Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Alors là ça va pas être évident d'en parler parce que Jean baret et Ugo Bellagamba ont pondu un sacré OVNI. C’est le genre de texte où soit l’on accepte la construction soit on la rejette, c’est le genre de texte soit ça passe soit ça casse pas de demie mesure. Avec moi ça a fonctionné, l’idée d’avoir un avec avec une référence à terra ignota forcément j'étais presque entièrement conquise avant même de commencer. Dans un futur post-apocalyptique, la petite Julia vit seule et isolée avec un robot. Un jour, elle doit quitter son refuge. Commence alors une aventure où elle doit éviter l'intégralité des autres êtres humains. Qui dit monde ayant eu un apocalypse dit monde à reconstruire et malheureusement souvent le retour de la loi du plus fort. Dans le monde de Julia, c'est plus compliqué que ça. Chaque petit groupe d’humains survivants vit en suivant des règles de société inspirées chacune d’une référence à la pop culture que ce soit un film, une série ou un livre. J’avais hâte de découvrir le groupe à la terra ignota et tous les autres. Les balades de Julia et de différents autres protagonistes permettent de voir comment se construisent ces petites sociétés, avec quels préceptes et surtout quel résultat cela donne. Certains mini société font peur, d’autres paraissent très farfelues. J’ai trouvé ça vraiment génial de mettre en perspective des sociétés qui pourraient fonctionner en suivant les principes de différents livres, films… L’absence d’échanges entre les entraves en partie liées à leur séparation par des zones de non-droit permet de suivre des préceptes sans influence et de garder une belle diversité. Qu’est-ce qui pourrait être viable sur le long terme ? Qu'est-ce qui fonctionne ou pas ? Et le tout est avec le point de vue et l’évolution de Julia, cette gamine si jeune qu'on aurait tendance à ne pas vouloir laisser toute seule alors qu’elle a une culture hyper poussée grâce à son robot instructeur. Je suis passée à un cheveu du coup de cœur mais la fin m'a frustrée même si c'est exactement la fin qu'il fallait ce n’est pas celle que je voulais.
L’infusion d’une littérature vertigineuse.
Unique, tiré au cordeau, « Le Monde de Julia » est d’emblée un chef-d’œuvre.
Fondamental, hypnotique, l’effusion philosophique, intrinsèque.
Hors du temps et de l’espace, dans un imaginaire qui frôle notre peau. Ce livre est initiatique, inépuisable.
Jean Baret romancier et avocat au Barreau de Paris & Ugo Bellagamba, écrivain, novelliste et essayiste et maître de conférences en Histoire du droit et des idées politiques, ont scellé le pacte d’une œuvre commune. L’osmose d’une écriture, la portée inouïe d’une trame signifiante. Le liant de ce livre rare, essentiel et impressionnant.
Hugo Bellagamba explique que Julia a poussé libre, sur la pente douce d’une colline. Julia est une pensée. Jean Baret, lui, a rencontré Julia sur le tard. Elle était déjà bien grande. « J’ai eu l’honneur et la joie d’être invité à participer à son évolution. »
Ce livre est un binôme d’orfèvre, de rectitude, absolument magnifique. La fiction illumine les quêtes. Ce serait comme un roman porteur d’espérance. Un outil pour un lendemain devenu lucide, hédoniste et appliqué. Une société nouvelle dont le rideau final est une apothéose. La maîtrise du monde, la conscience de l’abnégation. Mais en plus spéculatif. Voyez l’enjeu de ce livre résolument solaire et émouvant.
Le récit est le chaos d’un monde qui vacille. Les civilisations d’antan abolies. Nous sommes dans une histoire-monde. Le dérèglement climatique, les sociétés éteintes. Seules restent des cohortes d’hommes, des clans qui s’affrontent, telles des meutes de loups sauvages. L’éclaircie est prévisible. Ici, persiste d’autres humains, citadelle Alcazar, les bienfaiteurs aux chevelures utopiques, qui cherchent à façonner l’idéal. Rassembler l’épars d’un passé où la loi est maître du monde.
Les règles sont les architectures de romans, de films, des traces culturelles qui résistent aux épreuves. Nous sommes dans le plan d’un nouveau monde encore lancinant et fébrile, dans ce qui n’est pas encore, pas maintenant, pas tout de suite.
Les auteurs sont des bâtisseurs. Écoutez Julia, une fillette seule dans ce fragile et vulnérable monde. Enfant solitaire et orpheline. « Roland-17 » de ferraille et de boutons, une machine douée de raison, d’exaltante tendresse pour l’enfant. Un protecteur qui exauce le devoir de protéger cette petite fille grandissante au fil des pages.
« -Je voudrais tant que tu les vois, toi aussi, toutes les figures dans la pierre.
