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Retour vers le passé pour Frédéric Bihel et sa mère dès leur arrivée dans le Limousin. C’est ainsi que l’auteur des Crayons a de nouveau 6 ans, comme lors de sa première année d’école en 1971. Il se revoit encore prendre le bus scolaire et devoir affronter les plus grands qui le surnomme le blondinet.
À travers ce voyage en enfance, il retrouve ainsi son meilleur copain et voisin Michel. La nature accompagne le quotidien des deux garçons. Tout endroit autour d’eux est sujet à exploration au grand air. Comme pour mieux découvrir le monde qui les entoure. Les sensations visuelles (la beauté des paysages), sonores (le bourdonnement des abeilles), gustatives (le lait tiède juste sorti du pis de la vache) réapparaissent comme par enchantement.
Puis c’est à Limoges que fils et mère vont se retrouver. Là où, rue de la Fontaine, ils vont habiter tous les deux en 1974, puisque les parents sont séparés. Revoir leur immeuble fait là encore remonter des souvenirs d’une toute autre nature.
Quand au lieu de descendre les escaliers pour aller à l’école, Frédéric les montait pour faire l’école buissonnière et rêver dans le grenier. Un endroit sombre et calme où il retrouve Catherine, une fillette de 8 ans aux magnifiques yeux bleus. C’est ainsi que le garçon va composer pour elle des dessins qu’elle prendra plaisir à mettre en couleur avec ses crayons.
Mais qui est donc cette étrange fillette blonde avec qui il va échanger, des journées durant, dans cet endroit à l'abri du regard des adultes ?
C’est en avançant dans ce récit autobiographique de Frédéric Bihel qu’on découvre le secret caché de cette famille. Des non-dits pour oublier et ne plus souffrir, il y en a dans toutes les familles. Celle de l’auteur n’y échappe pas.
Et c’est avec beaucoup de tendresse et de douceur, que ce soit dans les mots ou dans le dessin, que celui qui est devenu créateur de bandes dessinées nous livre son album le plus intime et le plus émouvant.
Un retour, tout en douceur en noir et blanc, sur un passé révolu auquel il va ajouter des touches de couleur, comme pour mieux le retrouver avec ses yeux d’adulte.
Il en ressort de cet album une incroyable poésie et un bel hommage à son passé.
Revenir avec sa mère sur les lieux de son enfance. Retrouver sa première école. A l'occasion de ce retour dans le Limousin, Frédéric Bihel laisse remonter les souvenirs. Il se souvient de son arrivée avec ses parents, du petit fourgon de ramassage scolaire, de Michel qui va devenir son meilleur copain et de sa découverte des dessins dans Pif Gadget ou les albums de Mickey.
C'est à un pèlerinage que nous convie Frédéric Bihel. Un voyage intime plein de nostalgie et de poésie. De Brégeras à Limoges, il arpente les chemins de son enfance avec sa mère. Chaque lieu est chargé d'histoires, de moments, de rencontres qu'il nous raconte avec beaucoup de délicatesse.
Des moments chargés en émotion, l'absence du père, et cette petite sœur dont il ne garde qu'un seul souvenir. Ces émotions, les crayons légers et délicats de Frédéric Bihel parviennent parfaitement à les transmettre. La couleur apparaît parfois, chargée de sens mais le trait reste le plus souvent au crayon, aérien, suggéré, comme des images d'antan qui tardent à s'effacer.
Ce très bel album se conclut par un album de photos de famille. A la fin de cette lecture, on a l'impression d'avoir partagé un vrai moment d'intimité avec l'auteur. Un moment qui résonne forcément, un peu, avec l'enfance de chacun d'entre nous.
1960, Augustin a 8 ans. Il vit avec sa mère, à côté du Muséum d'Histoire naturelle. À l'école il travaille bien, mais souvent il dessine pendant les cours... Ce n'est pas en soi un problème, mais la nature de ses dessins est un peu inquiétante... Il dessine des monstres effrayants... La nuit, ces mêmes monstres hantent son esprit, d'ailleurs c'est pour ça qu'il les dessine, pour essayer de ne plus y penser, mais ça ne fonctionne pas... Adulte, il va pousser ses recherches au laboratoire de Paléontologie de Paris. Cette obsession est toujours là et ne va plus jamais le quitter.. Il en est sûr... L'homme sauvage existe, il doit le trouver et il est prêt pour ça, à partir là où personne ne s'aventure...
Un article dans un journal, une association d'idées, des mots, des images, un mot de sa compagne Cécile "Imagine !" ... Et voilà comment est née l'histoire de Frédéric Bihel. Et il a bien fait de l'imaginer... Le trait de l'auteur est enchanteur, limite nerveux, il se marie merveilleusement bien à la nature sauvage du récit. Cette histoire tire sa force également de la façon dont elle est contée, car oui elle nous est contée par celui qui l'accompagne le long de cette aventure... le témoin... Cela renforce cette sensation de véracité...
Que va-t-il trouver là-haut dans les montagnes, au cœur du royaume perdu du Tchatril en Asie centrale ? Et vous, êtes-vous prêts à suivre cette aventure ? En tout cas, moi je suis très heureux d'avoir rencontré Augustin et de l'avoir suivi au bout du monde.
Un "homme-ombre" surgit dans les nuits du jeune Antoine et devient une obsession.
Une ombre qui pourrait faire partie de ces monstres qui viennent hanter les nuits de toutes les enfances avec les peurs associées. Généralement ces peurs d'enfance sont cantonnées dans un recoin de notre être pour parvenir à "grandir" ; et même orienter une vocation : Antoine va ainsi devenir chercheur dans un laboratoire de paléanthologie.
Mais Antoine n'a cessé de ressentir une présence et un appel pour aller retrouver cette homme-ombre ; d'autant qu'il y a des traces de possibles avec les recherches et expéditions d'un professeur ethnologue soviétique au confins du Wikistan et de la Chine, dans le district de Tchatril, en ayant possiblement rapporté des "preuves de survie ... d'une espèce d'hominidés reliques apparentée aux néanderthaliens..."
Ces appels et attirances absolues deviennent des obsessions au point de tout quitter pour aller au bout de sa quête.
Bihel (qui a déjà un beau palmarès de publications) nous emporte avec lui sur les pas d'Antoine et de sa passion / obsession, de ses découvertes et rencontres. Ici ce n'est pas une cité perdue ou un trésor caché; mais bien une (réelle) présence dans des montagnes abruptes, inhospitalières. C'est bien une aventure empreinte de mystères ... et on ne divugachera pas l'histoire.
La qualité des dessins et des colorisations (certaines planches sont de réelles oeuvres d'art) sont au service de cette histoire de passion absolue qui nous emporte vers des sommets.
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