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Un homme écrit à la femme avec laquelle il a partagé des nuits et des journées d'amour, sans sortir de la chambre. Des moments où chacun se découvre au propre et au figuré. Il se plie aux désirs de cette femme qu'il aime.
C'est un très beau texte, poétique, sensuel, davantage une nouvelle qu'une lettre à une amante adressée. L'amour, la petite mort, la mort. Tout, il raconte tout. "Jamais rassasiés, nous explorions nos corps à la recherche de carrefours érotiques, d'angles inconnus, de portes magiques ouvrant sur le jardin des délices. Doigts et langues en action nous provoquions chez l'autre des vagues de chaleur, une respiration haletante. Toute la peau était en effervescence." (p.9)
Ode à l'amour physique, aux étreintes, à l'union des corps. Une autre belle découverte dans la collection Lettre ouverte du Réalgar dont je ne peux pas dire plus, pour ne rien dévoiler et pour laisser à chacun le plaisir de lire les mots de Jacky Essirard.
Après une intervention chirurgicale bénigne, Vincent, la soixantaine, occupe sa convalescence à soigner une autre cicatrice, une blessure du passé mal refermée, remontant à l’année 1970. A l’époque, Vincent a prévu de se rendre aux Pays-Bas pour les vacances, sur les traces d’une histoire d’amour mort-née avec Ingrid, une jeune Hollandaise avec laquelle il entretient une correspondance platonique depuis deux ans. Un voyage comme un lot de consolation bravache, pendant lequel tous les protagonistes font semblant de croire que l’amitié peut surgir des cendres d’un amour fantasmé, inabouti.
40 ans plus tard, au rythme lent de sa démarche de convalescent, Vincent ressort quelques vieilles photos et se décide à coucher sur le papier le récit de cette équipée hollandaise improbable, qu’il destine à Margot, sa compagne.
Ce roman entrelace donc deux histoires, narrées par Vincent : celle de sa relation avec Ingrid dans les années 70, et celle de sa vie actuelle et de son projet d’écriture. Sans qu’on comprenne bien pourquoi Vincent éprouve ce besoin de décortiquer cet épisode de jeunesse, on se laisse porter par ses souvenirs, ses déambulations entre passé et présent, ses réflexions sur la vie qu’on choisit et celle qu’on laisse échapper, les décisions qu’on prend ou pas, le courage ou la lâcheté qui vont avec, et les petits arrangements négociés avec sa conscience. Avec un brin de nostalgie et quelques regrets mais sans qu’on en fasse tout un drame, Eté 70 est un voyage intime au cœur d’une vie somme toute assez banale, un texte sensible et apaisé, mais qui « parlera » sans doute davantage aux ados de ces années-là.
"J'habite mieux la terre parce que je sais que cela finira un jour et que j'en ferais définitivement partie". Cette citation résume bien ce roman. A l'aube de la soixantaine Vincent se replonge dans ses souvenirs et en particulier son été 70. Il avait 20 ans et c'est peut être là que tout s'est joué...Ce roman a été une très belle découverte, tout en finesse et en poésie. Il fait réfléchir sur le temps qui passe, les vies que l'on aurait pu avoir, les choix que l'on fait (ou pas). Je vais le partager autour de moi.
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