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Adaptation du roman de Thomas Snégaroff, initialement paru en 2020, cette bande dessinée retrace le parcours de celui que l'on surnommait Putzi - "petit bonhomme", pour ce géant qui mesurait 2 mètres ! - et qui fut un proche d'Hitler.
Sa stature tout en mollesse en imposait sans doute au petit Hitler (1m75 en comparaison) qui trouva pour ainsi dire refuge dans son ombre "rassurante" après l'échec du putsch de Munich (à moins qu'il ne s'intéressa plutôt à sa femme).
Ernst Hanfstaengl était un homme épris d'art et de musique : avant la Première guerre mondiale, il étudie à Harvard, tient la galerie d'art familiale à New-York, sa famille germano-américaine côtoie les Strauss, les Wagner…
Il rentre en Allemagne dans les années 20 et est immédiatement séduit par la verve d'Hitler. Il le fascine tant qu'il trouvera les fonds et les relations pour soutenir ses projets innommables, allant jusqu'à l'accueillir chez lui alors qu'il fuyait le putsch raté de 1923.
À sa sortie de prison, Putzi est encore là pour financer la publication de son abject Mein Kampf...
Putzi est ainsi tour à tour ami, pianiste officiel du dictateur (il lui compose des marches militaires) jusqu'à devenir son chargé de communication avec la presse étrangère.
S'il gravite de cercles en cercles autour de l'abominable nazi, les places peuvent tout aussi rapidement coûter la vie…
Un peu trop "modéré" pour Hitler, il échappe de peu aux purges initiées par le dictateur et Goebbels.
Il parvient finalement à se réfugier aux États-Unis (après être passé par la case "prison") où il devient informateur pour Roosevelt.
Un portrait trouble, qui montre aussi comment une personne "insignifiante" peut avoir une importance capitale sur le cours de l'histoire. Peut-être que sans lui, Hitler en serait resté à son putsch raté…
Louison parvient à rendre la dualité du personnage de Putzi, auquel elle donne tour à tour stature et bassesse. À côté de ça, elle nous plonge en images dans l'histoire d'un redoutable engrenage.
Alors que se remettant d’un cancer du sang, Thomas Snégaroff s’interroge sur son histoire et sur celle, trouée de silences, de sa famille, le voilà qui, s’acharnant sur le tiroir resté longtemps bloqué du bureau hérité de son arrière-grand-père imprimeur, y découvre des dessins signés François Angiboult, nom de peintre de la baronne d’Oettingen. L’historien qu’il est s’empresse d’enquêter, se plonge dans le Montparnasse de la Belle Epoque et, fasciné par la personnalité de cette Hélène d’Oettingen qui côtoya les plus grands artistes de son temps en tant que muse et mécène, mais aussi comme peintre, poète et écrivain sous différents pseudos, laisse libre champ à son imagination pour la faire revivre dans une œuvre de fiction.
Née en Russie d’un père inconnu et d’une comtesse polonaise, la jeune Hélène divorce sitôt mariée du Baron d’Oettingen dont elle conserve le titre et, attirée comme un papillon par les lumières de Paris, s’empresse de venir s’y installer en compagnie de son cousin Serge Férat, un peintre qu’elle fait passer pour son frère. Très fortunés, ils deviennent les mécènes du foisonnant Paris artistique de la Belle Epoque. Bientôt se pressent dans les salons d’Hélène tout ceux qui comptent dans l’art moderne, en tête desquels et parmi tant d’autres, Apollinaire et Picasso, pendant que, tâtant elle-même, non sans succès, de la peinture et de l’écriture, elle s’impose comme une figure aussi solaire que fantasque, aux mœurs résolument émancipées et aux humeurs toujours excessives, les emportements de son âme slave ne se départissant jamais d’une irrépressible et profonde mélancolie. Mais surviennent la révolution russe et la Grande Guerre. Sa fortune sous séquestre et ses amis artistes en partie décimés, la baronne ne survivra plus qu’en vendant peu à peu ses biens et ses tableaux, pour s’éteindre dans le dénuement et l’amertume en plein mitan du XXe siècle.
