Entretien avec Jean-Marie Laclavetine, écrivain et éditeur incontournables de Gallimard
Evelyne Thomas-Lebreton de la librairie Les Extraits à Rueil-Malmaison nous présente ses trois coups de cœur du mois. Et j’ai su que ce trésor était pour moi de Jean-Marie Laclavetine (Gallimard)"J’ai adoré ce livre, c’est la mise...
Entretien avec Jean-Marie Laclavetine, écrivain et éditeur incontournables de Gallimard
Entretien chez Gallimard avec l’éditeur Jean-Marie Laclavetine
Evelyne Thomas-Lebreton de la librairie Les Extraits à Rueil Malmaison nous présente ses trois coups de cœur.
Sujet difficile : le décès d'une sœur.
Malheureusement, ce livre (même s'il se lit bien) m'a paru un peu confus, comme les pensées de l'auteur, et ses rencontres ou recherches tant avec la meilleure amie de la défunte qu'avec son petit-ami lors de l'accident.
Je ne peux m'empêcher de faire la comparaison avec l'ouvrage « Avec toutes mes sympathies » d'Olivia de LAMBERTERIE parut l'année dernière qui avait pour objet : le décès d'un frère et que j'avais beaucoup apprécié.
Peut-être que la différence de traitement tient à l'âge de l'auteur au moment de la mort de la personne aimée et donc à la masse de souvenirs ensemble ; d'ailleurs Jean-Marie LACLAVETINE dit bien que le silence a pesé.
Lettre ouverte à Jean-Marie Laclavetine
Monsieur Laclavetine,
Je n'avais jamais rien lu de vous. Je ne savais rien de vous non plus ou pas grand-chose.
Je vous ai entendu parler pour la première fois le samedi 8 juin 2019 dans le cadre du Festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo. Et ce que vous avez dit ce jour là m'a bouleversée.
Vous avez raconté l'histoire de votre sœur Anne-Marie, le long silence familial qui a suivi sa mort puis, après le décès de vos parents, votre désir, né d'un rêve, de la retrouver, de savoir qui était cette sœur que finalement vous n'aviez pas eu le temps de connaître vraiment. Vous avez parlé aussi de l'étrange fonctionnement de la mémoire, des fausses pistes sur lesquelles elle vous avait mené et de votre volonté de ne pas rectifier ce que vous aviez commencé à écrire et qui, un peu plus tard, s'était révélé faux.
Vos mots simples, sensibles, votre sincérité, votre émotion, votre retenue et, en même temps, cette nécessité devenue la vôtre de dire qui elle était m'ont beaucoup émue. J'aurais aimé vous le dire mais quand je suis allée sur le stand, l'heure de la dédicace était passée et vous étiez parti. Heureusement peut-être, car je me serais sentie bien incapable de vous dire à quel point vous m'aviez touchée.
Je viens, ce soir, de finir votre récit et mon émotion est telle que j'ai bien du mal à trouver mes mots. Car voyez-vous, j'ai fait de belles, très belles rencontres en lisant votre livre.
Bien entendu, j'ai fait la connaissance d'Anne-Marie... (Excusez-moi de ne pas l'appeler Annie comme vous le faites dans votre livre mais vous-même, à deux reprises, vous l'appelez Anne-Marie...) Quelle femme attachante et comme vous avez su nous la rendre vivante ! J'ai tellement aimé votre sœur, Monsieur Laclavetine, une femme entière, drôle, éprise de liberté, coincée dans une époque qui n'est pas la sienne, mal à l'aise avec les convenances, inventive, audacieuse, intelligente, indépendante, originale, franche, spontanée, sensible, inquiète, joyeuse... J'ai observé attentivement les photos que vous avez eu la très bonne idée de reproduire dans le livre. J'en aime deux particulièrement : celle de la page finale où Anne-Marie lève son verre en souriant. Elle a, je trouve, un air un peu malicieux et semble nous inviter à vivre, à profiter, à être heureux. Franchement, on a envie de trinquer avec elle « à la vie ».
Cette photo m'a fait pleurer.
Je retiens aussi la photo de la page 167 : Anne-Marie est très belle. Elle fait très jeune, a les joues un peu rondes et un air très doux. On a envie de la connaître, de l'approcher, de parler avec elle.
J'ai donc rencontré votre sœur et le portrait que vous en faites est tellement magnifique. Quel hommage superbe vous lui offrez là ! L'évocation de votre rencontre avec Gilles est bouleversante… Mais il ne faut pas que j'en dise trop.
J'ai aussi rencontré dans ce livre votre famille, et notamment vos parents. C'est toute une époque et un milieu que vous peignez admirablement… Les lettres que s'échangeaient vos parents et qui témoignent de l'amour qu'ils se portaient l'un à l'autre sont d'une beauté absolue (quelle magnifique écriture!) et tellement tellement émouvantes. Le portrait que vous faites de votre père est très touchant : on le sent parfois désarçonné par cette fille, votre sœur, qu'il aime infiniment mais qu'il a parfois du mal à comprendre… Vous avez tellement bien exprimé la sensibilité de cet homme, sa souffrance d'être éloigné de sa famille, sa volonté de réussir dans son travail pour que les siens soient fiers de lui, et son courage aussi.
