Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Ron Rash m'avait envoutée avec "terre d'ombre", puis séduite à nouveau avec "le chant de la Tamassee"; me restait à mettre "un pied au paradis" en sa compagnie.
Toujours dans les Appalaches, celles de la sécheresse qui vous asphyxie, de la pluie que l'on espère si fort, des "rochers gros comme des meules de foin", des terres de désolation que l'on sarcle pour quelques choux avec l'énergie de la survie. Ces terres ingrates qui vous assèchent le corps mais que l'on défend, c'est ça, le principe de la transmission.
Le roman se passe en Caroline du Sud, dans les années 50, comté de Oconee, là où les terrains de la vallée doivent être prochainement inondés pour la construction d'une retenue d'eau.
Holland Winchester, un gars du coin, vétéran de la Grande Guerre, rustre, bagarreur et poivrot à ses heures, disparait. Persuadée que Billy Holcombe l'a tué, sa mère missionne le shérif Will Alexander pour retrouver le corps de son fils. Débute alors un roman polyphonique autour de ce drame, qui s'étalera sur plusieurs années.
Cinq personnages intimement impliqués dans cette tragédie interviennent : le shérif Will, Amy, la femme de Billy, Billy lui-même, leur fils Isaac et enfin l'adjoint du shérif. Tous se connaissent, depuis toujours. Et en commun, une certaine lassitude de vivre, imposée par une existence vouée au travail et à la solitude. Et puis des rancoeurs ancestrales, des échecs, des frustrations...
La recherche du corps de Holland sert en fait de prétexte à une peinture psychologique des personnages.
Car c'est bien un drame social et psychologique qui se trame dans ce comté. Quelque chose doit exploser tôt ou tard et l'on attend l'étincelle qui délivrera des secrets.
Et cette écriture de R. Rash ! Fluide, quasi-lyrique lorsqu'il s'agit de nous plonger au coeur de ses Appalaches toujours aussi sensoriellement présentes; mais aussi tranchante et acérée pour nous faire toucher du doigt les tourments et confusions des personnages.
Mention aux figures féminines du roman, Amy en particulier. Par leur volonté de vivre, leur aptitude à la résilience, leur détermination, leur courage à contrer la fatalité, ce sont elles qui influencent le cours de l'action...avec les risques inhérents...
R. Rash, c'est du noir, du rugueux, du tragique mais aussi de magnifiques fractures émotionnelles, des souffrances mais aussi de remarquables fulgurances où l'espoir parait affleurer....bref, c'est du sublime !!!
Quant au paradis...?
Lorsque Pemberton revient sur sa propriété d'un voyage à Boston, il le fait fraîchement marié.
Personne n'imagine alors qu'une jeune femme puisse vivre ici, au fin fond de la Caroline du Nord, à Smoky Mountains.
Mais à la descente du train, tout va changer.
Car Serena n'est pas de celles à qui on peut en conter...
La chevelure de feu et le regard profondément noir et direct, la patronne ensorcelle, impressionne... et effraie.
Immédiatement à l'aise, elle sait ce qu'elle doit faire, et de quelle façon, pour que son époux et elle arrivent à leurs fins, riches, puissants.
On ne fait pas le poids face à Serena qui ne recule jamais. Devant rien. Ni personne.
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Je commence à avoir quelques ouvrages du duo Pandolfo / Risbjerg dans ma biblio (Le Don de Rachel en tête), mais je ne m'attendais pas à cette descente aux enfers.
Serena subjuge, envoûte, inquiète, terrifie, mistifie, et surtout, fait face.
Si on imagine un instant au début de ce récit se retrouver face à une femme faible qui agit par vengeance, cela disparaît rapidement.
Elle est glaciale, ensorcelante, manipulatrice, et o combien dangereuse.
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Années 30, Grande dépression, des milliers d'ouvriers prêts à travailler à n'importe quel prix, et une femme dans un monde d'homme, déterminée à parvenir à ses fins, quitte à marcher sur la tête et les mains de n'importe qui, quitte à raser un état entier de sa faune et de sa flore, quitte à tenir tête au gouvernement.
Serena accomplira ses ambitions, qui l'aime la suive. Qui la craint encore plus.
Et il ne fait pas bon essayer de l'entourlouper ou pire... la trahir !
Serena, aussi sombre que la pupille de son regard qui ne cille pas, sait qui dresser, qui blesser.
Et malgré les rudesses de l'existence, Serena reste et restera debout face à l'adversité où la nécessité fait loi.
Où elle fait loi.
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Un personnage glaçant, amené à un rythme lent, aux âmes lourdes, aux peurs des hommes, à la crainte des représailles, à la sueur du lourd labeur.
Une lecture à la tension omniprésente, sombre et implacable, jusqu'au bout.
Grâce à sa réédition en format poche, je découvre ce roman graphique adapté du roman de Ron Rash.Scénarisé par Anne Caroline Pandolfo ce récit nous plonge au cœur du pays de l'oncle Sam, à peine sorti de la grande dépression.
Dans ce récit mêlant Thriller et Western, il va être question de Serena. Cette femme ambitieuse fait office d'épouvantail dans cet univers masculin où tout est bon pour arriver à ses fins...
Cet album à la pagination conséquente se lit assez facilement. Le rythme du récit est volontairement lent afin de prendre le temps de découvrir notre héroïne et de décomposer son plan machiavélique.
J'ai particulièrement apprécié la retranscription du contexte de l'époque, que ce soit les difficiles conditions de travail des ouvriers, mais aussi les conjonctures sociales et économiques de l'époque tout est clairement explicité ce qui donne au récit son côté ultra réaliste.
Graphiquement, le coup de crayon de Risbjerg n'est pas forcément un coup de cœur pour moi. Néanmoins, je trouve que grâce à une colorisation adaptée, le résultat est malgré tout en harmonie avec cette sombre aventure.
En bref, voilà une réédition fort bienvenue que vous ne devez en aucun cas louper si vous aimez les thrillers noirs ou les héroïnes charismatiques.
Quel excellent récit! Très verbeux sans être ennuyant, l'action prend son temps. Au moins autant qu'il faudra à Serena pour mettre en route son plan. Mais c'est cette écriture lente et observatrice qui impose le rythme. Je trouve que ce style colle bien à l'ambiance thriller/western.
Comme son nom l'indique, toute l'histoire tourne autour de ce mystérieux personnage qui fascine autant qu'il fait peur. Serena, la belle étrangère qui semble tenir son mari en laisse. Celle qui semble aussi bien maitriser les animaux sauvages que ses hommes de main. Celle qu'il est difficile de dire si elle est bonne, ou foncièrement mauvaise.
Pas à pas, ou meurtres après meurtres, Serena avance dans sa vie pour atteindre ses objectifs. Vivre auprès de celui qui pourra être son égal, avec pouvoir et richesse. Mais ceci aura un prix.
Et même si nous voyons arriver la chute, ainsi que son épilogue, j'ai trouvé l'écriture des personnages parfaitement maîtrisée.
Visuellement, c'est tout aussi réussi. Très sombre, parfaite illustration de l'époque et de l'action.
Un vrai coup de cœur scénaristique et graphique, réédité en format poche à 12€, autant d'arguments pour vous le procurer.
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