-Je ne vois pas l’invisible Julia…
-Je suis un robot. »
Ce récit futuriste, d’anticipation est à deux voix, celles des auteurs. On ressent une connivence, une fusion. Ici, vous avez Julia, son périple philosophique. Ses rencontres fortuites ou pas. Sa maturité impressionnante et ce qu’elle ne sait pas et ne saura jamais, jusqu’au presque point final de ce roman d’apothéose. Cette enfant et son apprentissage, les ailes d’albatros en majesté.
L’autre versant, magnétique, politique (finement), sociologique, et l’essentialisme en puissance. Notre planète en délitement, mais l’œuvre persiste et approuve les déambulations de ces hommes en ordre de bataille, volontaires et assignés pour refonder un modèle sociétal théologal, le droit et la justice en équilibre sur la balance des lois. Les existences ne sont plus anonymes. Nous sommes en plongée dans une littérature angulaire.
L’équité, la droiture, « Darius est incollable sur la notion, il a étudié l’école de Salamanque et les théoriciens du contrat social qui reprennent ce concept, comme Hobbes, Locke ou Rousseau ».
« Le Monde de Julia » est un oracle. Cette fillette qui va faire des bonds de géant, suivre la voix qui lui murmure l’esprit des lois. Des métaphores, des symboles, l’empreinte de l’Histoire, la polyphonie intrinsèque et bouleversante d’une trame désignée belle à couper le souffle.
Ce roman est un signal, un avertissement face à nos arrogances. À contrario, il éveille nos interpellations et nos résistances. Il démonte un à un les carcans de nos convictions. Les intelligences dans ce récit sont des langues assignées, les murs porteurs pour demain. Bâtir une mappemonde d’exemplarité. Julia la sublime, le porte-étendard.
« Le but est de reconstruire la société, je vous le rappelle. Alors, oui, on va plancher le temps qu’il faudra, et on sortira des lois justes, qui formeront un consensus. On va organiser une assemblée qui va écrire une constitution ».
Grandiose, stupéfiant, on reste d’équerre sous l’admirable acuité verbale, la clairvoyance et le génie littéraire. La marche lente d’une beauté d’écriture engagée et remarquable. Julia, plus qu’un symbole, un hymne, une héroïne, le mythe exaucé.
Prenez soin de la dernière phrase de ce livre où les sciences sont la raison, où l’importance d’humilité est un gouvernail. Ce livre est une vertu qui excelle. Une fable époustouflante.
Publié par les majeures Éditions Mu.
Fiction? ou simple anticipation? La question pourrait se poser. Reste à espérer que c'est de la pure fiction et non un roman prémonitoire.
On pourrait penser que Jean Baret nous parle d'une vie idyllique. Les maladies n'existent plus, pas plus que la faim, la soif ni même la mort. Tout le monde semble aller pour le mieux dans un monde aseptisé mais conçu pour répondre à tous les besoins primaires de l'Homme.
Cela pourrait faire rêver.
Mais au fil des pages, on se demande si la satisfaction des besoins primaires suffit obligatoirement au bien être des femmes et hommes qui sont soumis aux algorithmes qui définissent leur quotidien.
Un livre qui ne peut laisser indifférent et c'est bien pour cela qu'il faut le lire.
La société a évolué, l’homme est à l’apogée de son évolution technologique. Il n’a plus à s’inquiéter, les algorithmes s’occupent de tout. Plus de faim, plus de soif, la mort n’existe plus, la propriété non plus, donc plus de criminalité. Sylvester est comme tous les autres citoyens, dans son espace de quelques mètres carrés. Connecté, il a un travail imaginaire, possède un temps de loisir, d’amitié et d’amour. Mais Sylvester se pose de plus en plus de question sur l’utilité de ce qui l’entoure.
L’auteur propose une vision qui pourrait sembler très réaliste. Les pulsions primaires, manger, dormir, faire l’amour, la violence… ne sont plus un problème, c’est devenu virtuel, mais cela suffit à contenter des milliards d’habitants. Est ce que la vie peut elle alors se limiter à ça, sans but, sans effort.
L’attrait de ce roman est l’impact psychologique sur chaque citoyen. La plupart vont se limiter à suivre le troupeau, mais quelques uns vont essayer de se poser de vrais questions. Est ce cela va les déranger, les algorithmes, ceux qui sont au service de l’homme, qu’un individu se rebelle ?
Chaque chapitre commence de la même manière pour nous faire comprendre comment la répétition sans obstacle de chacune des journées peut provoquer le sentiment d’étouffement que connaît Sylvester.
Le récit est bien construit, et permet au lecteur de se sentir aux côtés de Sylvester, de le comprendre, d’être dans l’impossibilité de l’aider, de nous aider nous-même, de devenir fou.
Au delà de la vision de science-fiction de la vie humaine dans quelques siècles, l’attrait est philosophique, une vraie réflexion s’impose, voulons nous devenir les objets des machines.
Un très bon roman qu’il faut découvrir.
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