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Raphaël Haroche est plus connu comme chanteur et en écriture pour ses nouvelles. Il s’est essayé ici au roman pour notre plus grand bonheur.
1989. Un adolescent va se retrouver avec son petit frère dans un pensionnat pour enfants de bonne famille, sur les flancs d’une montagne.
Leur mère est morte dans un accident de voiture, leur père travaille à l’étranger et ils sont sous la responsabilité de leur grand-mère qui se voit obliger de les placer dans cette école de l’excellence.
Avec une écriture poétique, mélancolique et majestueuse, Raphaël Haroche va nous peindre son tableau de l’adolescence, avec ses failles, ses blessures, sa cruauté.
Ce roman est bouleversant, dès les premières lignes, on s’attache à Nicolas, prodige de piano, et à son grand frère protecteur. On suit avec fascination ces deux adolescents dans un monde parallèle et dans leur apprentissage de la Vie .
Un très grand roman de cette rentrée , et une plume évanescente.
Léonard et Nicolas ont perdu leur maman dans un accident de la circulation et vivent depuis avec leur grand-mère. Leur père, parti à l'étranger, pourvoie cependant à leur éducation et décide de les faire entrer dans un internat. Ils y découvriront un univers inconnu pour eux : celui des gosses de riches mais eux ne rentrent pas réellement dans ce moule, d'autant que Nicolas est un brin à part.
Comment se passera leur intégration ? Les deux frères vivront ils sereinement cette étape de leur construction ?
Ce pemier roman de Raphaël Harroche aborde un thème complexe: l'adolescence avec toutes les expériences qu'elle comprend : la puberté, les premières amours, l'effet de bande mais également la fraternité. Cependant, aucune idealisation de la part de l'auteur qui choisit plutôt de narrer cette période dans toute sa crudité.
Apres avoir ciselé des chansons, sublimé la nouvelle, le musicien signe un premier roman.
L'histoire de deux jeunes frères dans les Alpes suisses, l’expérience du crépuscule de la jeunesse.
217 pages foisonnantes que l'on déguste. Un texte teinté de souvenirs car il nous ramène de septembre à décembre 1989. J'ai retrouvé la play list de l'époque (Bowie, Georges Mickael...), la chute du mur de Berlin, l'exécution de Ceausescu en direct le jour de Noël et la fin du règne de Pinochet.
Ce monde en évolution n'a aucun impact sur la vie des deux frères, enfermés dans un pensionnat où le monde cruel des ados ultra riches ne changera jamais.
Deux frères très différents qui s'aiment et se haïssent, qui s'accrochent l'un à l'autre car seuls au monde : un cynique, un candide. Le monde est un émerveillement et un éblouissement pour l'un. L'autre trouve que le monde repose sur la corruption et la pourriture.
Deux frères qui ont en commun un grand chagrin, la perte abyssale d'une mère et la détermination farouche de vivre malgré tout.
Malgré la honte : la honte de classe, la honte du frère différent, la honte déchirante pour la grand mère qui n'est pas leur mère perdue, la honte qui empêche d'aimer.
Le narrateur est un enfant dur et très en colère, un enfant de 15 ans plein de provocation, un enfant confronté à la cruauté et à la beauté de la vie.
"Avalanche" comme l'adolescence qui nous emporte sur une pente sans pouvoir s'arrêter, sans savoir enseveli quand on creuse si on se dirige vers la lumière ou si on plonge vers l'obscurité.
3ème lecture sur les 8 livres sélectionnés pour le Prix NICE BAIE DES ANGES 2023 qui sera remis à l'inauguration du FESTIVAL DU LIVRE de NICE le 2 juin 2023; J'ai hâte!
Je ne sais combien de vérités et de petites phrases je retiendrai de ce récit poignant, que j’aurais aimé écrire tellement j’y adhère, et à défaut, que je tenterais de replacer pour me faire remarquer et le vanter, lui, Raphaël Haroche.
Sa prose gagne à être connue, cela-dit, j’espère qu’il pense déjà au prochain car les passages prépubères d’ado qui ont une bistouquette à la place du cerveau, c’est fait ; ils ne me manqueront pas… (un bon tiers du récit…)
En revanche on a un joker avec RAPHAEL : retrouver un peu de sa prose si originale, émotionnante… en chansons!
ou lire ses nouvelles en Folio?
Sinon, c’est l’histoire de deux frères, quasi orphelins on peut le dire, une mère morte et un père ingénieur qui vit à Perpette… Ils intègrent Poudlard… euh non, mais c’est tout com’
Des origines diverses, flanqués d’une grand-mère ukrainienne avec un langage qui me rappelle le film « un homme pressé » (avec Luchini, que j’emporterai bien sur une île aussi)
le petit frère du narrateur, Nicolas un petit génie du piano, génie tout court, aura droit à un bizutage dans les formes… évidemment avec «sa morphologie bizarre, dérangeante»
Il y a tellement d’amour et tellement de distance entre ces deux là…. Le manque de leur mère omniprésente comme une ombre sur le roman, chacun souffre à sa manière… Il plane un tel mystère sur cette disparition qu’on en vient à espérer comme eux qu’elle resurgisse un beau jour et de nulle part. Qui sait?
Le grand-frère-narrateur décrit son caractère lunatique, tantôt aimante, protectrice, tantôt si excentrique qu’ils se cachaient de sa violence sous leurs lits…
Le tout me rappelle «Le Petit Chose» le roman d'Alphonse Daudet, programme collège, vous souvenez-vous ? Autre merveille que je vous recommande!
Extraits
“Je ne sais pas ce qu'il faut ressentir envers ces gens, du mépris ou de l'admiration, un pays gras, des vies minuscules, chacun pour soi, ou des héros ordinaires cherchant à nourrir leurs petits, leur permettre de grandir en sécurité, à l'abri. » p163
Philosophe
« (…) Pourquoi l'as-tu fait alors ?
Elle hausse les épaules.
- Peut-être parce qu'il a insisté!
- Tu as aimé?
- Je ne sais pas trop, parfois je me dis que la vie consiste à faire semblant d'aimer ce qu'on subit, c'est sûrement ça la vie pour beaucoup de gens, essayer d'aimer ce qui nous est arrivé. » (p 90)
Poete
«Je pense parfois à ces cosmonautes perdus, seuls dans leur capsule, regardant le soleil se lever et se coucher, attendant la faim et la dessiccation. » p56
Les «discours de puceau »
« (…) dit-elle en descendant sa main sur mon sexe, il te faut du sang, sinon ce n'est qu'un petit bout de peau flasque, un tuyau d'arrosage ridicule, la seule vérité est celle du sexe, rien à voir avec le cœur ou les sentiments, il n'y a que le plaisir de la baise qui ne trahisse pas.” p124
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