Le plaisir que l'on a à découvrir un recueil de nouvelles, c'est de pouvoir se plonger pour un temps assez court dans des histoires différentes. L'intérêt, c'est également de découvrir les différentes facettes de l'auteur et son imaginaire. Sonia Bessone signe ici un recueil plein d'imagination, mais avec comme fil conducteur : la personne, l'être humain et ce moment, si court, si bref où tout peut basculer. Le côté fantastique n'est pas omniprésent, mais savamment distillé.
Sa plume est légère, pas de redondances, on s'approprie facilement ses histoires, et plus encore : je me suis surprise à en imaginer la suite. Qu'arrive-t-il à ces hommes et à ces femmes lorsque le livre se referme ? Elle a réussi, pour certaines histoires, à laisser une empreinte de ces personnage, particulièrement l'écrivain de la première nouvelle dont le charisme m'a beaucoup touché.
* La vieille route.
J'ai particulièrement aimé cette très courte nouvelle, comme une introduction au voyage que l'on va vivre dans ce recueil. Aimant la montagne et la randonnée, j'y ai vu un parallèle entre ce que j'ai pu vivre durant certaines marches, et ce qu'elle présente ici, quasi viscérale, très physique. Une véritable expérience.
* Terence Wilkes.Il est écrivain, et a cessé d'écrire suite à des coïncidences entre ses livres et les événements arrivant à son entourage. Il a comme un sixième sens pour deviner des petites choses du quotidien. Sa rencontre une fan, dans un aéroport, va le transformer, un nouveau départ ?
La nouvelle la plus longue du recueil, elle aurait pu être un court roman à elle seule. Travaillé dans les détails, j'ai été confronté au plaisir de me tromper : tout le long de l'histoire, je m'étais forgé une idée précise de l'intrigue. Mais les rebondissements sont parvenus à m'étonner.
De plus, on perçoit le trouble habitant les personnages, et même les rôles secondaires avaient leur charme.
* Le miroir.
Des amis se retrouvent pour fêter le retour de l'un d'entre eux. J'ai moins accroché sur cette nouvelle, trop rapide, malgré une écriture efficace. On entre dans une histoires de probabilité grâce à un miroir magique : quelles auraient nos vies si... ? Il me manquait une dose d'effroi je pense. Mais là encore, il s'agit d'un gout personnel.
* De l’autre côté du mur.
La rupture le plonge dans un profond désespoir. Paul sombre, fait semblant de s'entendre avec Marie pour le bonheur de son fils. Pourtant, il aimerait donner plus. Mais un événement va changer ses projets...
La construction de cette nouvelle en deux parties, que je ne vous spoilerais pas, repose beaucoup sur les sentiments : à la fois ceux du personnage, mais aussi ce que le lecteur ressent par empathie pour lui : de la tristesse, de la peine, de l'espoir.
* Un ange passe.
Le lecteur observe une scène de vie d'un couple, au bord de la rupture. Mais parfois, certaines rencontres permettent de renouer avec nos propres sentiments. J'ai aimé cette légèreté de ton, mais surtout la permanence des sentiments.
* Le fugitif.
Achever un recueil en étant chamboulé par de nombreux sentiments, mais en sortir avec le sourire. Cette histoire peut facilement se décliner en conte pour enfant, pour leur apprendre qu'on n'a besoin des autres, que chaque chose en ce monde à son utilité, de la fourmi en passant par les chats, de la pluie au vent. Une belle morale.
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