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La Bible de l'esprit décadent et de la « charogne » 1900. À travers le personnage de des Esseintes, Huysmans n'a pas seulement résumé, immortalisé les torpeurs, les langueurs, les névroses vénéneuses et perverses du siècle finissant. Des Esseintes est aussi un héros kierkegaardien, à la fois grotesque et pathétique, une des plus fortes figures de l'angoisse qu'ait laissées notre littérature. Fils spirituel de René et de la génération du mal du siècle, il annonce à bien des égards le Bardamu de Céline et le Roquentin de La Nausée.
Un véritable monument de littérature et d’érudition.
Ce roman n’a pas d’intrigue. C’est le portrait de des Esseintes.
Portrait très complet, précis, raffiné d’un décadent de la fin du XIXème siècle.
Des Esseintes est le tableau vivant du mal-être, de l’ennui, de l’angoisse.
Après une vie sociale vouée à la recherche de son plaisir, sans aucune moralité, perverse, vouée à un ego surdimensionné, il se réfugie dans la solitude dans sa maison de Fontenay.
Sa recherche de sensations nouvelles et rares le mène à tous les extrêmes.
Avec un raffinement touchant à la perfection, il explore de nombreux domaines : l’aménagement intérieur, la décoration, la peinture, la lecture, la musique, la botanique…..
La description des tableaux de Gustave Moreau et d’Odilon Redon, par exemple, est éblouissante.
Mais la solitude le mènera à tous les cauchemars, à toutes les névroses, et le retour à la société, qu’il contemple avec cynisme, semble bien difficile à envisager.
Le langage employé par Huysmans est remarquable. Il manie la langue française avec excellence, les mots sont beaux, précis, rares (d’où le recours au dictionnaire fréquent). Je n’ai pas souvenir d’avoir lu de si belles lignes.
J’ai mis longtemps à lire ce livre, par petits morceaux quotidiennement savourés. Le lire d’une traite aurait peut-être pu mener à l’indigestion par abus de richesse et de puissance.
Outre la culture littéraire, picturale, musicale…. il y a des moments délicieux qui donnent le sourire aux lèvres.
Un détail amusant : des Esseintes invente « l’orgue à bouche », qui n’est rien d’autre que « le pianocktail » de Boris Vian
J’ai passé grâce à Joris Karl Huysmans un grand moment littéraire que je ne suis pas prête d’oublier.
très intéressant pour comprendre l'état d'esprit fin de siècle.
Un livre bien curieux puisqu'il ne s'y passe pas grand chose. Un dandy esthète ne supportant plus la bêtise de ses contemporains, décide de se cloîtrer chez lui en ascète pour étudier la littérature et les arts. Ce bouquin était, à sa sortie, un pamphlet contre le naturalisme à la Balzac et Maupassant, qui avait fait son temps, et l'industrialisation de la France, qui, selon Oscar Wilde, abrutissait l'ouvrier. Il ne croyait pas si bien dire ! Un roman incroyable, l'un des préférés de Gainsbourg.
Manifeste mais aussi échec de l'esprit décadent visant à signer le dépassement et la rupture avec le romantisme et le naturalisme ...
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