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En 312, à la surprise générale, Constantin s'est déclaré chrétien, et peut-être l'était-il depuis 311, mais il n'existait encore, et pour cause, aucun modèle de l'empereur chrétien, ni, du côté de l'Église, aucune théologie politique approfondie. Les relations entre pouvoir impérial et Église furent donc mises en oeuvre dans l'empirisme, ce qui les rend d'autant plus intéressantes à observer, car les principes qui les régulent sont plus sous-jacents et implicites que conscients et délibérés. Certes, le pouvoir romain ne se contente pas de reconnaître l'Église, il la reçoit. Ce rapprochement est plus qu'une simple juxtaposition dans une neutralité bienveillante : en reconnaissant qu'ils procèdent tous les deux du Dieu chrétien, le pouvoir impérial et l'Église trouvent en lui leur solide principe d'union. De ces relations, un témoignage direct et, chose exceptionnelle dans nos sources religieuses, émanant non pas de l'Église mais du pouvoir romain, est fourni par les lois religieuses du Code Théodosien. Elles situent l'Église dans l'Empire, lui fixent sa place, lui assurent des privilèges mais aussi, en contrepartie, un certain contrôle impérial. Ainsi se dessina la genèse de l'union du trône et de l'autel qui fut pour des siècles une donnée cardinale de l'histoire de l'Occident, le cadre dans lequel " nous sommes devenus chrétiens " [Paul Veyne]. Le colloque de Lyon [octobre 2005] s'est consacré, à partir de divers exemples, à l'analyse de cette genèse.
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