Et puis, c'est aussi vous-même que j'ai commencé à connaître. Moi qui savais si peu de choses de vous, j'ai l'impression d'avoir vécu les tourments que vous avez pu ressentir au moment de l'écriture, vos interrogations sur le projet même de ce livre et la lente approche de celle que vous souhaitiez retrouver, apprendre à connaître et à qui vous vouliez peut-être aussi rendre, grâce à la magie de l'écriture, un peu de la vie qu'elle avait perdue.
Je crois qu'elle aurait aimé lire ce livre, qu'elle vous aurait certainement disputé un peu d'avoir révélé quelques-uns de ses secrets mais que, vous voyant un brin ennuyé, elle aurait éclaté de rire car au fond,j'en suis certaine, elle aurait été très fière de ce magnifique portrait de femme moderne et libre que vous avez fait d'elle.
Merci, Monsieur Laclavetine, pour ce livre exceptionnel et ces êtres fabuleux que vous m'avez permis de rencontrer. Ils m'ont touchée au fond du coeur et je ne les oublierai jamais.
(J'ai bien conscience à la fois de me répéter et de sembler un peu bébête dans l'évocation de mon émotion mais tant pis, j'assume!)
LIRE AU LIT le blog
J’avoue que ce qui m’a attiré tout d’abord vers ce roman c’est son titre emblématique et dès la première page « j’ai su que ce trésor était vraiment pour moi » et comme tout trésor je l’ai chéri, aimé sans pouvoir le lâcher car quelle poésie, quel enchantement, quelle belle histoire d’amour.
Ce livre est une métaphore à lui seul et des métaphores il n’en manque pas dans ce récit, des mots idéalement choisis, bien imbriqués. C’est un bonbon, une gourmandise, un parfum de tendresse, une caresse plus douce que la soie.
En effet, quelle belle histoire d’amour, quelle belle preuve d’amour et de sensualité que sublime ce roman.
C’est l’histoire d’un amour que 28 ans d’écart séparent entre deux écrivains amants qui rêvent et s’inventent des récits sur l’oreiller; ces histoires c’est l’essence de leur amour, le combustible qui alimente leur flamme et à travers ces vies imagées on voit que l’amour ne s’encombre ni de la différence d’âge ni des préjugés.
Julia est plongée dans le coma et chaque nuit Marc veille sur sa belle endormie en lui inventant des récits enchanteurs et enchantés mettant en scène des personnages que l’on croit de fiction crées lors de leurs rencontres clandestines mais dont le destin ressemble un peu au leur .Et si dans cette fiction il y avait une part de vérité? L’auteur met le lecteur en déroute avec ces histoires singulières qui finissent par s’entremélées.
Marc emmène Julia dans un voyage à travers des vies exaltées, pleines d’émotions, de suspens et de rebondissements. Il espère que ses récits sauveront Julia et qu’elle lui reviendra et à chaque bouleversement dans ces vies imaginées Marc croit percevoir un soubresaut dans le monitoring qui mesure les constantes de sa belle. Mais n’est ce là que sa propre espérance qu’il voit rebondir, son envie de la ramener à la surface, son souhait de la retenir dans notre monde et il consigne tout ceci sur son ordinateur.
Et tout ceci devient son cri d’amour, sa bouée de sauvetage qui il l’espère retiendra Julia et la ramènera dans leur monde … car elle a su dès le premier regard, dès les premiers instants de leur rencontre que «ce trésor était pour elle».
Alors si vous voulez vous évader, rêver, et vibrer plongez vous dans ce livre qui fait du bien …
Je remercie le site lecteurs.com de m’avoir permis de découvrir ce merveilleux roman et son auteur dont j’ai adoré le style d’écriture à la fois sensible et poétique.
Les lignes vertes des appareils qui accompagnent le coma de Julia tressautent parfois lorsque la voix de Marc prononce un mot, un nom qui s'insinue dans les tréfonds d'un cerveau endormi et réveille mystérieusement un semblant de vie. Version masculine de Shéhérazade, cet écrivain vieillissant, accompagne la jeune femme dont il est éperdument amoureux en tentant de la réveiller avec des histoires que leur relation clandestine n'ont jamais cessé de créer au fil de rendez-vous alliant passion charnelle et amour des intrigues romanesques. Profitant de cette enveloppe intime qu'est la nuit, les histoires inventées en des temps plus heureux vont revivre, s'étoffer, s'enchevêtrer, pour tisser un roman où fiction et réalité se mêleront avec élégance.
Jean-Marie Laclavetine, avec une impressionnante facilité d'écriture, nous embarque dans un tourbillon d'histoires où la notion de couple sera empoignée avec ferveur, malaxée, malmenée mais aussi glorifiée, surtout lorsqu'elle sort des sentiers battus de la fidélité et du mariage. Amours, passionnelles, violentes, inabouties lorsque le désir d'enfants s'en mêle, mais amours toujours et sous tous les modes de la narration. Romantiques, teintées d'érotisme mais aussi d'ironie, façon thriller ou récit d'aventure, les relations à deux dépeintes nous embarquent jusqu'au bout de la nuit. Même si dans cet entrelacs de récits, celui sur la vengeance serbe sur fond de grève générale et de semi guerre civile m'a un peu moins passionné et convaincu, l'ensemble se dévore avec ferveur car Jean-Marie Laclavetine est un conteur aussi facétieux que talentueux. Il manie, verbe et intrigues avec un bonheur jubilatoire, en grand amoureux des livres et du plaisir de lire qu'il rend très sensuel dans sa relation avec Julia.
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