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Aurélie Foglia fait partie de la nouvelle génération de la poésie française. Gens de peine est son deuxième livre publié aux éditions Nous (Entrées en matière, écrit sous le nom d'Aurélie Loiseleur, a paru en 2010). Elle y mène une réflexion sur les noms propres, sur l'anonymat, sur l'acte de nommer, à travers un travail du vers précis et varié, d'où la dimension de jeu n'est pas absente. Ce livre atteste aussi d'un souci politique qui se fait poésie. Gens de peine reflète la société dans la page, enregistrant les tensions qui travaillent le couple de l'intime et du public, autrement dit du nom propre, mettons Jean, et du nom indéfini, Gens. Gens « est au singulier pluriel » : c'est, grammaticalement comme socialement, « la personne de l'évasif. Gens de peine ? : la masse de ceux qui existent, qui essaient d'exister plus, qui se débattent pour laisser leur marque, qui crient leurs noms et l'écrivent pour être sûrs, avant d'être effacés. Tous ces Gens « laissés au hasard / ne sont pas bien rangés ». Ils se forgent une image sociale, qu'ils l'imposent ou la reçoivent. Difficile de percer. Alors ils se battent. Ces Gens de misère « éteints jamais ne seront renommés ». Évidemment, ils tentent de réagir. Ils se parlent. Ils font ce qu'ils peuvent pour continuer à naître. À la fin, ils échouent. On peut comprendre. L'onomastique est une politique. Cette ethnographie n'a rien d'imaginaire. Bienvenue dans cet inquiétant microcosme trop connu.
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