"A la croisée des genres, voici mes dix titres indispensables... des textes dont les personnages m’inspirent et me bouleversent encore." Frédéric Couderc
«Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d'eux seuls préoccupés, goûtaient l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d'être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s'admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car elle le regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu'ils étaient amoureux, et elle avait alors un impalpable rire tremblé, voilà, oui, c'était cela, amoureux, et il lui murmurait qu'il se mourait de baiser et bénir les longs cils recourbés, mais non pas ici, plus tard, lorsqu'ils seraient seuls, et alors elle murmurait qu'ils avaient toute la vie, et soudain elle avait peur de lui avoir déplu, trop sûre d'elle, mais non, ô bonheur, il lui souriait et contre lui la gardait et murmurait que tous les soirs ils se verraient.» Ariane devant son seigneur, son maître, son aimé Solal, tous deux entourés d'une foule de comparses : ce roman n'est rien de moins que le chef-d'oeuvre de la littérature amoureuse de notre époque.
"A la croisée des genres, voici mes dix titres indispensables... des textes dont les personnages m’inspirent et me bouleversent encore." Frédéric Couderc
On ne peut pas lâcher "Cette nuit" le roman de Joachim Schnerf
Incontournable de cette rentrée littéraire, Sébastien Spitzer est le lauréat du Prix Stanislas 2017 pour son premier roman "Ces rêves qu'on piétine"
Revue de presse livres du mois de février
Il était oublié au grenier, collé contre un Martine à la ferme, m’implorant l’air de dire « pourquoi me faire ça à moi, que tu considères comme l’un des chefs-d’œuvre du XXe siècle? ». Mais oui, pourquoi? Me viendrait-il à l’idée d’accrocher un Picasso dans les toilettes?
Erreur réparée, les 1000 merveilleuses pages ont réintégré le cœur de la maison. Que dire si ce n’est qu’il m’a fallu attendre mes trente ans pour apprécier le génie de ce livre multiple, où le romanesque se mêle à la satire et la poésie. Dans ce pavé baroque, le détestable côtoie le merveilleux, la grandeur des sentiments se frotte au ridicule. C’est beau, c’est drôle, c’est triste. A l’image de la passion.
Un monument littéraire, pavé de presque 1000 pages qui a de quoi décourager l’engagement volontaire nécessaire à l’allumage du moteur du lecteur ! Mais la découverte de cette histoire qui se passe à Genève dans les années 1930 démarre sur les chapeaux de roue avec Adrien Deume, fonctionnaire à la SDN et la description caricaturale de son inactivité chronique non dépourvue d’ambition qui dépeint la vacuité de cette institution fondée après la guerre de 1914. Son foyer, chez ses parents offre un bonne tranche de rigolade qui ne semble pas partagée par sa femme Ariane qui s’ennuie à mourir mais va bientôt déclencher le propulsion du deuxième étage de la fusée en s’envoyant en l’air avec Solal, patron d’Adrien, sous secrétaire général de la SDN. Leur voyage va nourrir tout le reste du livre avec toutes les étapes, d’un amour fou à….
Les descriptions, des situations, des sentiments, sont d’une incroyable précision et d’un réalisme saisissant qui font ressentir dans le détail la progression de l’intrigue et des passions qui animent les deux protagonistes. S’aimer à deux seulement est impossible sans un minimum de vie sociale et le constat amer de son absence en sera fait par Ariane et Solal, malgré toutes les stratégies de faux semblants qu’ils auront tenté de mettre en œuvre. Un monument littéraire qui mérite certes, un certain temps de lecture, qui ne sera pas du temps perdu.
Lire ce roman, c'est s'attaquer à un mythe, le livre aux 1000 louanges, le Grand roman d'amour. C'est vrai qu'il y a une force indéniable dans cet amour, dans ce couple , une magie des mots qui opère au fils des pages . L'auteur maîtrise le grand art de la description, toutes les émotions, les couleurs des sentiments, des gestes, y sont décrits avec profondeur . La folie de Solal décrite sur des pages et des pages en est le parfait exemple.
