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John Maxwell Coetzee

John Maxwell Coetzee

Né en 1940 en Afrique du Sud, J. M. Coetzee est romancier et traducteur. Ses romans, traduits dans plus de vingt-cinq langues, dont Michael K, sa vie, son temps et Disgrâce, sont disponibles en Points. Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2003.

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Né en 1940 en Afrique du Sud, J. M. Coetzee est romancier et traducteur. Ses romans, traduits dans plus de vingt-cinq langues, dont Michael K, sa vie, son temps et Disgrâce, sont disponibles en Points. Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2003.

Avis sur cet auteur (18)

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    Couverture du livre « Le Polonais » de John Maxwell Coetzee aux éditions Seuil

    Les Lectures de Cannetille sur Le Polonais de John Maxwell Coetzee

    « Il n'applique jamais la même recette à deux ouvrages, ce qui contribue à la grande variété de son œuvre. » Ainsi le jury saluait-il l’écrivain australien originaire d’Afrique du Sud en lui remettant en 2003 le prix Nobel de littérature. A quatre-vingt-trois ans, J.M. Coetzee continue de...
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    « Il n'applique jamais la même recette à deux ouvrages, ce qui contribue à la grande variété de son œuvre. » Ainsi le jury saluait-il l’écrivain australien originaire d’Afrique du Sud en lui remettant en 2003 le prix Nobel de littérature. A quatre-vingt-trois ans, J.M. Coetzee continue de surprendre avec un ouvrage énigmatique, où un amour ambivalent semble se faire la métaphore, sous la forme d’un « Je t’aime, moi non plus » ou encore d’un chassé croisé infini et désespéré, de la relation de l’écrivain avec l’inspiration et la littérature.

    Juxtaposition de vignettes numérotées, le texte aussi bref que son écriture est sèche déroule dans une froideur ironique la relation amoureuse, pas si à sens unique que cela, qui se noue entre le polonais Witold, pianiste concertiste septuagénaire, et Beatriz, une femme mariée de la bourgeoisie barcelonaise, de vingt ans sa cadette, organisatrice de concerts. C’est à travers ses yeux à elle que l’on perçoit leur histoire.

    Rebutée par l’interprétation inhabituellement peu romantique de la musique de Chopin par Witold, plus encore tenue à distance par leur absence de langue commune, elle n’est déjà que hauteur et ennui lorsque cet homme en âge d’être son père lui déclare sa flamme, la comparant à une autre Béatrice, celle qui fut la muse de Dante. Partagée entre pitié et répulsion, mais au fond flattée et intriguée, elle se montre tentée par un début d’idylle mais, ne mâchant pas ses mots, finit par se persuader de son indifférence. Il lui léguera des poèmes en polonais qui, une fois traduits, continueront à la hanter de leur sens à jamais mystérieux, scellant l’incommunicabilité entre ces deux êtres en même temps que leur impalpable mais bien réel attachement.

    A première vue déconcertante de banalité malgré la dissection sèche, presque méchante, d’une relation beaucoup plus ambivalente qu’elle n’y paraît, la narration prend tout son sens lorsque, conscient de la prédilection de l’auteur pour l’ambiguïté et les allégories cachées derrière le réalisme de ses textes, l’on se prend à aligner les indices à la recherche d’un autre sens. De la musique de Chopin à celle des mots, et du vieil interprète à qui échappe le sens des notes, la langue des autres et les caprices de sa muse à l’écrivain âgé s’interrogeant sur ce que la postérité retiendra du sens de son œuvre, ce sont les doutes et le combat de l’homme de lettres à trouver les mots justes, à peine entrevus déjà enfuis, à peine exprimés déjà mal compris, qui semblent s’exprimer ici à propos d’un art littéraire insaisissable par essence.

    Un coup de maître que ce livre impossible à écrire plus à l’os et qui pourtant semble recéler un double fond, si ce n’est celui d’une sorte de testament littéraire, à tout le moins celle de l’ironie lucide et un peu triste d’un écrivain se retournant sur toute une vie à tenter de saisir l’insaisissable au bout de sa plume.