Aussi multiple que ses pseudos, difficile à cerner tant elle cultiva sa liberté et son propre mythe – ses autobiographies sont le strict reflet de son inventivité –, toujours extrême et passionnée, elle fournit au romancier l’étoffe d’un personnage d’exception en même temps que le cadre fabuleux d’un monde effervescent, peuplé des plus grands noms de l’art de son siècle. Et si l’ensemble, touffu jusqu’à risquer d’effriter l’attention du lecteur dans le tourbillon des détails et des personnalités rencontrées, perd un peu de son élan romanesque dans ses aspects les plus documentaires, l’on reste fasciné par ce portrait flamboyant et par ce destin traversé par tant d’immenses figures artistiques. Il est heureux qu’un tiroir décoincé lui ait permis de sortir de l’oubli !
Dimitri Snégaroff alias Abraham Negamkin vit à Vitebst, refuge des juifs de l’époque. Puis, l’exil l’amène à Paris où son nouveau métier, imprimeur, lui permettra de rencontrer le Tout-Paris artistique. Ainsi, le grand-père de l’auteur rencontre la Baronne D’Oettinger dont l’histoire est racontée dans ses vies rêvées.
Thomas Snégaroff s’attache à donner vie à la communauté d’artistes de l’époque, à partir de ce portrait de femme terriblement libre, fantasque et passionnée cachant malgré tout une grande détresse. Habilement, il fait revivre l’ambiance, les conditions de vie et l’exaltation créatrice qui faisait la réputation artistique du Paris de l’époque.
Mais, la Baronne d’Oettinger est aussi une femme tourmentée, imprévisible et terriblement étonnante. Psoriasis récurent, douleurs oculaires, manque d’appétit, état dépressif, tout peu d’un coup complètement déraper et l’épuiser. Son médecin de cure diagnostique l’hystérie, aujourd’hui, on ajouterait bipolarité.
Est-elle folle ou vit-elle follement sa vie ? Évidemment l’époque appréciera sa folie car, en plus, ils seront nombreux à en profiter. Ainsi, Thomas Snégaroff dresse, en historien précis à la documentation sérieuse, le portrait complexe du milieu artistique de Montmartre puis de celui de Montparnasse. Milieu interlope lors de l’avant-première guerre mondiale : du Picasso des saltimbanques de la période bleue ; du vieux peintre Rousseau guettant un sourire de Léonie, travailleuse à l’économie ménagère ; de Guillaume Appolinaire qu’Hélène soutiendra lors du départ de Marie Laurencin, ouvrant son salon des 229 boulevard Raspail à Montparnasse à toutes les créations artistiques en cours et à venir.
Son cousin éloigné depuis le début de son exil l’accompagne, veille sur elle et la protège de tous ses excès depuis le début de leur départ jusqu’à son dernier jour. Devenu peintre, il connaîtra son petit succès sous le nom de Serge Férat.
La baronne sera au départ Eléna Miontchinska, née en Ukraine en 1886 au Château de Krasnystaw. Puis, elle devient La baronne Hélène d’Oettinger de son union de jeunesse. Et, lorsqu’elle devient incontournable dans le milieu artistique, elle se présente aussi comme Roch Grey, écrivain au talent reconnu, François Angiboult, artiste peintre, et Léonard Pieux, pour la poésie, mais aussi directrice de la revue les soirées de Paris, imprimée dans la boutique Snégaroff. Ce personnage est certes haut en couleur, mais Thomas Snégaroff lui donne une consistance complexe, multiple et complètement inoubliable.
Dans cette fiction, certainement très proche de la réalité, le travail de documentation fourni est phénoménal de vérité. Un vrai plaisir de lecture et aussi beaucoup de choses apprises, mises en formes, pour comprendre l’époque, le ressenti de cette femme en découvrant son portrait unique et mémorable.
Chronique entière et illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/07/15/thomas-snegaroff-les-vies-revees/
Je viens de le découvrir il fait partie de mon prochain achat,les avis mo convaincu,,c est se que je penser une bonne découverte de lecture prochaine
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