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Surnommé le « Mouron rouge du Vatican » pour son habileté à jouer au chat et à la souris avec la Gestapo, le prêtre irlandais Hugh O’Flaherty a sauvé des milliers de Juifs et de soldats alliés alors qu’il était attaché au Saint-Siège lors de la Seconde guerre mondiale. Il a inspiré à son compatriote, l’auteur Joseph O’Connor, un thriller historique qui, en lui rendant hommage, n’est pas sans questionner la neutralité du Vatican.
« La neutralité est le pire des extrémismes ; sans elle, nulle tyrannie ne peut s’épanouir. » C’est en lui prêtant ces mots, complétés dans le titre par la référence au verset de la Bible – « Dans la maison de mon père, il y a plusieurs demeures » –, que l’auteur introduit sa « mise en roman » de l’héroïque insubordination de celui qui, fin lettré amateur de golf et champion de boxe, élevé au titre honorifique de Monseigneur après ses fonctions d’ambassadeur du Vatican dans divers pays, profita de son rattachement au Saint-Siège durant l’occupation de Rome lors de la seconde guerre mondiale pour, sans la permission de sa hiérarchie et du pape Pie XII, organiser un réseau d’évasion de Juifs persécutés et de prisonniers alliés.
Lorsque l’Italie change de camp en 1943, Rome est occupée par l’Allemagne, mais le Vatican resté neutre demeure un îlot intouché, même si la pire incertitude règne quant à l’imminence d’une invasion. En ces lieux où l’espionnage fait rage, les forces nazies menées par l’Hauptsturmführer Herbert Kappler – si tristement célèbre pour ses terribles méfaits que l’auteur a préféré le fictionnaliser et changer son nom dans son roman plutôt que de perpétrer sa sinistre mémoire – ont vite fait d’identifier O’Flaherty comme leur ennemi numéro un. Mais l’homme, averti qu’ils n’en feraient qu’une bouchée s’ils le surprenaient ne serait-ce qu’un orteil en dehors du Vatican, les nargue depuis les marches de la basilique Saint-Pierre, poursuivant, avec son réseau de sympathisants, des sauvetages à leur nez et à leur barbe.
En cohérence avec l’image de ce prêtre pas comme les autres glissant les codes de ses opérations dans les partitions de sa chorale, Joseph O’Connor a organisé son roman en un choeur de voix, témoignages écrits ou enregistrements fictivement recueillis une vingtaine d’années après les faits, venant s’intercaler au compte à rebours d’un « Rendimento », une action d’importance visant au transfert des fonds nécessaires à la protection des personnes cachées un peu partout dans Rome et ses alentours. Dans son style, très (trop ?) appuyé ici, aimant les rafales de phrases sans verbe, le récit s’inspire de la trame historique pour développer librement une intrigue haletante, peut-être pas toujours parfaitement crédible dans ses détails les plus spectaculaires, mais qui nous plonge efficacement au coeur des risques absolus pris par O’Flaherty et les membres de son réseau, certains éminents comme l’ambassadeur britannique au Vatican sir d’Arcy Osborne, le major Sam Derry ou la chanteuse irlandaise Delia Kiernan, la plupart anonymes et oubliés de l’Histoire. Surtout, elle donne un aperçu nuancé de ce qu’a bien pu être la personnalité hors norme de cet homme d’Eglise courageusement rebelle qui, après guerre, refusa toute pension en accompagnement de ses multiples distinctions et rendit régulièrement visite à Herbert Kappler dans sa prison à vie.
Malgré ce que l’on pourra lui trouver d’excessive générosité en sauce romanesque, c’est avec fièvre que l’on dévore cet addictif thriller historique, hommage appuyé à un héros méconnu et plongée hallucinante dans une Rome labyrinthique que l’auteur a pris soin d’explorer en profondeur avant de prendre la plume.
Joseph O’Connor nous entraine dans une fiction tirée d’un fait historique dévoilant Rome à la veille de Noël 1943 quand la capitale était sous la main du terrifiant Obergruppenführer Hauptmann, chef d’une Gestapo super active quant aux multiples arrestations, interrogatoires, tortures, crimes et emprisonnements.
Au Vatican, se trouve un prêtre irlandais, Hugh O’Flaherty, qui va monter un réseau avec quelques-uns de ses amis, pour aider des prisonniers alliés et des Juifs à s’évader et avoir la vie sauve, ce malgré l’interdiction absolue demandée par le Pape lui-même qui est furieux qu’on puisse mettre le Saint Siège en danger d’invasion nazie.
Pourtant, Monseigneur O’Flaherty et ses amis iront jusqu’au bout de leur mission avec tous les dangers que cela a représenté et que le talentueux Joseph O’Connor nous livre dans ce dernier roman plein de suspens et d’informations historiques.
Cet homme d’église particulièrement érudit, sauva à l’époque entre 4000 et 6000 juifs et soldats alliés. (En 2003, le gouvernement israélien a planté un arbre à Yad Vashem, Jérusalem en son honneur.)
