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« Dorothy. Elle avait un prénom et il était beau. La belle Dorothy. Elle lui fit signe de la main, sourit et gravit les quatorze marches comme une danseuse des Folies Bergères, et, quand elle fut en haut, elle se retourna et sourit de nouveau. Dorothy sous le Porche par Rembrandt. Elle entra dans la maison. Dorothy Franchissant la Porte, par de Vinci.
Hermie avança machinalement vers l’océan, se sentant libre comme l’air. Dorothy dans mon Cœur, par Rubens. Il regarda de nouveau la maison sur la dune. Dorothy dans sa Maison. Dorothy, à ce soir, par Dieu. Dorothy, fais péter les biscuits, par Lu ».
Eté 42 à Packett Island. Un trio de copains se retrouvent pour les vacances. Oscy est le chef de la bande, Benjie est le plus jeune et un peu le souffre-douleur du groupe et Herman, dit « Hermie », se questionne. Du haut de leurs quinze ans et malgré la guerre qui sévit, un seul sujet les préoccupe : les filles et notamment le sexe. A une époque où l’éducation sexuelle n’existe pas, le trio se débrouille comme il peut : lecture d’un manuel d’anatomie, pelotage de filles au cinéma donnant lieu à des situations cocasses, achat de préservatifs à la pharmacie… C’est décidé, ce doit être l’été du « grand saut » ! Mais Herman, lui, n’avait pas prévu de tomber amoureux d’une femme de plus de vingt-trois ans, déjà en couple avec un homme engagé dans le conflit. Cette rencontre bouleverse le jeune homme au point que l’auteur en ait fait un roman…
Je ne connaissais pas ce roman sorti pour la première fois en 1971 et ayant été adapté au cinéma par Robert Mulligan. J’ai été à la fois touchée et amusée par le récit de ce souvenir de l’auteur qui l’a profondément marqué. Certains peuvent être choqués par les propos très crus de ces adolescents en plein poussée hormonale mais leurs propos sont emplis d’envies, de peurs et d’ignorance aussi. Ils n’en sont que plus touchants.
Un joli moment de lecture que je vous conseille pour cet été par exemple.
Eté 1942. Ils sont trois amis, inséparables : Hermie, Oscy et Benjie, baptisés le Trio infernal, ils ont une quinzaine d’années et passent leur été ensemble sur une île, au large du continent américain. « Ils étaient là, couchés sur la dune que surplombait la vieille maison, Beau, John et Digby Geste, les Diables du Désert avec de l’acier dans le cœur et du sable dans le short. » Il y a Hermie, le rêveur de la bande, les hormones en folie et qui tombe amoureux d’une femme plus âgée ; Oscy a toujours un sourire plaqué sur le visage, en toute circonstance ; quant à Benjie, il a des restes d’enfance. Les adolescents s’ennuient sur cette île, pendant que leurs grands frères sont envoyés sur le front, de l’autre côté de l’océan. Ils découvrent ensemble un livre sur la sexualité qui va les fasciner…
J’ai tout de suite aimé l’écriture, qui regorge d’humour et le texte a un petit côté rétro qui fait tout son charme… Avec talent, l’auteur met en relief le combat intérieur qui se joue à cet âge là, dans la tête d’un adolescent qui découvre la sexualité, l’amour.
C’est un roman très drôle, d’une finesse incroyable et dont les derniers mots, terriblement justes, m’ont beaucoup émue… Une lecture sur l’adolescence, aux accents nostalgiques, parfaite pour l’été !
Jusqu’à ce que les éditions Folio me le proposent, j’avais sommairement entendu parler du film culte « Un été 42 » mais je ne connaissais pas l’existence du livre. En hommage à son ancien ami disparu, Herman Raucher a décidé d’écrire cette histoire pour raconter les étés qu’ils passaient ensemble lorsqu’ils étaient jeunes. Les événements se déroulent en 1942, mais restent intemporels car ils peuvent être transposés facilement dans le monde actuel. Aucun élément n’est vraiment désuet et rien ne permet de se sentir déplacé.
On assiste à une histoire d’amitié entre trois adolescents. Ils sont tous différents mais tellement complémentaires. Par désœuvrement, ils vivent des aventures grâce auxquelles ils vont tour à tour se chamailler, se soutenir, se battre, s’aider, se détester pour mieux recommencer le lendemain. Ce livre est empreint d’éternité, comme si cette amitié n’avait pas de limite, pas de fin. Il nous ramène à notre propre jeunesse où l’on a tous goûté à cette étape de naïveté et d’espoir.
