Un dépaysement assuré…
Un dépaysement assuré…
Qui sont les auteurs et libraires membres du jury ?
Spécial Rentrée littéraire 2014 avec les Explorateurs... Les Explorateurs ne sont pas d’accord, mais pas d’accord du tout sur certains romans de cette rentrée, et ils le font savoir, arguments à l’appui. Le Pour-Contre (épisode 1/5) de Dominique et Lise au sujet du livre de Jean-Marie Blas de Roblès, L'Île du Point Némo, éditions Zulma
quelle parodie étonnante! pleine d'humour de suspens, on se prend au jeu de cette chassse au trésor entre holmes et Jules verne, suite de péripéties trépidantes et de rencontres improbables, ce roman ne se prend pas au sérieux et entraîne le lecteur à la poursuite de l'exotisme, de cascades, de scènes d'amour tous plus inventifs les uns que les autres....Une véritable équipée sauvage!
Ce livre est déjà un bel objet, original qui va entraîner ses lecteurs sous d’autres cieux dans d’autres temps.
Personnellement je l’ai appréhendé par ses dessins et légendes pour me faire une idée de l’histoire ou plutôt des histoires que l’auteur va nous conter. A la fin il y a une apostille sorte de clin d’œil pour nous dire le vrai du faux, ce distinguo ne m’était pas nécessaire tant lors de ma lecture j’ai été dans une bulle où plus rien n’avait d’importance que les aventures d’Augustin Harbour.
Dire d’emblée que ma bulle était emplie d’érudition, d’intelligence et d’humour et d’un imaginaire galopant. Le livre le plus fou et réjouissant lu cette année.
Lorsqu’Augustin écrit les souvenirs de son expédition il est dans une clinique de luxe au Chili. Moments présents ponctués par les paragraphes intitulés Ricordi.
Notre aventurier, Augustin fuit Paris après les attentats de la rue des rosiers, donc en 1982 pour faire une expédition dans le désert sud-Libyen.
Pour cela il a un guide Hamza, ils se dirigent vers Garama à la rencontre des vestiges de la Cité Perdue. Mais leur boussole de détraque et ils arrivent à Zindãn.
« J’eus vite la conviction, cependant, qu’on arrivait à Zindãn d’à peu près n’importe où, mais qu’on y arrivait aussi d’à peu près n’importe quand. Si tout le monde s’y trouve nu ou presque après un certain temps, les coiffes, les casques, perruques ou chapeaux de différentes sortes que les habitants continuent de porter confirment une hypothèse qui apparaîtra plus clairement, sinon de façon moins insensée, lorsque j’en viendrai à exposer la découverte majeure de mes investigations. Je n’en diffère sciemment le résultat que par souci de méthode. »
A Zindãn règne Hadj Hassan Abou Hassan le Dieu de tous et la belle Maruschka.
Toutes les religions cohabitent avec une prééminence pour l’animisme qui donne lieu à des scènes aussi cocasses que « délicieuses ».
« J’expose ces loufoqueries avec la distance que permet le passage des années, tout en étant conscient du trouble qu’elles suscitent chez mon lecteur. On se fiche de moi, songe-t-il. A tort. Qu’il sache que je partageais cette même stupeur teintée d’acrimonie. »
Mais que le lecteur ne s’y trompe pas le sujet de ce roman démesuré est l’attraction exercée par Hadj Hassan Abou Hassan. En effet au fil de la lecture, le lecteur essaie de dénouer les fils de ce mystère, pourquoi et comment cette « créature » attire-t-elle toutes sortes de personnes venues de partout et de tout temps ?
« Un murmure d’adoration s’éleva de la place du mûrier ; tous ceux qui avaient assisté au châtiment de l’hérésiarque, les barbéliotes en tête, se précipitèrent aux pieds du chaman pour implorer son pardon d’avoir douté de lui, regardant comme un bonheur de parvenir à effleurer seulement le bord de sa bassine. »
Ne serait-ce pas une réflexion sur notre époque ?
C’est une aventure à travers les siècles qui nous est proposée.
L’auteur a un imaginaire fertile qui fait de son roman un grand livre philosophique.
Cela m’a rappelé mes lectures de Claude Lévi-Strauss et de Théodore Monod, une sensation d’être ailleurs, résolument et inépuisablement, si ces deux grands avaient été sous LSD.
Ce livre fait partie des livres dont la substantifique moelle ne s’offre pas d’emblée et c’est une bonne chose.
Chaque lecteur y trouvera la sève de la culture qu’il aura en lui, une belle façon de regarder notre monde dans le miroir. Et de déjouer les feux d’artifice du miroir aux alouettes.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 19 décembre 2020.
Bon ....j'avoue un abandon avec une petite pointe de tristesse.
J'ai eu du mal entre ma réalité du moment et le côté carnet de voyage un peu rocambolesque du roman
Cependant l'idée est très originale et magnifiquement accompagnée de croquis de qualité mais .......parfois on loupe des rendez vous.
Il y a des livres qui vous plaisent grâce à leurs personnages, grâce à leur ambiance, grâce à leur message ou grâce à leur scénario. Il y en a d’autres qui semblent tout simplement faits pour vous, sans véritables raisons. A contrario, il existe des ouvrages avec lesquels vous n’êtes pas compatibles. Et, je crois bien que « Ce qu’ici-bas nous sommes » fait partie de cette catégorie.
Pour ma plus grande peine de lecteur, je suis un être très cartésien. J’ai des difficultés à croire à l’impensable. Dès que l’histoire s’emballe dans l’extraordinaire, mon cerveau peut dire stop. Il me met des barrières et je ne peux alors plus entrer dans le monde ou être en empathie avec les personnages. Autant vous dire que dans le cas présent, l’alerte rouge s’est très vite déclenchée.
Jean-Marie Blas de Roblès nous présente un ancien carnet de voyage écrit par un explorateur. Il a découvert par hasard une communauté loufoque régie par des règles qui le sont tout autant. Il raconte les us et coutumes de cette ethnie hors du temps.
Les habitants de cette oasis sont parfois victimes d’auto-combustion, ils sont cannibales, ils traient les chiennes, ils croisent les lapins et les poules, leurs bambins fument, leurs hommes accouchent… n’en jetez plus la coupe est pleine ! Le texte est en plus parsemé de croquis et de définitions aux quatre coins de la page. J’ai donc eu l’impression de lire une encyclopédie anthropologique et ma lecture s’en est trouvée laborieuse.
Définitivement, je ne suis pas programmé pour ce type de romans. Cela n’enlève rien à la qualité du travail, de l’écriture et de l’imagination de l’auteur qui ravira sûrement les autres lecteur.rice.s. Pour ma part, ce fut une véritable épreuve. J’ai essayé de m’accrocher, mais la magie n’a jamais opéré !
http://leslivresdek79.com/2020/10/19/593-jean-marie-blas-de-robles-ce-quici-bas-nous-sommes/
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