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Je ne serai jamais déçue par Maggie O’Farell me disais-je en fermant le « Portrait de mariage ».
Cette biographie romancée discrètement féministe accompagne Lucrèce de Médicis qui n’a pas 15 ans et a pourtant tout compris ; En pleine Renaissance italienne, la fille du puissant grand-duc de Toscane est élevée pour le rôle qu’on lui destine tout en étant parfaitement étrangère à toute idée d’intrigue ; ses parents la marie à l’influent duc de Ferrare, le fiancé de sa sœur fraîchement décédée ; les noces sont somptueuses, les foules en liesse et tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes aristocratiques si Alfonso ne s’avèrait être un homme terrifiant et ambigu autant qu’un mari attentionné qui attend de l’adolescente discrète et sensible qu’elle lui donne un fils, sinon, à quoi bon tous ces salamalecs ?
Les personnages, les lieux, les tissus, les lumières, les odeurs sont rendus avec une vérité et une vivacité sans pareilles.
Le lecteur/la lectrice s’instruit en étant bousculé.e, passe par des montagnes russes d’émotion, chemine dans des couloirs où l’ombre et la lumière se partagent l’espace, navigue entre les forces et fragilités de la gracieuse jeune fille, tremble avec elle au fur et à mesure que les pages se tournent… Et quelle belle idée que cette fin romantique et ouverte qui laisse dans l’expectative après un suspense palpable et très réussi !
A lire avec sous les yeux le magnifique portrait de Lucrèce par Bronzini actuellement au palais Pitti à Florence.
Iris se retrouve avec la charge de sa grande tante enfermée depuis 60ans dans un asile:Esmée.Attachante,Esmée nous plonge dans son histoire passée,celle de sa soeur Kitty,celle des jeunes filles de bonne famille dont l'unique destinée était de se marier ,de faire des enfants!
Petit bémol,me suis parfois perdue dans les retours en arrière pour savoir qui racontait!!!!Une fin particulièrement émouvante.Décidément,une autrice que j'apprécie beaucoup.
Je suis ravie. Récemment, quelques lectures m'ont laissée désappointée : mon ressenti était de loin beaucoup moins positif que celui de la plupart des lecteurs.
Ici, cela a été l'inverse. Même si la note sur Babelio est bonne, je me souviens avoir lu quelques critiques qui, sans être très négatives, étaient cependant assez mitigées. J'avais donc remis encore et encore cette lecture, je ne regrette pas d'avoir franchi le pas.
Ce roman se passe en Italie, dans la deuxième moitié du XVIème siècle et nous conte sur une quinzaine d'années, la vie d'une femme. 15 ans seulement, car elle disparaitra avant d'avoir atteint ses 16 ans. C'est une époque où être femme, même dans des familles riches, influentes, n'est pas un sort enviable. Une femme est considérée comme une marchandise, de luxe certes, mais une marchandise qui servira par son mariage à nouer des alliances, à établir de nouvelles relations. Et l'on demandera de plus à cette marchandise d'être fertile, pour permettre à son époux de transmettre son titre et ses richesses à un fils.
Qu'importe qu'elle soit très jeune; qu'importe qu'elle doive quitter ses parents sa famille, sa terre natale, tout ce qu'elle connait pour vivre avec un homme qu'elle n'avait quasiment jamais vu. Ses suppliques à son père, à sa mère seront vaines. Elle sera mariée.
Même si ce livre n'atteint pas l'intensité dramatique de Hamnet, j'y ai retrouvé tout ce que j'aime chez Maggie O'Farell, à la fois dans la peinture de cette jeune femme, de ses désirs, de ses sentiments, de son affolement quand elle devine que son mari veut la tuer, et dans son écriture que j'aime toujours autant.
Lucrèce est une jeune femme sensible, à l'âme d'artiste, elle aime dessiner et peindre et y montre du talent. Elle est encore naïve et veut croire au bonheur possible. Son nouveau mari se montre tendre et attentionné, même s'il la tient à l'écart et ne lui confie rien de ce qui se passe à la cour et dans sa famille, même s'il s'entoure de personnages inquiétants, même si parfois des cris résonnent la nuit, même si des rumeurs circulent. Elle devra vite déchanter, d'autant plus que son ventre reste désespérément plat.
Les autres personnages du roman sont en retrait, l'autrice a vraiment mis l'accent sur ce personnage de femme, qu'elle m'a fait aimer et j'ai craint pour elle, tout au long du livre puisque celui-ci s'ouvre sur ses dernières heures, au coté de son mari isolée dans une forteresse sinistre et que le récit de sa vie alterne avec celui de ces quelques heures oppressantes.
Quant à l'écriture de l'autrice, je l'ai trouvé toujours aussi apte à transmettre à la fois les émotions, les somptuosités de la nature et des décors, la richesse de la vie en Italie à cette époque, les sentiments que provoquent l'art, et notamment la peinture, pour la regarder ou la réaliser. Une écriture à la fois précise dans le choix des mots et poétique par ce qu'ils expriment.
Une autrice dont j'ai lu la majorité des livres et qui a encore réussi à me séduire.
Maggie O'Farrell nous décrit dans ce roman la (courte) vie de Lucrèce de Médicis, de sa naissance à sa mort.
Lucrèce est avant tout une fille rebelle dans une famille où l'on se doit de respecter les codes. Son comportement passe un peu inaperçu car elle n'était pas destinée à un grand avenir, étant l'enfant du milieu. Mais quand sa sœur aînée décède et qu'elle se retrouve promise au fiancé de cette dernière, les choses vont de mal en pis pour elle.
Arrivée à Ferrare, elle enchaîne les situations où elle se sent prise au piège et menacée. Sa vie avec son nouvel époux, Alfonso, va être pour elle un dépérissement. Son rôle est d'assurer la lignée de sa nouvelle famille, et très vite, on comprend que cette lourde tâche va lui peser et en même temps la mettre dans une position où elle ne pourra peut-être pas parvenir à enfanter.
Ce mariage marque le début de la fin. D'abord, la fin de sa liberté, de son insouciance et surtout de son indépendance. Très vite, elle sent que son futur époux a une double facette et que cette nouvelle vie lui sera fatale.
Ce roman est entraînant car la plume de l'autrice arrive à nous décrire les situations à travers les sensations de Lucrèce sans réellement nommer les choses. La tension narrative propre à cette autrice est très bien déroulée ici et on vit avec Lucrèce tous ces moments de vie jusqu'à l'issue attendue par la protagoniste. Un récit brillant qui nous plonge dans la Renaissance italienne.
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