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Un homme de main n'a pas droit à l'erreur. Lucien le sait, son patron ne lui pardonnera pas. Il aurait pu faire n'importe quoi pour sauver sa peau : prendre un avion pour l'étranger et tenter de se faire oublier, s'engager dans la Légion ou même changer de tête. Mais il a trouvé mieux : une soutane. Sylvain Vallée (Il était une fois en France, Katanga, Tananarive) et Jacky Schwartzmann (Demain c'est loin, Kasso, Shit !) associent leurs talents pour ce polar décapant, drôle et délicieusement iconoclaste.
Lucien, homme de main, décide de changer d'air après avoir commis un meurtre. Il endosse pour cela l'habit de prêtre et l'identité du père Philippe dans la commune somme toute tranquille de Saint-Claude. Peu habitué des convenances religieuses et encore moins des obligations sacerdotales, il va tenter de se fondre dans la masse. En bon mouton noir auprès de son troupeau, il va endosser le rôle de berger, aidé en cela par Eva, jeune fille malheureuse maltraitée par un père alcoolique.
Les mauvaises habitudes reprennent rapidement le dessus et ce double visage du prêtre et du truand devient un mélange explosif. Les paroissiens sont déroutés et y décèlent pour certains un prêtre aux sermons modernes, quand d'autres sont plus dubitatifs au regard des méthodes employées. L'habit ne fait pas le moine, mais il est la porte d'entrée pour tenter de se refaire en apparence une virginité, et ainsi échapper à ses poursuivants.
Ce scénario fait la part belle à l'action, à l'introspection et au cynisme du personnage principal. Les ficelles utilisées sont assez classiques mais la mise en scène est réussie. L'efficacité est le maître ingrédient de cet album.
Beaucoup d'actions, d'intrigues secondaires et d'énigmes en suspens. Le graphisme est abouti tout comme les couleurs.
On a envie de connaître la suite qui semble présager un grand final façon O.K. CORRAL.
Pourquoi se doute-t-on, en découvrant la couverture d’Habemus bastard, que le prêtre qui y figure n’en est certainement pas un ? L’habit effectivement ne fait pas le moine, le prêtre non plus d’ailleurs. Enfin il peut faire illusion. C’est ce qu’espère vivement cet homme qui va se faire passer pour le père Philippe. Et quel meilleur endroit pour se cacher que la ville pipière de Saint-Claude !
Mais comment faire pour devenir prêtre ? Cela s’improvise difficilement. Peut-être y aller à l’instinct ! Effectivement, le père Philippe doit être un curé moderne. C’est peut-être pour cela que ses sermons ne durent pas très longtemps, une bonne dizaine de minutes, “hosties comprises”. Tant que ses fidèles ne se posent pas trop de questions, l’habit sacerdotal est une parfaite couverture. Parce que Lucien, c’est son vrai prénom, a vraiment besoin de se mettre au vert. Homme de main d’un homme peu recommandable, il a commis un bourde, lui qui pourtant d’habitude maîtrise parfaitement la gâchette et ses émotions.
C’est ainsi que ce nouveau ministre du culte va devoir assumer toutes les fonctions qui sont dorénavant les siennes. Célébrer la messe, écouter en confession, enseigner le catéchisme aux petits “merdeux”, selon ses dires ! Heureusement que la petite Eva, qui a tout de suite flairé l’arnaque, va l’aider à accomplir sa mission. Ainsi que les vidéos de Mgr Jacques Gaillot trouvées sur Youtube !
Mais malgré l’ardeur mise pour se fondre dans le paysage, des personnages pour le moins peu recommandables sont sur ses traces.
S’il ne devait manquer qu’une musique à ce premier tome d’Habemus Bastard, ce serait bien évidemment celle des Tontons flingueurs. Les moches et les méchants sont bien là et on sent que les flingues, cachés sous la soutane, ne devraient pas tarder à sortir eux-aussi.
Cette montée en tension, tout au long du récit, nous réserve a priori de bien belles surprises pour le prochain tome (prévu pour octobre 2024), qui, comme celui-ci, nous sera servi, tout comme la messe, par Sylvain Vallée (scénario et dessin), Jacky Schwartzmann (scénario), sans oublier Elvire De Cock (couleur).
Lucien est homme de main. Ce qu'il a à faire, il le fait proprement. Mais parfois, tout ne se passe pas comme prévu. Et dans ces cas-là, ce qu'il faut c'est une bonne couverture, un moyen sûr de se planquer, de se mettre à l'écart. Ce jour-là, c'est une couverture divine que le hasard a mis une sur la route de Lucien.
L'écrivain Jacky Schwartzmann, déjà scénariste de plusieurs BD (Ils sont partout, Stop work) mais surtout connu pour ses polars (Demain c'est loin, Shit !....) propose un récit noir, drôle et jouissif. Quelle meilleure couverture que la soutane ? Lucien se voit contraint d'endosser son rôle de curé de Saint-Claude dans le Jura avec sérieux. Mais ceux qui sont à ses trousses ne vont pas lâcher le morceau comme ça...
Sylvain Vallée (Katanga, Il était une fois en France, Tananarive...) s'empare de ce récit (au scénario et au dessin) avec son style affirmé. Il parvient à incarner à la fois le polar à l'atmosphère hivernale digne des frères Coen et le registre décalé des romans de Donald Westlake. Le tout fonctionne très bien et ne se lâche qu'une fois la dernière page avalée...
Il faudra attendre octobre pour savourer la fin de ce diptyque et peut-être décerner un coup de cœur à l'ensemble. Mais d'ores et déjà, jette toi sur ce premier tome décapant et entraînant, tu ne seras pas déçu-e !
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