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Apocalypse (1924), essai publié de façon posthume en Italie, en 1931, car trop subversif pour l'Angleterre de l'époque, est méconnu en France. Il n'a été traduit en français qu'une fois, tant bien que mal, par Fanny Deleuze, en 1978 (Éditions Balland).
Ce texte vigoureux, unique en son genre, consacré à l'Apocalypse de Jean (dernier livre du Nouveau Testament) est un peu le testament du grand écrivain anglais. D'un ton tantôt grave, tantôt humoristique, vindicatif ou familier, il est écrit des deux mains, des deux cerveaux : du gauche, celui de l'érudit, et du droit, celui du poète visionnaire. Très au fait de la science biblique et ésotérique de son temps, D.H. Lawrence en donne une synthèse critique éblouissante, serrée, parfois contestable mais toujours captivante et provocante, menée comme un roman policier : du labyrinthe apocalyptique, il s'agit d'extraire la substantifique moelle, vivifiante pour tous hic et nunc, chrétiens ou non. Cette moelle, il la découvre, et nous l'offre : c'est une vision renouvelée, fraîche et "viride", du cosmos et des liens entre les hommes.
Car ce petit livre très vivant, plein d'élan, d'une audace admirable, réussit une chose fort rare : démystifier sans désenchanter. Il déconstruit, certes, mais reconstruit du même geste.
L'Apocalypse, Revelation en anglais, devient un révélateur de maintes contradictions qui se trouvent au coeur de la conception européenne et chrétienne de l'Histoire.
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