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"Idéal", c'est d'abord (et surtout) une ambiance.
Le style vintage du graphisme est en total opposition avec l'époque futuriste du récit, mais fonctionne parfaitement dans la retranscription d'une société qui se veut figée dans le temps.
Il y a une tension entre la colorisation chaude et le trait froid, comme la tension qui règne dans ce couple et qui grandit au fil des pages.
Et puis il y a l'importance du silence. Ce silence qui ouvre le récit, et qui revient régulièrement tout au long de l'histoire. Ce silence qui permet au lecteur de reprendre son souffle et d'admirer l'action. Comme quoi les mots ne sont pas nécessaires quand le visuel parle de lui-même.
Du côté du scénario, c'est plus classique, moins surprenant. Et j'avais imaginé une fin différente. Mais pour autant, "idéal" reste une très bonne lecture et un régal pour les yeux.
Enfin, un mot sur l'édition. Car pour ce récit, Sarbacane n'a pas fait les choses à moitié. Grand format, papier de qualité, finition "deluxe"...tout à été mis en œuvre pour faire de cette bd, un objet à exposer dans sa bibliothèque.
IDÉAL se passe en 2160, sur une île japonaise, où les Androïdes sont interdits. Hélène et Edo coulent des jours paisibles dans cet endroit coupé de la modernité. Leur vie semble protégée des difficultés, pourtant après un accident, Hélène, pianiste talentueuse, est dans l’incapacité de jouer, menaçant sa place dans l’orchestre philharmonique. Parallèlement, le passage inexorable du temps affaiblit sa confiance en elle, faisant naître des doutes sur sa capacité à séduire l’homme qu’elle aime. Malgré tout, Hélène n’est pas femme à se décourager facilement, et une idée germe dans son esprit...
Ce récit nous plonge dans une réflexion sur la quête du bonheur, l’irréversible fuite du temps et la complexité des relations humaines. Il interroge sur le temps qui passe, les enjeux de la tradition, la douleur de la trahison et l’impact de l’intelligence artificielle. En parallèle, l’histoire explore la passion à travers la musique et ce qu’impose la recherche d’excellence, l’exigence personnelle, la compétition pour maintenir sa position au sommet et le courage face aux épreuves.
« Les gens ne savent pas ce que c’est… Personne ne se rend compte de tout ce que j’ai dû sacrifier. De tout ce que ça m’a coûté. Des milliers d’heures… Sans aucune distraction… Toute mon enfance… Toute mon adolescence… Les concours… Les représentations… C’est toute ma vie. Jouer… C’est la seule chose que je sache vraiment faire. »
Cette œuvre est aussi une invitation à la contemplation. Les planches offrent des dessins élégants accompagnés de couleurs et des lignes créant des ambiances paisibles et harmonieuses. L’architecture, les nuances, les détails sont un délice pour les yeux sensibles à l’esthétique japonaise.
Nous avons été sous le charme de ce voyage hors du temps, nous laissant pensifs après avoir tourné la dernière page.
Comment, au premier coup d'œil, ne pas être immédiatement attirés par la beauté de ce livre ? Idéal, le titre de cet album, est tout d'abord un magnifique objet.
Un papier mat sur lequel figure une illustration très stylisée.
Un dos toilé qui apporte une qualité supplémentaire aux indications telles que le titre, le nom des auteurs et de l'éditeur dont on ressent l’impression au toucher.
Une splendide page de garde qui emplit d’une flopée de fleurs notre regard.
Si bien que la lecture de la quatrième de couverture s’avère absolument superflue.
Une fois l’album ouvert, la promesse visuelle de la couverture se confirme. Et encore mieux, elle s'amplifie.
Rares sont les albums dont on a envie, voire besoin, de faire une première lecture visuelle. C’est le cas avec cet Idéal, signé Baptiste Chaubard au scénario et Thomas Hayman au dessin.
Cette lecture visuelle s’impose puisque les premières pages sont muettes. Mais la poursuivre est un régal pour les yeux. Tant pis si toute l’histoire n’est pas intégralement comprise au premier abord. La deuxième lecture vient combler les interrogations.
2160, les androïdes font partie du quotidien des humains. Excepté au Japon sur l’île de Kino. C’est ici que résident Hélène, concertiste renommée, et son époux Edo. Tout semblait sourire à ce couple dont la vie a été chamboulée par l’accident dont la pianiste a été victime. Hélène ne sait pas si elle sera en mesure de reprendre sa place dans l’orchestre. Serait-ce pour cela qu'Edo, de son côté, ressent moins de désir pour sa femme ?
Pensant remédier à ces usures de la vie, Hélène décide d’adopter un robot, identique à son image quand elle rencontra Edo.
Comment le couple va-t-il réagir face à la modification de leur équilibre familial, social et amoureux dans cet étonnant Japon du 22e siècle ?
Splendide visuellement et très recherché scénaristiquement, Idéal, édité par Sarbacane, est une très belle et très inattendue découverte comme on aime en faire.
Les auteurs, dont c’est le premier album, ont réussi leur entrée dans le monde du 9e art par la grande porte. Et de la plus belle des manières, pour notre plus grand plaisir.
Idéal est un album graphique d'anticipation, une oeuvre qui parle, des frontières, d'amours et des I.A.H (Intelligence Artificiel Humanisé). Un album qui privilégie le graphismes car de nombreuses planches muettes sans textes et inspiré des estampes traditionnelles japonaise. Une intrigue bien construite, épuré, des références au japon traditionnelle, une belle découverte. Une oeuvre réussite.
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