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Roman coup de poing dans l'univers des internats en Suède dans les années 50 mais dont le sujet aurait pu concerner d'autres pays. Il narre l'enfance d'Erik construite dans la violence, entre un beau-père sadique, les bagarres dans la rue et son placement dans un internat aux méthodes d'éducation très strictes.
L'écriture est fluide et directe, sans filtre, la violence est décrite de manière réaliste sans atténuation ni exagération à l'image de notre société.
Au milieu de toute cette noirceur, le lecteur oscille avec son personnage principal entre les aspects noirs (brutalité, vengeance, loi du plus fort) et les moments de belle amitié, d'espoir, de solidarité.
Ce livre a aussi une belle morale à la fin !
Protégés par la neutralité de la Suède, les Lauritzen vivent presque normalement malgré la guerre qui fait rage en Europe. Grâce au marché noir, Oscar assure le ravitaillement et le train de vie de la famille qui semble peu touchée par les privations. Lauritz, le chef de famille, a décidé de retourner sur le terrain. Ebranlé par l'effondrement du pont à voûte de Kramfos et le décès de plusieurs ouvriers, il passe désormais toute la semaine sur place pour superviser les travaux de reconstruction. Installé dans une nouvelle routine, il en viendrait presque à oublier la guerre. D'ailleurs, il évite le sujet en famille. En son for intérieur, Lauritz espère une victoire de l'Allemagne, pays qu'il aime, qu'il admire, où lui et ses frères ont fait leurs études d'ingénieur et dont sa femme et sa belle-soeur sont originaires. Mais qui partage son sentiment ? Certainement pas Ingeborg qui a renié leur fils Harald engagé dans les SS. Ni ses filles, dont l'une aide la résistance norvégienne tandis que l'autre travaille pour les services secrets. Ni ses frères convaincus de la défaite de l'Allemagne. Ni Christa, sa belle-soeur, communiste et juive, qui espère la chute d'Hitler. Mais le quotidien de Lauritz est peu bousculé par la guerre, il est plus préoccupé par Ingeborg qui semble s'éloigner de lui et par Britta, sa charmante logeuse à Kramfos, une jeune femme gironde qui pourrait bien faire flancher le pieux et fidèle père de famille.
Quatrième tome de la saga familiale de Jan Guillou qui continue à explorer les grands bouleversements du XXè siècle à travers le prisme d'une fratrie de fils de pêcheur norvégiens devenus de grands bourgeois en Suède et en Allemagne. Cet opus explore la deuxième guerre mondiale par le regard (peu éclairé) de Lauritz, le frère aîné. Un homme honnête, droit, croyant mais tolérant, germanophile convaincu. Lauritz n'aime pas la guerre, mais il n'aime pas non plus les français, les anglais, les bolcheviques et reste convaincu qu'une fois la guerre terminée et la grandeur de l'Allemagne rétablie, l'Europe pourra profiter de la paix et de la sécurité. Bien sûr, il est conscient de la folie d'Hitler et n'est pas du tout attiré par le nazisme mais il ne peut croire aux rumeurs qui circulent sur le sort réservé aux juifs ou aux opposants. Ou il préfère poser ''les yeux ailleurs''...
C'est toujours le même plaisir de lecture de retrouver l'écriture de Jan Guillou et la famille Lauritzen. On suit ici surtout Lauritz et on l'accompagne dans la lente chute de ses convictions les plus intimes, une sorte de descente aux enfers solitaire et inéluctable quand il ouvre les yeux sur le monde tel qu'il est. Une saga passionnante.
Depuis qu'ils se sont retrouvés par hasard à Berlin, les frères Lauritzen, réconciliés, sont plus unis que jamais. L'aîné, Lauritz est désormais installé en Suède, dans la banlieue de Stockholm, avec femme et enfants, tandis que ses cadets Oscar et Sverre sont restés dans la capitale allemande. Si la guerre de 14-18 les a malmenés, ils ont su rebondir et l'entreprise de travaux publics dans laquelle ils sont associés est en plein essor. Rien ne les arrête, ni l'inflation galopante en Allemagne, ni le crack boursier de 29 et la famille réunie profite de la vie et de l'ambiance stimulante des années folles. Confiants en l'avenir, les frères Lauritzen ne se doutent pas que le pire est devant eux. Cet autrichien vulgaire qui a pris les rênes du pays semble plus dangereux que prévu et la le bruit des canons pourrait à nouveau retentir...
