Petit budget, petit format… mais grandes émotions littéraires pour les vacances !
Peu de livres ont autant déchaîné les passions que celui que vous tenez entre les mains. Publié pour la première fois en 1968, Désert solitaire est en effet de ces rares livres dont on peut affirmer sans exagérer qu'il «changeait les vies» comme l'écrit Doug Peacock. À la fin des années 1950, Edward Abbey travaille deux saisons comme ranger dans le parc national des Arches, en plein coeur du désert de l'Utah. Lorsqu'il y retourne, une dizaine d'années plus tard, il constate avec effroi que le progrès est aussi passé par là. Cette aventure forme la base d'un récit envoûtant, véritable chant d'amour à la sauvagerie du monde, mais aussi formidable coup de colère du légendaire auteur du Gang de la clef à molette.
Petit budget, petit format… mais grandes émotions littéraires pour les vacances !
Ecologiste radical, conteur hors pair, amoureux du désert, ...Edward Abbey c'est tout ça, et bien plus encore.
Dans ce livre, où sont réunis plusieurs textes écrits à la fin des années 50, lors des deux saisons consécutives où Abbey a travaillé comme ranger dans l'Arches National Park, en plein désert rougeoyant de l'Utah, il décrit des plantes, commente la météo, observe les créatures vivantes qui l'entourent, raconte des anecdotes désopilantes, rend compte de l'expérience de liberté absolue ressenti dans les paysages désertiques des Arches. Mais on y trouve aussi ses réflexions lors de son retour dans ce même désert, 10 ans plus tard. Constatant les ravages du tourisme et de l'exploitation minière dans cette nature autrefois sauvage, Abbey décide de dénoncer, d'avertir, d'éclairer les consciences et de nous raconter cette nature vierge qu'il a connue et qui n'est déjà plus.
Son aventure solitaire de la sauvagerie est militante, habitée par l'amour de toutes les créatures, par la folie intrépide d'un homme qui parle aux serpents et s'extasie devant les fleurs du désert, un type drôle et rude parfois, que j'ai adoré suivre dans ses équipées sauvages, à dos de cheval ou sur un canot, dans les canyons assommés de chaleur comme sur les rapides du Colorado.
Il y a une saine colère dans ces pages, contre la fuite en avant du progrès et du profit, contre l'américain en goguette qui ne peut se passer ni de sa voiture ni de son coca, détruisant au passage les sites les plus incroyables du territoire américain.
Si le discours tenu par Abbey peut parfois sembler convenu, il est en réalité visionnaire et programmatique, parce qu'il dit l'urgence d'arrêter de considérer la nature comme un terrain de jeu, et qu'on a l'impression désespérante que plus de 50 ans plus tard, il a prêché dans le désert dans tous les sens du terme.
J'ai adoré ce voyage intrépide et dangereux, cette écriture franche et poétique, un grand récit!
Parc National des Arches, désert de l’Utah, dans les années soixante.
Edward Abbey occupe pour 6 mois le poste de ranger, gardien de cette réserve naturelle. Son rôle consiste à accueillir les touristes et à veiller à leur sécurité et à l’entretien du parc.
Mais ces 26 semaines de grande solitude la plupart du temps sont surtout le prétexte à l’observation de cette nature aussi époustouflante que dangereuse.
Et il s’y connaît le bonhomme en observation et aime à les écrire avec verve et poésie. De magnifiques pages sur les roches, les plantes, les animaux du désert, sur les orages.
De nombreuses digressions et réflexions viennent compléter ce récit autobiographique. Abbey est un homme en colère, contre le gouvernement qui envisage de transformer les parcs naturels en parcs d’attraction, contre la prospection minière, l’usage que les américains font de la voiture, contre un certain progrès qui se fait au détriment de l’écologie ... il ne mâche pas ses mots, est tout à la fois violent et poète, drôle et cinglant, en fait toujours un peu trop, et avec le recul est plutôt visionnaire.
Belle découverte !
Traduction Jacques Mailhos
Préface fort intéressante de Doug Peacok
Voici le genre de livre que je n'ai pas l'habitude de lire, je suis avant tout adepte des fictions et me tiens loin des essais, témoignages etc... j'avoue avoir été tentée par une première participation au poche du mois du Picabo River Book Club et bon sang que je ne l'ai pas regretté...
Quel superbe livre ! Quelle écriture ! C'est d'une beauté envoûtante... poétique, graphique, sensitive, engagée...