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    Couverture du livre « Le Polonais » de John Maxwell Coetzee aux éditions Seuil

    STEPHANE BRET sur Le Polonais de John Maxwell Coetzee

    Quelle est l’exacte perception d’une relation entre un homme et une femme ? De quelle nature sont les obstacles, embûches diverses, degré d’avancement dans l’existence, qui contrarient durablement l’éclosion et l’accomplissement de ce type d’événement dans une vie ?
    J.M. Coetzee dans ce roman...
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    Quelle est l’exacte perception d’une relation entre un homme et une femme ? De quelle nature sont les obstacles, embûches diverses, degré d’avancement dans l’existence, qui contrarient durablement l’éclosion et l’accomplissement de ce type d’événement dans une vie ?
    J.M. Coetzee dans ce roman « Le Polonais », tente de répondre à ces interrogations quasi-éternelles, qui marquent des œuvres littéraires articulées autour de ces thématiques familières aux lecteurs et aux critiques littéraires.
    Un pianiste polonais, âgé de soixante-douze ans, interprète reconnu et renommé de Frédéric Chopin, s’éprend, du moins le croit-il, de Beatriz, organisatrice d’un concert donné à Barcelone pour le compte d’une association culturelle locale. L’auteur du récit prend quelques précautions dès le départ pour fixer le décor affectif et culturel entre ces deux personnes : il est Polonais, d’une autre génération, d’un univers ayant connu plusieurs dictatures ; elle est catalane, appartient à ce titre à l’Europe du Sud. Ces deux appartenances, même si elles ressortissent à la culture européenne, sont très éloignées, ne font pas appel à des références communes.
    Dans la description des correspondances que les deux personnages, Witold et Beatriz, sont amenés à échanger, c’est la question même de l’existence possible et confirmée d’un lien qui se pose, à propos de la possibilité de leur relation : « Entre un homme et une femme, entre les deux pôles, soit il y a une étincelle, soit il n’y en a pas. C’est ainsi depuis la nuit des temps. Un homme et une femme, pas seulement un homme, une femme. Sans le et, il n’y a pas de conjonction. Entre elle et le Polonais, il n’y a pas de et. »
    Après une rencontre entre Witold et Beatriz, se pose naturellement la question de savoir quelle tournure va prendre cette relation, quels contenus vont-ils donner à cet événement ? : « La semaine promet d’être longue. Comment vont-ils occuper leur temps ? En excursions ? En conversations idiotes ? Combien de temps vont-ils supporter cette routine avant que l’un d’eux-des personnes polies, civilisées, normales- ne finisse par craquer. »
    Coetzee réussit très bien à évoquer, à travers ces relations épistolaires et réelles de ce couple, dont la durabilité est inenvisageable, tous les prismes, préjugés, filtres, dont usent un homme et une femme pour comprendre leur relation, l’analyser, lui donner sens : « Est-elle trop dure pour lui ? Si elle ne l’aime pas, quel est le sentiment qu’elle éprouve pour lui, le sentiment qui l’a entraînée dans cette voie douteuse ? »
    Ces interrogations sont éternelles, omniprésentes dans nos existences. Ce roman est donc susceptible d’intéresser un nombre considérable de lectrices et de lecteurs. À découvrir.

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    Couverture du livre « En attendant les barbares » de John Maxwell Coetzee aux éditions Points

    Anne-Marie Lemoigne sur En attendant les barbares de John Maxwell Coetzee

    Un roman....ou plutôt un conte philosophique à valeur universelle.

    A une époque et un lieu indéterminés, une oasis fortifiée en frontière d'un Empire bordant le pays des barbares, administrée par celui qu'on appelle le Magistrat .
    Son pouvoir se voit subitement supplanté par celui d'un...
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    Un roman....ou plutôt un conte philosophique à valeur universelle.

    A une époque et un lieu indéterminés, une oasis fortifiée en frontière d'un Empire bordant le pays des barbares, administrée par celui qu'on appelle le Magistrat .
    Son pouvoir se voit subitement supplanté par celui d'un colonel envoyé par le Troisième Bureau, pour prévenir une invasion barbare. Il a la preuve de cette invasion :quelques individus en piteux état qui ont tout avoué, sous la torture !
    Parmi eux, une jeune fille aux yeux brûlés et aux chevilles brisées que le Magistrat va d'abord prendre sous sa protection puis reconduire en territoire barbare. Une longue et périlleuse traversée du désert, une magnifique odyssée dans laquelle Coezee montre tout son talent de narrateur. Mais en quittant le fort, le Magistrat a déserté, trahi son pays, alors quand il rentrera ….....