Après un épisode très moyen centré sur Sverre et sa vie en Angleterre, on retrouve enfin les trois frères Lauritzen réunis, poursuivant leur ascension entre Allemagne et Suède. Ils vieillissent mais restent vaillants. A Berlin, Oscar gère les affaires familiales et s'appliquent à prospérer malgré une économie mondiale au bord du gouffre. Sverre se remet de la perte d'Albie, mort à la guerre. Il a laissé tomber les pinceaux pour se lancer dans la publicité avec beaucoup de réussite. Lauritz se pose en patriarche et garant de la moralité. Son seul souci est son fils aîné Harald qui s'est entiché de la doctrine hitlérienne. La montée du nazisme va d'ailleurs impacter toute la famille. Alors que les Lauritzen sont très attachés à l'Allemagne (ils ont fait leurs études à Dresde et les deux aînés ont épousé des allemandes), ce qui se joue dans le pays ne peut les laisser indifférents. Hitler a fait rire, Hitler a pu susciter une forme d'admiration, mais Hitler finit par effrayer...
Un très bel opus de cette passionnante sage qui inscrit la destinée de la fratrie Lauritzen dans la grande histoire de l'Europe du XXè siècle. Le livre s'achève au moment où le monde va entrer dans le deuxième conflit mondial et on piétine déjà d'impatience de connaître la façon dont la famille va négocier son unité entre les partisans d'Hitler et ceux qui le combattent. A suivre !
Des trois frères Lauritzen, seul Lauritz est retourné en Norvège pour honorer le contrat moral passé avec la Bonne espérance et construire la ligne de chemin de fer Bergen-Kristiana. Oscar est parti tenter sa chance en Afrique et Sverre a tout quitté pour suivre son amant Albie en Angleterre. Installés à Manningham, le domaine dont Albie a hérité en même temps que de son titre de comte, les deux hommes délaissent très vite l'ingénierie pour se consacrer à l'art, Sverre en tant que peintre et Albie en mécène. Partageant leur temps entre la campagne anglaise et Londres où ils fréquentent le Bloomsbury Club, ils coulent des jours heureux dans l'opulence financière, artistique et intellectuelle. Cette harmonie, à peine troublée par les infidélités d'Albie, se teinte des plus grandes inquiétudes quand le pays nourrit soudain des velléités guerrières contre l'Allemagne. Et quand la guerre éclate, les homosexuels sont montrés du doigt, traités de pervers, de lâches et de traîtres à la patrie.
Après un excellent premier tome consacré à Oscar et Lauritz, Jan Guillou continue sa saga avec un tome centré sur Sverre, le troisième frère. Et il faut bien avouer que cet opus est un poil décevant. Alors qu'il excellait à raconter les progrès techniques et l'euphorie du siècle nouveau, l'auteur est un peu moins inspiré quand il s'agit d'évoquer les milieux artistiques et homosexuels londoniens. Il y a quelque chose de factice dans sa façon d'évoquer les amours de l'ingénieur norvégiens et de son lord anglais. On trouvera peut-être un peu d'intérêt à voir comment le milieu artistique britannique dédaigne les œuvres de Cézanne, Van Gogh ou Picasso, mais ce n'est pas une révélation. Ou alors quand le décor change et que l'on suit les deux amants au Kenya où se marie une des sœurs d'Albie. Mais là encore, les blancs qui colonisent, qui chassent, qui croient en leur devoir de civilisation des peuples autochtones, ne sont pas non plus une découverte.
Bref, ce deuxième tome manque de puissance et s'avère plutôt ennuyeux. On a hâte de retrouver les frères Lauritzen dans la suite de leurs aventures, que l'on espère plus palpitantes.
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