiale et historique pour une lecture plaisante malgré une écriture parfois complexe.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Ce roman nous emmène de la Kabylie entre 1954 et 1961 à la France, à partir de 1999. C'est l'histoire d'une famille déracinée qui a du quitter l'Algérie en 1961 en laissant tout derrière elle et qui a jeté la clef de la mémoire, la cadenassant, refusant d'en parler. Léa, la grand-mère refuse de...
    Voir plus

    Ce roman nous emmène de la Kabylie entre 1954 et 1961 à la France, à partir de 1999. C'est l'histoire d'une famille déracinée qui a du quitter l'Algérie en 1961 en laissant tout derrière elle et qui a jeté la clef de la mémoire, la cadenassant, refusant d'en parler. Léa, la grand-mère refuse de répondre aux questions de Laure, sa petite-fille sur leur vie là-bas et surtout sur sa mère, Made, qui est morte alors qu'elle avait 8 ans. Laura décide de partir en Algérie en 2005, à la recherche de son histoire familiale qu'on lui refuse.
    Ce roman est avant tout une histoire de femmes, celle d'une lignée de femmes, dans un pays qui les considérait comme des marchandises que l'on pouvait troquer contre des biens, comme des esclaves se tuant à la tâche et comme des ventres qui étaient rejetés, méprisés s'ils ne donnaient pas un fils. Une fille ne pouvait pas faire d'études, était souvent mariée de force très jeune. C'est l'histoire de femmes qui n'acceptent pas leur destin tout tracé, qui font tout leur possible, y compris renier leurs origines, pour offrir un avenir à leurs enfants et en particulier à leurs filles.
    C'est aussi l'histoire d'une amitié adolescente très forte entre la fille du propriétaire, Made; et celle d'un ouvrier travaillant pour son père. Made rejette les règles sociales tacites qui veulent que les deux mondes ne se mélangent pas et que chacun reste à la place qui lui est assignée par sa naissance.
    C'est encore l'histoire d'une quête : celle de la mère trop tôt disparue qu'il est impossible d'évoquer, celle de l'histoire familiale et celle de ses origines, de son identité sans laquelle, on traverse la vie en boitant.
    L'auteure nous offre, en arrière-plan, un pan de l'histoire de la colonisation mais centré sur le peuple kabyle. J'ai ainsi découvert que certains enfants ont été christianisés, ont reçu des prénoms français, ont suivi une scolarité française, ont été enseignants, ont été propriétaires terriens avec d'autres kabyles musulmans sous leurs ordres. Ils étaient rejetés, à la fois, par les Français qui les considéraient comme des arabes et par les Kabyles qui les voyaient comme des traitres. Elle nous décrit aussi l'exil, l'arrachement à une terre aimée, la cicatrice qui ne s'est jamais refermée et qui se transmet aux générations suivantes.
    Ce roman m'a attirée par le regard magnétique, intense de la femme en couverture et par son titre intrigant qui vient, comme l'explique l'auteure, dans son roman, d'un tableau de Renoir "Paysage algérien, le ravin de la femme sauvage" que j'ai découvert à cette occasion. C'est un roman magnifique par les personnages de femmes et par les odeurs, les couleurs, la nature; la symbolique de l'olivier, fil conducteur de la vie de Laure, est très forte : l'enracinement dans sa terre le rend plus fort, lui permet de renaître après que tout a été pratiquement détruit.
    Malgré une belle écriture imagée, j'ai eu du mal à me laisser entraîner, à m'immerger car j'ai trouvé, par moments, l'écriture trop elliptique; je suis, parfois, restée en alerte pour vraiment saisir le sens, relisant certaines phrases et ainsi perdant la musique, l'émotion.
    #Histoiredelafemmesauvage #NetGalleyFrance

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.