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Un roman graphique de 190 pages racontant la fuite en Amérique du Sud du célèbre médecin tortionnaire d'Auschwitz, à travers divers pays (Argentine, Paraguay et Brésil).
Le contenu est divisé en deux parties : la 1ère intitulée "Le pacha" débute en 1949 avec son arrivée en Argentine et une vie de confort, bien aidée par l'argent de sa riche famille et d'un réseau d'anciens nazis. La 2nde partie intitulée "Le rat" montre la chute lente de Mengele devant fuir encore et encore pour éviter d'être attrapé par le Mossad qui le traque. Une fin de vie à vivre dans la peur, dans des conditions plus précaires.
Le récit propose aussi divers flashbacks du médecin alors chef du camp d'Auschwitz.
Le graphisme est remarquable avec un beau travail sur les dessins et la couleur qui contribue à enrichir la narration.
Le lecteur en ressort avec le sentiment d'avoir lu un bel objet graphique proposant un contenu sinistre, expliquant bien comment beaucoup d'anciens nazis ont pu fuir et bénéficier d'une impunité face aux atrocités commises par le IIIème Reich.
Un roman graphique tellement utile pour rappeler que tout cela a existé. Glaçant.
Une silhouette toute noire marche au milieu d’une rue animée de Buenos-Aires. Une pléthore de panneaux publicitaires et d’enseignes commerciales n’empêchent pas de distinguer l’annonce d’un concert de Carlos Gardel et une photo géante d’Eva Perón. Qui est cet homme seul au milieu de la foule ?
Olivier Guez l’avait déjà bien raconté dans son excellent roman (Prix Renaudot 2017), La Disparition de Josef Mengele mais me plonger à nouveau dans cette terrible et folle histoire grâce à la bande dessinée et à Vincent, m’a permis de rafraîchir ma mémoire. Le plus important n’est-il pas de ne jamais oublier ?
Olivier Guez a été associé à Matz pour le scénario et Jörg Mailliet a réussi une mise en images tour à tour belle, inquiétante, impressionnante, flippante, angoissante et réaliste.
Si l’essentiel de la cavale du médecin fou d’Auschwitz se passe en Amérique du Sud, d’Argentine au Brésil en passant par le Paraguay, il est indispensable de revenir à Auschwitz, ce camp d’extermination où les nazis ne se contentaient pas d’assassiner plus d’un million d’enfants, de femmes et d’hommes. Au même endroit, un médecin, Josef Mengele, assisté par d’autres personnels… soignants, se livrait à des expériences d’une horreur absolue, sur des jumeaux, par exemple.
Or, cet homme, fils d’une riche famille d’industriels, bénéficiant de complicités et du réseau bien vivace des nazis installés surtout en Argentine, a réussi à échapper à toutes les recherches. Même le Mossad, services secrets israéliens, après la capture d’Adolf Eichmann, n’a plus fait de celle de Mengele, sa priorité.
La BD montre tout cela et fait bien prendre conscience de ce que fut la vie de ce monstre toujours aussi convaincu, jusqu’à sa mort, du bien fondé de ses agissements, de ses crimes contre l’Humanité. Raciste, xénophobe, il démontre à plusieurs reprises le fond de sa pensée.
J’ai trouvé la relation avec Rolf, son fils, pleine de justesse et foncièrement éloquente. Ne refusant pas d’aller rencontrer son père au Brésil après avoir correspondu avec lui, il est profondément scandalisé par cet homme qui n’éprouve pas le moindre remords, et rompt totalement avec lui.
Si Olivier Guez compare Mengele à un scorpion et ses amis à des mygales, des crotales ou à des cobras, Jörg Mailliet, avec ses dessins, et Sandra Desmazières, pour la couleur, ont bien réussi à montrer cette angoisse, cette peur permanente d’être démasqué avec ces insectes toujours là, l’empêchant de vivre sereinement, ce qui pollua la vie du fuyard.
Si Josef Mengele s’est noyé sur la plage de Bertoga, près de São Paulo, le 7 février 1979, il a fallu attendre le 21 juin 1985 pour que cette mort soit enfin confirmée grâce aux tests ADN de son squelette exhumé du cimetière d’Embu, à São Paulo.
Cette adaptation en bande dessinée du roman d’Olivier Guez est réussie. Elle permet d’apporter une pierre de plus à cette mémoire qui s’effiloche trop vite. La disparition de Josef Mengele en roman et en BD, voilà une lecture à conseiller aux nouvelles générations parfois tentées par des idéologies extrémistes car il est FON-DA-MEN-TAL de ne JA-MAIS oublier.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/01/la-disparition-de-josef-mengele-bd-matz-jorg-mailliet-et-sandra-desmazieres.html
D'après le roman d'Olivier Guez paru en 2017, Matz écrit un scénario efficace. Des retours aux années de guerre pour expliquer qui était Mengele et ce qu'il a pratiqué, puis des années de fuite et d'errance qui se suivent, sans que jamais il ne renie ce qu'il a fait, convaincu qu'il a fait avancer la science au-delà de beaucoup d'autres scientifiques. Mengele vitupère contre les juifs, les communistes, les homosexuels, les Américains, tous ceux qu'il hait et qui sont pour lui, responsables de son exil.
Jörg Mailliet dessine l'Amérique du sud, les pays qui, sous des régimes autoritaires ont accueilli les anciens nazis. Il y a parfois malgré la haine de ces hommes d'être contraints à quitter leur pays des scènes d'une certaine insouciance lorsqu'ils se rencontrent entre eux, qu'ils vont au bordel... Des hommes qui n'ont aucun regret, qui s'honorent même de ce qu'ils ont fait et ne rêvent que de réhabilitation.
Un très bel album qui permet de ne pas oublier qui furent ces types odieux, inhumains et ce qu'ils ont fait en toute connaissance de cause, en adhérant aux thèses nazies et en ne regrettant jamais rien.
J'ai vraiment beaucoup aimé cet album, tant par son graphisme, son rythme, que par le récit historique d'un salaud Maximus...
Ça fait froid dans le dos.
Je ne trouve pas les mots pour décrire le dégoût que m'inspire ce Mengele, et je trouve fou que les services secrets israéliens l'aient eu à portée, puis l'aient perdu de vue...
Pour garder mémoire des horreurs de cette periode, un biopic hautement utile.
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