Je me suis laissée porter par les 347 pages de ce récit descriptif jalonné d'anecdotes et de réflexions sans jamais m'ennuyer. J'ai pris mon temps, c'est un livre qui ne se dévore pas mais qui se savoure...
Ranger saisonnier dans un parc appelé Arches National Monument, dans le sud de l'Utah, Edward Abbey passe 6 mois dans un pays de canyons sauvage et préservé, un séjour qu'il a hautement apprécié. Lorsqu'il revient 10 ans plus tard, c'est avec effroi qu'il constate tous les changements survenus avec le tourisme de masse...
Ce livre est une succession de chapitres qui raconte son expérience, tantôt descriptifs et anecdotiques pour rendre hommage à cette nature étonnante, tantôt militants où la colère de l'homme s'entend au travers des mots.. et j'ai tout aimé ! J'ai aimé tous les détails qui m'ont transportée dans le désert à la chaleur étouffante, j'ai adoré apprendre tout un tas de précisions mettant à mal les représentations que j'avais ( l'exemple des sables mouvants est le plus troublant) Il y a quelque chose de saisissant à comprendre cette osmose de l'homme avec son environnement, ce temps suspendu où observations et actions sont étroitement imbriquées....cette nature-là se mérite.
Et puis il y a l'homme militant, parfois un peu outrancier dans sa façon de présenter les choses mais dont la réflexion est toujours profonde, argumentée et d'une authenticité indéniable....
« L'été prochain, ne sautez pas dans votre voiture pour filer vers le pays des canyons dans l'espoir de voir par vous-même certaines choses que j'ai évoquées dans ces pages. Tout d'abord, vous ne verrez rien du tout en voiture ; vous devrez sortir de votre foutu engin et marcher ou, mieux encore, ramper à quatre pattes sur le grès, à travers les buissons épineux, entre les cactus. Lorsque vous commencerez à laisser des traces de sang derrière vous, vous verrez quelque chose. Peut-être. Ou peut-être pas. Ensuite, la plupart des choses dont je parle ici ont déjà disparu ou sont en train de disparaître rapidement. Ce livre n'est pas un guide de voyage ; c'est une élégie.»
Un livre passionnant, fascinant qui donne autant à ressentir qu'à réfléchir, qui m'ouvre d'autres horizons de lecture, je vais très certainement me pencher vers d'autres écrits de l'auteur..
Merci à Léa et au Picabo River Book Club pour cette formidable découverte!
https://chezbookinette.blogspot.com/2018/11/desert-solitaire.html
L'auteur a travaillé comme ranger dans le Arches National Monument Park, au milieu du désert au sud est de l'Utah, à la fin des années 1950. Il y revient une dizaine d'année plus tard pour y constater les dégâts du tourisme industriel et de l'industrialisation tout court (construction du barrage de Glen Canyon sur Colorado, qui va donner naissance au Lake Powell qui inonde une bonne partie du cours du fleuve). Il transcrit ces expériences dans un récit philosophique, à la foi lettre d'amour pour le désert, cri de colère contre les destructions qu'on fait subir à la nature et réflexion sur le sens donné à la vie.
Abbey se fait tour à tour géographe, géologue, biologiste et botaniste pour nous faire partager sa passion, avec ce qu'il faut de détails pour intéresser sans risquer de lasser. Le récit est tantôt lent et descriptif, tantôt trépidant. Le lecteur découvre le désert, sa faune, sa flore, ses minéraux, et le parcourt avec l'auteur, au cours de ses nombreuses randonnées.
Le style alterne phrases courtes et très rythmées, et phrases plus longues, parfois presque ampoulées. Cela ne facilité pas toujours la lecture, mais si on s'accroche un peu, le plaisir est toujours au rendez-vous.
En synthèse, un très beau texte, qui préfigure bien "Le gang de la clé à molette" du même auteur.
DÉSERT SOLITAIRE d'Edward Abbey
Traduit par Jacques Mailhos
Éditions Gallmeister
Chaque mois, #LéaTouchBook propose une lecture commune sur le génial groupe FB #PicaboRiverBookClub en fonction des sorties "poche"... Pour le mois de septembre, le livre mis à l'honneur est DÉSERT SOLITAIRE d'Edward Abbey aux éditions Gallmeister (collection Totem) dans la formidable traduction de Jacques Mailhos.
DÉSERT SOLITAIRE n'est pas une découverte pour moi mais une relecture. J'affectionne particulièrement ce livre car les textes qu'il réunit sont les fondations de l'oeuvre d'Edward Abbey et particulièrement du Gang à la clé à molette, un de mes livres fétiches...
