Le revue de presse d'août vous dit tout sur la #rl2016
Le revue de presse d'août vous dit tout sur la #rl2016
Aux rives des fleuves de Babylone nous nous sommes assis et nous avons pleuré, nous souvenant de Sion
La particularité de Yasmina Reza est de ne jamais être là où elle est attendue.
Cette histoire débute de façon banale, Élisabeth a engagé une relation de voisinage avec Jean-Lino tout compte fait plutôt amicale.
Avec Pierre elle forme un couple bourgeois où la profession de chacun compte ainsi que tout l’apparat d’une position sociale, par exemple la coiffure et le rire.
La mère d’Élisabeth est morte dix jours plutôt et comme la vie continue, elle a envie pour la première fois d’organiser une fête de printemps à laquelle elle conviera Jean-Lino et sa femme.
La soirée est aussi brillante que disparate car le couple, pièce rapportée, fait beaucoup parler. Jean-Lino, en verve, va narrer une anecdote qui fera rire toute l’assemblée sauf sa femme dont le rictus signe sa fin.
Tout l’art de Yasmina Reza est dans la façon dont elle croque chaque portrait, le décor planté reflète à la perfection cette citation :
« Le monde n’est pas bien rangé, c’est un foutoir. Je n’essaie pas de le mettre en ordre. »
Les dialogues sont hauts en couleur, savoureux, illustrent à la perfection la multitude de croquis sociaux brillants.
C’est un flot qui nous happe dans un tourbillon vertigineux.
La soirée terminée, une seule image reste celle du couple Jean-Lino et Lydie.
Quand le drame survient, Pierre et Élisabeth sont en plein « débrief » de cette soirée, c’est hilarant et d’une justesse qui montre que l’auteur a un don d’observation profond.
À peine couché, le couple, ayant décidé de laisser le nettoyage au lendemain, entende la sonnette de l’entrée :
« Dans l’œilleton, il a reconnu Jean-Lino. Il a tout de suite pensé à une fuite d’eau ou ce genre de choses. Il a ouvert. Jean-Lino a fixé Pierre, il a eu un mouvement de bouche étrange, puis tout en gardant sa lèvre inférieure en forme de seau, il a dit, j’ai tué Lydie. »
Là, il y a bascule et le portrait d’Élisabeth se dessine tout en nuance, une finesse et une profondeur qui se dessinent et nous interrogent : en quoi la parole nous engage et jusqu’où ?
Le monologue élisabéthain est d’une lucidité ébouriffante mais aussi profond et sombre. L’analyse sociologique n’est pas en reste.
« Quelqu’un qui vous aime vous délivre un certificat d’existence (ou de consistance). »
Votre lecture résonnera en d’infinis éclats de rire, et lorsque vous serez à la dernière page, vous retournerez relire certains passages, certains dialogues car la réflexion prendra le pas et vous démontrera que l’auteur a écrit une histoire profonde, en équilibre sur un fil, très maitrisée, et que son écriture est unique.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2025/02/16/babylone/
Bonjour. Serge est le frère du narrateur. Serge qui ne cessera de subir les reproches de leur soeur , à la suite du décès de leur mère. Le moindre soupir de la part de Serge , le moindre mot lui vaut l'opprobre de leur soeur . Et pour clore le tout , sa propre fille décide de rendre hommage à leurs ancêtres en les emmenant visiter Auschwitz.
Là-bas , rien ne semble s'arranger entre eux:" l'idée maîtresse de ce périple était ...d'aller sur la tombe de nos parents hongrois.. Ils étaient morts parce que juifs , ils avaient connu le sort funeste d'un peuple dont nous portions l'héritage et dans un monde ivre du mot mémoire il paraissait déshonorable de s'en laver les mains."
Un moment cauchemardesque quand personne n'écoute plus personne. "Pourtant , lorsque nous rentrerons de ce voyage et que je m'en souviendrai , c'est cette image qui s'imposera à moi .Ma soeur avec ses bottines trop épaisses et sa besace rouge en travers du corps et les épaules crispées le long de la voie devant les deux wagons perdus...Lorsque je relirai des livres , au mot "judenrampe", je verrai Nana au téléphone passer seule devant les vieux wagons de bois ...Je vois le corps de mon frère ...Le costume du dimanche et les cheveux gris ...Il ressemble au père remontant la rue Méchain veste trop épaulée et pans flottants".
Le narrateur nous raconte leur passé , son monde d'aujourd'hui mais cette visite est loin de ralliée la famille. Une fois de plus Nana , leur soeur raille Serge:" Tu te trimballes avec ton air condescendant , tu es là comme si tu nous faisais une faveur , tu passes ton temps à juger la vie des autres comme si la tienne était mirobolante."
Le narrateur a besoin de nous raconter ces moments de vie comme si il espérait un conseil de notre part , nous , lecteurs .Peut-être attend-t-il de nous que nous trouvions la solution pour que la paix revienne entre eux . Et la paix reviendra
C'est un livre triste , à fendre l'âme . On aimerait que la vie soi tranquille, facile. Ainsi va leur vie et on se dit en lisant ce roman:" Ne dis pas ça ! Tu le regretteras, la vie est si courte!"
Belles lectures. Prenez soin de vous
Bof ! Je n'ai trouvé aucun intérêt pour les Récits de certains faits ! Chroniques judiciaires et faits divers que l'on peut retrouver dans la presse dédiée pas de quoi en faire un roman !
Une succession de nouvelles, de récits de faits divers, mais aussi de tranches de vie plus ou moins personnelles.
Des procès qui ont fait la une des médias et dont vous aviez oublié l’existence, en quelques pages à chaque fois, des impressions et des avis tranchés sur les protagonistes d’affaires familiales, sociales, politiques, des bribes de passage dans les tribunaux, dans les salles de garde à vue, dans les domiciles.
J’ai aimé ces coups de crayon pour nous croquer ces instants de vie, ces faits qui façonnent notre société, notre environnement proche, notre pays.
J’y ai trouvé la folie des Hommes, de la violence familiale, de la haine, de la jalousie mais aussi de la pauvreté, de la solitude, de la compassion et de l’amour.
Ce livre peut se lire en plusieurs fois ; on peut le reposer et y revenir ; on y retrouvera toujours un détail passé inaperçu, une vision différente de certains faits.
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