Découvrez le nouveau roman de Valentine Goby Banquises publié aux éditions Albin Michel.
En 1982, Sarah, 22 ans, quitte la France pour Uummannaq au Groenland. Elle monte dans un avion qui l'emporte vers la calotte glaciaire où elle disparaît corps et âme. Sa famille ne l'a jamais revue. Vingt-sept ans plus tard, Lisa décide de partir sur les traces de sa soeur. Elle découvre un territoire dévasté et une population qui voit se réduire comme peau de chagrin son domaine de glace. L'auteur de Qui touche à mon corps je le tue nous emporte sur ces terres qui s'effacent dans un grand et beau livre sur le désenchantement du monde et l'impossibilité du deuil.Un roman initiatique, envoûtant et grave. Des images teintées par le kaléidoscope éblouissant des noces du froid et de la glace, du soleil et de la neige et du triste chaos de la débâcle. Jean Claude Raspiengeas, La Croix.
https://zazymut.over-blog.com/2024/11/valentine-goby-banquises.html
En 1962, Sarah quitte la France, direction le Groenland et puis, plus rien, plus aucune nouvelle, malgré les requêtes, recherches, détectives privés. Les parents sont anéantis et la sœur cadette Lisa vit dans l’ombre de cette aînée partie, perdue. Elle n’existe plus dans l’attente de la mère, l’attente du retour, jusqu’au jour où, elle est déclarée disparue, morte officiellement.
Lisa, mariée avec enfants décide, pour clore ? se reconstruire ? d’aller là-bas à Uummannaq. Sur les pas de sa sœur, poser là où ont été prises les photos retrouvées dans son sac.
Là-bas, elle découvre une vie rude où les dégâts de la pollution appauvrissent les pêcheurs, les chasseurs, la glace se forme plus tard et le dégel est plus rapide.
Une lecture agréable malgré un moment de mou lorsque Valentine Goby s’appesantit sur la dépression parentale. J’ai préféré la démarche de Lisa, la vie de la toubib.
De l’auteure, j’avais beaucoup aimé Kinderzimmer. Je me réjouissais donc de découvrir un de ses romans plus ancien.
Mais le style m’a rebuté : trop haché, phrases bancales, je n’ai pas accroché.
Toutefois, Sarah est une passionnée de musique classique et se rend dans toutes les grandes salles de concert du monde, expliquant à sa petite soeur pourquoi telle salle avec son acoustique est faite pour telle musique. Des propos qui m’ont intéressés.
Les personnages ne m’ont pas touché dans leur détresse et les descriptions des conditions de vie au Groenland, notamment celle des chiens de traîneau ne m’ont pas passionné.
Tant pis pour moi…..
L’image que je retiendrai :
Celle du sac à dos de Sarah retrouvé des mois plus tard sur un bateau. Mais de Sarah, aucune trace.
http://alexmotamots.fr/?p=1109
"Banquises" fait ressentir, au plus profond, la mort qui vient, la décomposition d'une famille, d'un couple et d'un territoire. Des scènes fulgurantes, la mort des chiens, par exemple, m'ont laissée complètement sonnée. La disparition de Sarah fait écho à la disparition d'un mode de vie. La fonte des glaces, le tumulte des éléments, la vision apocalyptique qui transparaît, sont parallèles à la douleur d'une famille dans l'incapacité de faire face au deuil, à la mort acceptée. Les odeurs, les sensations sont puissamment rendues par une écriture précise et violente. Epoustouflant !
Il existe des voyages impossibles sans départ, ni retour. Banquises est un de ceux-là. Sur fond de deuil en attente de vérité, l'auteur nous embarque sur ces terres en survie. Entre banquise et fonte des neige, le chaos est toujours à proximité. Destin de ces deux soeurs, l'une disparue, l'autre en survie au bord du précipice avec comme seule raison à ses matins : comprendre. Certaines quêtes restent sans fin, comme le silence d'un monde perdu. En tournant la dernière page, je suis restée là-bas, comme échouée d'une histoire sans fin, un silence de plus.
A noter que l'écriture est particulière et peut dérouter. Mais, il faut oser aller plus loin et se laisser porter par les mots. Les mots de la souffrance et de l'amour.
Lisa part au Groenland où sa soeur a disparu 27 ans plus tôt.
C'est l'histoire d'un travail de deuil impossible et de la quête desespérée d'une famille. La disparition de Sarah est mise en parallèle avesc la disparition de la banquise et la situation dramatique des inuits ( superbe témoignage bien documenté). Les époques, les lieux et les narrateurs s'entremêlent. Les phrases sont aussi longues que l'absence et la douleur. C'est un livre fort, très bien écrit sur la désespérance. C'est beau mais trop déprimant !
Dans ce roman de Valentine Goby, le blanc n'est jamais vraiment blanc, à l'image du vide qu'il symbolise dans le récit et que l'auteur emplit d'un sens profondément juste. Le blanc, mystérieux et teinté d'espoir, c'est tout d'abord le Groenland où l'on a perdu la trace de Sarah, vingt-deux ans, partie à l'aventure pour fuir une première disparition. Le blanc, couleur neige sale, c'est la trace qu'a laissé son absence irrésolue dans le cheminement de sa cadette Lisa face à des parents inconsolables. Le blanc, teinté d'orange et de mauve, c'est l'horizon de Lisa qui va prendre la route vingt-sept ans plus tard sur les pas de Sarah pour une incontournable quête de sens. Le blanc, taché de rouge sang, c'est la douleur d'un monde présent, souillé et meurtri, que Lisa sera amenée à constater depuis la banquise. Par une écriture sensible et vibrante, Valentine Goby trace les contours d'une famille fissurée par un drame inexpliqué et plus largement d'un monde dont on questionne la disparition.
je me suis un peu ennuyé dans le milieu du livre. Trop d'introspection qui tourne un peu en rond. La maman notamment est omniprésente, et sa dépression permanente est un peu trop décrite, trop présente par rapport à la vie de Lisa au Groenland et la recherche de sa propre personnalité. La perte d'un enfant est intolérable, insupportable, certes, mais je m'attendais plus à un roman initiatique pour Lisa qu'à un état des lieux de la dépression maternelle. Un peu beaucoup, un peu déprimant pour le lecteur aussi, surtout si l'on y ajoute, le froid glaciaire, la fin prévisible de certaines régions polaires. En plus, plus de soleil chez nous, alors que la glace fond aux pôles. Rien ne va plus ma p'tite dame. Tout fout le camp, on ne sait plus comment s'habiller (et il ne doit pas faire beau en mer = private joke, seuls quelques initiés, très rares, qui ne lisent pas forcément mon blog, comprendront. Pour les autres, je suis désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher !)
Heureusement, la fin du livre revient sur Lisa et sur son séjour sur la banquise. Là, elle est en face d'une catastrophe écologique et humaine, et elle relativise ses propres tourments. Sa rencontre de gens dans la misère, dans des situations inextricables l'aideront à avancer.
Valentine Goby garde tout au long du livre son style nerveux et décousu, et même si parfois les phrases se font plus courtes, c'est juste un changement de ponctuation. Le point remplace la virgule, mais ni le rythme, ni le plaisir de lecture ne sont amoindris.
Un roman qui n'emporte pas totalement mon adhésion par sa trop forte propension à s'apesantir sur la détresse maternelle au détriment de la reconstruction de Lisa et de la description de son séjour polaire, mais qui, par son écriture m'a vraiment accroché.
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