Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Qui étais-tu papa ? Que faisais-tu dans un uniforme allemand en novembre 42 à Lyon ? Qu'est ce qui t'a poussé à les rejoindre plutôt qu'à les combattre ? Pourquoi tous ces mensonges ? Pourquoi mon grand-père m'a dit un jour que j'étais un enfant de salaud ?
Après "Profession du père" en 2018, c'est un autre roman intime de Sorj Chalandon qui est adapté en bande dessinée par Sébastien Gnaedig. Dans Enfant de salaud, Sorj, jeune journaliste, doit couvrir le procès Barbie à Lyon. C'est l'occasion pour lui de mettre à jour les mensonges et les contradictions de son père quant à son action pendant la guerre. Entre quotidien au tribunal, confrontations et révélation du dossier militaire de son père, on suit avec angoisse la mise à nu d'une relation impossible.
Il y a un contraste saisissant entre la dureté du récit, la violence de la confrontation entre le jeune journaliste et son père, et le graphisme de Sébastien Gnaedig. Son dessin est plutôt rond et simple. Il place une forme de normalité et de proximité dans une histoire qui sort de l'ordinaire. Les couleurs d'Isabelle Merlet sont, comme d'habitude, parfaites et mettent en valeur les multiples émotions qui frappent le lecteur.
Enfant de salaud met en lien le procès de l'Histoire et celui de l'intime. Chalandon, qui a reçu le prix Albert Londres en 1988 pour sa couverture du procès Barbie, révèle une histoire marquante avec l'aide des talents conjugués de Sébastien Gnaedig et Isabelle Merlet. Coup de cœur !
"Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pire coïncidence." À moins que ? Peut-être pas finalement...
Il est flagrant que le récit de Gérard Mordillat s'appuie sur l'itinéraire récent (depuis 2017) de Franck de La "Personne" (Ulysse "Nobody"). Franck de La Personne est un acteur / théâtreux qui a clairement disparu de la scène médiatique, après des incursions nombreuses dans les années '90 sur des projets plutôt qualitatifs. Sa carrière dans les années 2000 est devenue plus confidentielle, et il a trouvé bon au cours de la campagne présidentielle de 2017 de se rapprocher des partis extrêmes, de soutenir Marine LePen (M. Maréchal dans l'album, un nom à peine voilé qui fait penser à Marion) puis de présenter sa candidature aux législatives dans une région du Nord plutôt acquise au RN. Contre les pronostics, il n'est pas parvenu à passer le 1er tour. La caution Culture du RN s'est alors effacée, le RN a pris ses distances, un gros raté de tous partis finalement.
Gérard Mordillat est un proche de Franck de La Personne, qu'il a fait tourner à plusieurs reprises dans certaines de ses séries / films. On peut imaginer qu'il connaît mieux l'individu que nous et a été surpris / déçu de sa posture politique, qui tenait plus de la volonté de faire parler de lui que d'une réelle conviction politique. C'est ce dont parle cet album.
Les dernières pages (comme la couverture) illustrent le suicide médiatique de l'artiste, qui s'est noyé dans quelque chose qui le dépasse.
J'avais adoré le roman de Sorj Chalandon , j'ai adoré l'adaptation qui en est faîte dans cette BD.
Des vignettes en noir et blanc, un dessin sobre qui met en lumière la souffrance du petit Émile.
Il faut lire et le livre et la BD, et les offrir en cadeau.
Au début des années 1970, Emile est un jeune garçon pas tout à fait comme les autres. Il faut dire qu’il a un père hors du commun. Son père est agent secret chargé par l’OAS d’éliminer Charles de Gaulle. Mais parfois aussi il a été champion de foot ou de judo. En clair, c’est un mythomane persuadé d’être dans le vrai. C’est aussi une brute qui terrorise Emile et sa mère. Emile est manipulé, il croit son père et rentre avec lui dans les délires.
C’est un récit extrêmement fort dans lequel nous entraine Emile. On regarde sans y croire les délires du père, la souffrance d’Emile qui cherche malgré tout l’amour de son père sans réellement y parvenir, les dégâts psychologiques sur le jeune garçon. Emile grandit dans ce milieu perturbé, dans cette relation anormale dans laquelle la mère n’intervient pas. La construction qui semble mettre bout à bout des anecdotes tout en gardant un fil conducteur donne de la force au récit, la simplicité des illustrations également. Une BD qui ne laisse pas indifférent, une histoire incroyable et terriblement vraie…
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