C’est par un mois de juillet caniculaire qu’Hongdou a poussé son dernier soupir, en présence de sa mère, sa sœur et son meilleur ami. Celui-ci se remémore alors le parcours de celui qui est mort, rendu fou par la vie elle-même. Petit garçon, trop mignon, trop féminin pour un père héros de la guerre de Corée. Jeune homme, amoureux éconduit de la belle Cao Meiqin, obnubilé par son erhu dont il tire des notes mélancoliques. Soldat envoyé sur le front vietnamien malgré lui, revenu traumatisé par la guerre et ses horreurs. Fragile Hongdou qui n’a pas su, n’a pas pu continuer à vivre, a sombré dans la folie, a préféré se laisser mourir.
Un roman chinois à la portée universelle. L’histoire d’une infinie tristesse d’un jeune homme réduit à néant par l’intransigeance de son père et par la violence d’une société qui rejette ceux qui sont différents. La pression, la guerre, le mépris ont eu raison de la santé mentale d’Hongdou qui n’avait ni la force de se conformer, ni celle de résister.
Mais sous ce titre éminemment poétique se cache aussi une belle histoire d’amitié, celle, indéfectible, du narrateur qui à aucun moment ne critique ou ne juge Hongdou. Jusqu’au bout, il reste un fidèle soutien, un pilier pour son ami fragile et sensible à qui il tente de donner le goût de la vie.
Court, délicat et poétique, un roman d’une beauté simple et émouvante.
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