Cependant que ce livre est long et s'étire sur 850 pages, on s'y perd, on s'ennuie parfois (d'ailleurs je l'ai abandonné un temps, lasse des minauderies de l'une, de l'ennui féroce de l'autre...... 200 pages de moins n'auraient pas été un crime.....). On passe doucement d'une vie bourgeoise, bien tracée,bien rangée, pleine de protocoles et de collets-montés bienséants, à la passion dévorante et exclusive de l'un pour l'autre, puis la folie destructrice jusqu'au dénouement ultime. J'ai eu du mal à "croire" à la passion de Solal pour Ariane, lui qui se défend qu'on ne l'aime que pour sa beauté , succombe à cette beauté raffinée comme à un amour de jeunesse, pourtant quel séducteur il est, hommes comme femmes sont sous son charme. Car il beau cet homme, grand, les dents parfaites, il est …..solaire !
J'ai aimé le fond politique de l'oeuvre, les années 1930, la Société des Nations où on scribouille bien inutilement tandis que gronde la menace nazie, Solal , juif, rejeté comme tel malgré sa position sociale . Mais ce fond menaçant est juste une note dissonante dans ce sublime amour, dans cette vie de luxe, de la Suisse à la côte d'azur. Car ils ont bien la vie facile , ces deux là....La fin est sublime (bien que triste, hein, non ils ne se marient pas et ont beaucoup d’enfants....) et m'a réconciliée avec ce roman. Après l’acmé de l'amour et du plaisir, la douce chute vers la folie et la déchéance...
Les ravages de la passion
L'humour grinçant et satirique de Cohen
On ne peut résister à ce valeureux
C'est tellement difficile de parler de ce livre !
Voilà des années que je voulais, sur les conseils de plusieurs "fans", m'attaquer à ce monument. C'est chose faite, et je n'en retire ni gloire ni satisfaction tant l'entreprise fut longue et douloureuse...
C'est extrêmement frustrant, car certains passages du récit sont vraiment incroyables : à la fois beaux et malsains, remplis de poésie mais aussi de mal-être et d'une misogynie latente, ces passages m'ont fait me cramponner au livre, incapable de le lâcher.
Mais autour de ces quelques 300 pages dingues, que c'est long ! On se perd dans des délires intimes sur les 800 autres pages et on peine à avancer dans le récit...
L'écriture est superbe, je comprends l'engouement général qu'il peut y avoir autour de ce roman et de cette histoire d'amour grandiose et tragique, mais c'est une expérience de lecture difficile !
Un grand classique et un grand livre. Je l'ai lu, il y a....pfff longtemps...20 ans surement, donc je pourrais le relire.
Mais c'est pour moi une reference
Tout d'abord, je m'excuse platement pour tous ceux - et ils sont nombreux - qui ont aimé, adoré ce roman.
Désolée, mais j'ai détesté, du début à la fin. Je m'y suis ennuyée, n'aimant ni l'histoire, ni le style de l'auteur. Et pourtant, je ne sais pas encore comment, je l'ai lu jusqu'au bout. Peut-être parce que l'amie qui me l'avait conseillé et prêté m'avait aussi vendu du rêve. Pour le coup, elle, elle a tellement aimé le bouquin qu'elle a appelé son fils Solal.
Cette lecture remonte à quelques années, je ne pourrai pas en dire vraiment davantage sur ce roman, ma mémoire devant faire un rejet total de cette histoire qui évoquait pourtant des thèmes forts. Sur le papier, en prime, elle avait tout pour me plaire. Mais, non...
J'aurais dû peut-être le lire à l'adolescence, l'histoire "d'amour" entre Ariane et Solal m'aurait alors peut-être plu. Ou pas
Ou alors, c'est que je n'ai rien compris, ce qui peut-être possible aussi au vu des si bonnes critiques sur ce roman.
Mais bon, quand ça ne passe pas, ça ne passe pas.
Considéré comme le grand roman d'amour du vingtième siècle, ce récit m'a profondément marqué. Vingt ans après, j'ai encore certains passages. S'il est difficile d'approche, il mérite certainement quelques efforts.
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