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Une bergère de dix-sept ans s'est enfuie dans les montagnes après avoir assassiné un chasseur dans un chalet d'alpage, multiples coups de couteau. Cela fait un an, et elle n'a jamais été retrouvée, ni elle ni son corps. Et voilà qu'elle vient d'être surprise par un garde-champêtre, et qu'elle a juste le temps de lui délivrer un message avant de se volatiliser à nouveau: elle veut voir le pasteur. Aussitôt prévenu, ce dernier engage un montagnard pour le guider jusqu'à elle, y voyant une âme en peine à sauver de la perdition.
Le récit relève du conte. Aucune indication temporelle, on imagine être à la fin du XIXème – début du Xxème siècle. Aucune indication précise de lieu, juste un Ouest sans nom de la Norvège. Et un folklore scandinave convoqué à travers la figure de la huldra, créature féminine d'une grande beauté qui séduit les hommes pour les mener à leur perte, apparaissant dans une brume épaisse, et ne pouvant être confondu que par sa queue de vache qu'elle cherche à dissimuler sous un grand manteau.
Martin Baldysz a le sens de l'intrigue immersive. Son récit est court mais intense, parfaitement construit pour faire monter la tension à mesure que le pasteur et son guide s'enfoncent dans la montagne sur les traces de la jeune femme. La confrontation des deux hommes à la nature sauvage des fjells, hautes montagnes norvégiennes dénuées de végétation, faites de plateaux rocheux rongés par les glaciers, fait monter la tension tout en nourrissant l'atmosphère du récit d'une puissance poétique souvent inquiétante par ce qu'on lit entre les silences et que se déploie un animisme lié aux montagnes dont ils font l'ascension.
Et derrière tout cela, c'est la solitude des personnages qui se dessine. Chacun vit sa propre lutte interne presque comme une descente aux enfers. le personnage du montagnard est particulièrement intéressant. Lui, le solitaire qui vit en marge de la communauté paysanne, ayant pour seule compagnie ses moutons et son eau-de-vie. C'est par lui que déferlent les révélations sur les secrets férocement tus, lui qui, dès qu'il boit à une bouteille magique est pris des visions. C'est lui qui voit la jeune femme les guider en construisant des cairns en se jouant d'eux :
« Elle rejoint avec recueillement les pierres empilées devant elle. C'est la preuve qu'elle n'est pas perdue dans un autre monde. Elle pourra retrouver le chemin de chez elle, pour peu que ce brouillard se dissipe. Elle s'assied à côté du cairn comme s'il s'agissait d'un vieil ami, veillant néanmoins à ne pas le toucher. Comme les pierres sont noires, observe-t-elle. Ses doigts les effleurent, et elle laisse échapper de petits sanglots. Rien ne pousse sur ces pierres, ni lichen ni mousse, et ce constat l'apaise. Des pierres noires empilées les unes sur les autres. Une tour. Un cairn. Un lieu de passage. Ici, au milieu de tout ce gris, de cette lumière infinie. »
Un roman noir prenant, empreint de mystère, sur les démons qui brûlent en nous jusqu'à nous perdre, à contre-courant de la production littéraire scandinave actuelle par son atmosphère joliment désuète.
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