Après la guerre, pris dans les rets de l’officier SS qui même enfermé à vie sut jouer de son machiavélisme maladif, il rendit plusieurs visites à Hauptmann (Herbert Kappler dans la réalité)
Instructif, passionnant, puissant, ce roman est un bel hommage rendu à ce prêtre et à l’Humain.
Dix-neuf décembre 1943, Rome occupée par les Allemands. Une Daimler noire roule à toute allure. Une femme élégante fume au volant. Sur la banquette arrière, un homme blessée en uniforme nazi, un en fait un prisonnier britannique évadé. Ils viennent de récupérer un homme en noir pour foncer à l'hôpital. Un infirmier refuse d'écouter la femme. L'homme en noir s'approche de lui, ouvre impassible son manteau et relève son col de soutane. le prêtre demande à l'infirmier s'il y a un dentiste à l'hôpital « parce que tu vas en avoir besoin quand je t'aurai fait rentrer les dents au fond du crâne. Espèce de brute ignorante, te comporter comme ça devant une femme. Tu iras te confesser dès demain, en attendant, tu vas lui présenter illico tes excuses. »
Aboulez le pop-corn ! après une entrée aussi fracassante qu'explosive du personnage principal, chuis en mode toute excitée comme au ciné !
Le prêtre Hugh O'Flaherty a réellement existé. Durant la Seconde guerre mondiale, il a été à la tête d'une filière d'évasion implantée au Vatican, État considéré comme neutre par Hitler, et donc zone de sécurité idéale pour y exfiltrer des Juifs romains, des prisonniers alliés évadés ou d'autres résistants, au moins 4000 personnages ainsi sauvés.
Joseph O'Connor l'explique très clairement à la fin du livre lorsqu'il cite ses sources, son roman n'a pas vocation à constituer une source historique de plus. Il revendique l'oeuvre de fiction inspirée certes de faits réels mais prenant des libertés avec le réel. Et il le fait magistralement tant son généreux récit rend hommage à tous ces résistants qui ont sauvé des vies au péril de la leur et célèbre l'amitié, le courage, le collectif loin de la résignation passive qui nous fait parfois accepter des situations inacceptables.
Le récit retrace les préparatifs d'une mission d'évasion puis son compte à rebours la nuit de Noël 1943. L'avancée narrative est impeccablement rythmée, enchaînant les scènes d'action marquantes sur fond d'une Rome envahie par les Nazis décrite de façon très immersive.
La lecture est d'autant plus jubilatoire que le duel entre les deux principaux personnages est mémorable : d'un côté le charismatique prêtre irlandais qui assume le péché d'obéissance au pape ( incroyable scène d'engueulade avec Pie XII, plus vraie que nature ), et de l'autre l'épouvantable chef de la Gestapo Paul Hauptmann qui se délecte à torturer au chalumeau.
Si le récit se cristallise autour de cet antagoniste masterclass, il fait la part belle à toute la cellule de résistance dirigée par le prêtre, le Choeur. Huit choristes au total organisant leurs missions sous couvert d'une répétition musicale au Vatican : un casting improbable comptant une comtesse, un marchand de journaux, un ambassadeur, une journaliste entre autres, originaires d'Italie, Pays-Bas, Irlande ou Royaume-Uni.
Superbe idée que d'avoir adapter la construction romanesque à cette structure chorale. Car le récit de la mission à la troisième personne, centré sur le prêtre, est entrecoupée d'entretiens ( fictifs ) datés de 1963 : chacune des choristes se raconte, chacun avec une voix singulière bien caractérisée. Il faut un peu de temps pour comprendre les interactions, mais une fois en place, cette polyphonie apporte énormément au récit car on sent vibrer les souvenirs des anciens choristes, leur humour, leur personnalité, leur ressenti affleurent et touchent, jusqu'à la magnifique Coda conclusive, à la fois poignante et surprenante.
Je me suis régalée !
Une critique écoutée à la volée sur les ondes, il ne m'en a pas fallu plus pour acheter le dernier O'Connor," dans la maison de mon Père."
L'histoire se déroule à Rome et au Vatican. le père O'Flaherty, à l'aide de quelques autres personnes, monte un réseau pour faciliter la fuite de juifs et de prisonniers. La bande, hétéroclite, forme un noyau dur qui se charge de réunir les fonds, trouver des lieux puis exfiltrer les bénéficiaires. C'est sans compter sur le chef de la Gestapo, mégalomane, qui fait régner la terreur et des supérieurs qui ne sont pas d'accord. Mais le prêtre irlandais est entêté...
Nous vivons à l'heure italienne sous tutelle allemande. Nous parcourons les rues les plus petites de Rome mais aussi le dédale des bâtiments du Vatican.
Joseph O'Connor s'est basé sur des histoires vraies et un contexte historique lourd pour écrire ce roman. le fond est intéressant toutefois j'ai parfois eu du mal à me repérer dans le récit. Chaque personnage donne sa version et cela m'a semblé confus à certains passages.
Je n'avais pas connaissance de cette résistance romaine, alors même si le livre n'a pas valeur de documentaire, il a eu le mérite de m'apprendre son importance. Audace et amitié, ténacité et folie rythment ce livre et nous emmènent au fin fond de Rome sur un rythme soutenu.
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