DÉSERT SOLITAIRE n'est pas un roman, mais un recueil de chroniques autobiographiques sur les 3 saisons que passa Edward Abbey en tant que ranger au parc national des Arches à la fin des années 1950. C'est du nature writing pur où les seules actions consistent à regarder la nature, marcher dans le désert, gravir des montagnes ou descendre un canyon en canot avant qu'un barrage ne le transforme en lac Powell.
DÉSERT SOLITAIRE est le portrait d'un homme, Edward Abbey, avec ses contradictions humaines. Lui qui chérit tant le désert et la liberté, va tenter de les enlever à un vieux cheval qui a choisi de retourner à l'état sauvage.
DÉSERT SOLITAIRE est visionnaire car Edward Abbey prévoit les problèmes liés à l'accroissement de la population mondiale par rapport aux ressources de la nature... Un monde futur où l'humanité s'abritera dans une "prison synthétique".
DÉSERT SOLITAIRE est dangereux car subjectif par ses idées et il pourrait vous donner des idées de désobéissance civile. Si l'idée de vous réfugier un jour dans la nature pour vous affranchir de l'industrialisme qui vous entoure ne vous a jamais effleuré... c'est que ce livre ne vous correspond pas du tout.
DÉSERT SOLITAIRE est en avance sur la science car à travers une seule phrase, Edward Abbey nous donne a comprendre que les plantes sont des êtres vivants au même titre que les humains car "nous respirons le même milieu commun".
DÉSERT SOLITAIRE nous met face à nos responsabilités, nous humains ! Car c'est nous qui fragilisons la nature en exterminant des prédateurs tels que les coyotes, pumas, ... (loups et ours par extension).
DÉSERT SOLITAIRE c'est une piste à suivre pour le futur "... quelque chose me dit que les êtres moroses et craintifs sont voués à l'extinction. Là où il n'y a pas de joie il ne peut y avoir de courage ; et sans courage toutes les autres vertus sont vaines."
Alors, suivons ce conseil d'Edward Abbey, restons joyeux et essayons de protéger ce qui peut encore l'être de la folie humaine.
Un plaidoyer pour la Nature
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Ah mais pourquoi ne l'ai-je pas lu plus tôt? Mieux vaut tard que jamais.
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Edward Abbey nous livre ici non pas un guide touristique mais son témoignage de 6 mois passés dans le très connu parc des Arches dans l'Utah, en tant que ranger.
Entre des anecdotes, ses escapades dans le canyon à la recherche d'un cheval sauvage, le quotidien âpre et si beau, Edward entremêle ses "coups de gueule" face à l'invasion de hordes de touristes motorisés. Ce voyage dans le désert s'est passé dans les années 50. Et déjà l'Homme a osé profaner ce territoire sauvage. Alors imaginez sa grande colère (et tristesse aussi) quand il est revenu quelques années plus tard....
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Alors plongeons dans ce désert rouge avec ce « Lucky Luke » traquant le tourisme industriel.
Le ton est dénonciateur mais lucide. Avec un peu de dérision également.
Malgré tout , cet auteur est un conteur né, avec quel talent il arrive à nous faire aimer ces roches, la flore et les animaux (même l'infiniment petit).
Alors, oui, Edward est tombé amoureux de cet endroit mythique de l'Ouest sauvage et il nous emmène avec lui dans cette nature si fragile.
J'ai déjà eu un aperçu de cette vallée de grès dans le témoignage d'Aron Alston « 127 heures » où des éboulis de roche l'ont piégé. Un endroit hostile et dangereux. D'ailleurs, Edward ne le nie pas.
Mais il l'accepte puisque cela fait partie d'un Tout.
Silence, nudité, austérité, chaleur, beauté, spectaculaire, vie et amour : voilà les termes qu'il emploie pour décrire le désert solitaire.
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Ce témoignage ne se lit pas, il se vit, il se savoure. Je n'ai pas assez de vocabulaire pour décrire les sensations que j'ai éprouvés durant ma lecture. J'ai acquiescé, approuvé ses dires, sa colère, son plaidoyer. Avant, je voulais également visiter ce parc. Mais maintenant, j'ai envie de crier « stop , pas un tour de roue de plus » . Je préfère garder en moi des images d'un désert enchanteur, d'une beauté originelle.
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Edward nous délivre un message essentiel : la Nature se mérite. Préservons-la, chérissons-la. C'est un combat quotidien et citoyen.
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(lecture commune avec le #picaboriverbookclub sur FB, rejoignez-nous)
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