A travers ces garnements, Herman Raucher nous narre les préoccupations de tous les jeunes hommes de cet âge-là. C’est donc bien sûr aussi une histoire de filles et de sexe, deux choses qui ne font qu’une dans l’esprit d’un adolescent à l’aube de sa puberté. Ça gratte dans le bas ventre et toutes les pensées sont centrées sur le seul objectif : le sexe. Obsédés par cet objectif, les trois amis vont vivre des moments truculents. Certaines scènes deviennent même très drôles du fait de leur maladresse et leur ignorance dans le domaine et j’ai beaucoup ri.
J’ai trouvé ce texte extrêmement touchant. J’ai ressenti toute la nostalgie de l’auteur dans son apprentissage de la vie. Je pense que ce livre va réjouir tous les hommes (les femmes je ne sais pas !) car il va les téléporter plusieurs années en arrière et faire ressurgir tous les souvenirs et les sensations de leur jeunesse. Pour ma part, c’est un gros coup de cœur et j’ai passé de très bons moments dans ma tête d’adolescent. Herman Raucher m’a fait rire et je revenais chaque jour avec impatience dans ma lecture, pour que l’insouciance de mon enfance ne s’arrête jamais !
La belle colère étant une collection que j’affectionne énormément, je ne pouvais pas passer à côté de ce titre. Je remercie lecteurs.com de m’avoir permis de lire ce bijou littéraire!
Dans ce livre, on suit trois amis qui forment le Trio infernal et qui passent leurs vacances sur une île à l’abri des tourments qui agitent les hommes de l’autre côté de l’océan. Cette bande de copains, tous très différents les uns des autres, assez mal assortis, vont s’essayer à l’art de la séduction. J’ai mis un peu de temps à m’attacher aux personnages, mais une fois plongé dans le roman, je n'ai pas pu me détacher de ses trois adolescents!
Hermie, à l’imagination débordante et à la gaucherie légendaire, est sans conteste mon personnage préféré. Incurable reveur et romantique, il va tomber éperdument amoureux de Dorothy - une jeune femme à la grâce et à la beauté infinie. De fantasmes en fantasmes, il va vivre ses premières expériences amoureuses et sexuelles, et va tenter d’approcher et de séduire sa dulcinée.
« Il eut des vertiges et dut s’asseoir. Il avait la tête embrumée, folle, malade. C’était soit l’amour, soit le choléra - il avait une préférence pour ce dernier parce qu’au moins, on pouvait en guérir. »
La plume de l’auteur, envoutante et poétique m’a beaucoup plu. L’humour est également présent dans le livre, ce qui apporte une fraicheur indispensable au roman. Les pages défilent toutes seules tandis qu’on ne peut s’empêcher de rire aux frasques et à la gaucherie des personnages. Les dialogues - particulièrement, sont savoureux : à la fois très drôles et empreints de tendresse.
« Je crois que ce sera moins chaud que la dernière fois. » Elle faisait, bien entendu, allusion au café.
« Oui, il parait qu’il va pleuvoir. » Lui, bien entendu, parlait du temps.
Si en commençant ma lecture, je m’attendais à ce que la guerre de 42 soit le thème prédominant, cela n’a finalement pas été le cas. La guerre reste en arrière-fond, on ne perçoit pas réellement l'ampleur de son horreur. C’est finalement un autre genre de guerre qui se joue dans la vie des adolescents: celle du passage à l’âge adulte. L’été 42 sera un tournant dans leur vie, et marquera la fin, pour ces trois garçons, de cette époque charnière qui est l’adolescence. Ce décalage entre la guerre que mènent les soldats et la bataille que mènent les adolescents donne au roman une dimension particulière et unique.
« Il aurait voulu faire quelque chose. N’importe quoi. Car il sentait la vie le quitter. Tout autour de lui, il y avait des gens engagés dans des choses, dans des évènements, dans la vie. Ils livraient des guerres, ils faisaient des films, ils baisaient, ils réussissaient, ils visitaient de lointaines contrées. Lui, il ne faisait rien »
Les vagues, le soleil et les rires se mélangent à ce roman initiatique drôle et intelligent. Ce n’est qu’en refermant Un été 42 que je me suis rendue compte à quel point le livre m’avait touché et ému.
Je suis ressortie de ma lecture les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres.
« Puis Hermis disparut et, avec lui, Oscy et Benjie. Ils s’évanouirent quelque part dans le brouillard, pour aller vivre des jours depuis longtemps écoulés, pour y rire sans être vus, mais ne jamais cesser d’exister. »
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