    Un ouvrage d' interêt politique dans lequel s'opposent pouvoir militaire et pouvoir civil, et sur l'usage de la torture comme outil de manipulation. De plus, on ne peut s'empêcher d'y voir la transposition de l'état politique de l'Afrique qui en 1980, année de sa publication, vivait encore sous le régime de l'apartheid.

    D' un intérêt philosophique ensuite. Il induit une réflexion sur l'altérité, sur le sens qu'on donne à celui qu'on appelle le barbare ou le sauvage, une réflexion déjà menée en leur temps par Montaigne, Rousseau ou Diderot. Pas de manichéisme dans ce conte, pas de mauvais barbares, pas de bons civilisés. Chacun est porteur de sa part de mal.

    D'un intérêt humain, enfin, par le personnage du Magistrat, le narrateur, homme mûr qui entretient des rapports ambigus avec la jeune fille, conscient aussi d'avoir été trop tiède pour se dresser fermement contre le Colonel Joll.

    Une belle parabole, mais d'une lecture souvent éprouvante et qui nécessite une attention soutenue de tous les épisodes pour en saisir la richesse.

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    Couverture du livre « Disgrâce » de John Maxwell Coetzee aux éditions Points

    MAPATOU sur Disgrâce de John Maxwell Coetzee

    Un des « avantages » du confinement (regardons le verre à moitié plein !), c'est que je ne peux plus emprunter à ma médiathèque préférée ni ne reçois de livres de maisons d'édition.

    Le moment paraît donc choisi pour lire, enfin, des romans qui sont dans ma PAL depuis parfois bien...
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    Un des « avantages » du confinement (regardons le verre à moitié plein !), c'est que je ne peux plus emprunter à ma médiathèque préférée ni ne reçois de livres de maisons d'édition.

    Le moment paraît donc choisi pour lire, enfin, des romans qui sont dans ma PAL depuis parfois bien longtemps.

    Mon choix s'est porté sur « Disgrâce » qui m'avait été recommandé par la Kube.

    Ecrit en 1999 et publié en France en 2001, ce roman nous raconte le désenchantement et la descente aux enfers de David Lurie. Celui-ci, professeur d'université, divorcé deux fois, la petite cinquantaine a pris l'habitude de rencontres tarifées pour satisfaire ses besoins sexuels. le campus lui a aussi servi pendant très longtemps de terrain de chasse.

    Presque par hasard, il jette un soir son dévolu sur une de ses étudiantes, Mélanie Isaacs. Celle-ci ne semble pas réellement consentante et déposera plainte contre lui pour harcèlement.

    A ce moment de ma lecture, je me suis dit que l'auteur avait dénoncé, bien avant le mouvement #me too, le harcèlement fait aux femmes. Mais ce n'est pas le seul sujet de ce roman car dans la deuxième partie, après avoir été licencié et déchu de sa position sociale, David Lurie va panser ses plaies chez sa fille Lucy, propriétaire d'une ferme dans le bush.

    Là, on découvre avec lui la réalité de la période post-apartheid et le désir de vengeance, non verbalisé mais acté, que des sud-africains ont manifesté à l'égard des blancs.

    Même si le désir de réconciliation était très fort chez certains, il reste des barrières entre les deux communautés, notamment au niveau du langage : « de plus en plus, il est persuadé que l'anglais n'est pas le médium capable d'exprimer la vérité de l'Afrique du Sud. de longues suites de mots dans le code anglais, ont perdu leurs articulations, se sont désarticulées, raidies, roidies. Comme un dinosaure qui expire et s'enfonce dans la boue, la langue a perdu sa souplesse. Si elle devait épouser le moule de l'anglais, l'histoire de Petrus en ressortirait percluse, un conte d'antan. »

    J'ai aimé lire cet excellent roman même si l'histoire est plutôt déprimante. Ca doit être ça le talent d'un Prix Nobel de Littérature.

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