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Florence Seyvos

Florence Seyvos

Florence Seyvos est née en 1967 à Lyon. Elle a passé son enfance dans les Ardennes et vit à présent à Paris. Ecrivain, scénariste, Florence Seyvos est notamment l'auteur de Les Apparitions (L'Olivier, 1995), qui lui a valu le Goncourt du premier roman et le prix France-Télévision.

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Florence Seyvos est née en 1967 à Lyon. Elle a passé son enfance dans les Ardennes et vit à présent à Paris. Ecrivain, scénariste, Florence Seyvos est notamment l'auteur de Les Apparitions (L'Olivier, 1995), qui lui a valu le Goncourt du premier roman et le prix France-Télévision.

Articles en lien avec Florence Seyvos (3)

Avis sur cet auteur (28)

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    Couverture du livre « Un perdant magnifique » de Florence Seyvos aux éditions Editions De L'olivier

    Matatoune sur Un perdant magnifique de Florence Seyvos

    Florence Seyvos décrit dans Un perdant magnifique, les dernières années de la relation d’un père par une fille (en fait son beau-père), plutôt admirative, malgré toute l’étrangeté de son comportement. Magnifique, Jacques l’est assurément. Personne ne peut le contredire. Malgré tout, tout le...
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    Florence Seyvos décrit dans Un perdant magnifique, les dernières années de la relation d’un père par une fille (en fait son beau-père), plutôt admirative, malgré toute l’étrangeté de son comportement. Magnifique, Jacques l’est assurément. Personne ne peut le contredire. Malgré tout, tout le monde le trouve irrésistible, mais pas tout à fait ses deux belles filles. Perdant, il semble l’être aussi tant il a promis que la belle affaire arriverait, bientôt, mais elles savent qu’elles devront toujours attendre !

    Car Anna, la narratrice, quatorze ans, vit au Havre avec sa mère et sa sœur aînée Irène, âgées de deux ans de plus qu’elle. La famille s’était installée à Abidjan où sa mère continue quelque temps et de façon irrégulière à accompagner son mari dans ses affaires commerciales.

    À aucun moment, Florence Seyvos évoque le trouble psychique dont semble souffrir Jacques. Pourtant, la description de ses excès et de sa dernière phase de dépression l’évoque grandement. Jacques est un dépensier sans limite qui fait régner un ordre et une énergie à sa démesure. Sa femme semble ne s’apercevoir de rien sauf à chercher à combler ses dépenses ou ses échecs. Ses belles-filles savent que rien ne tourne rond, mais font tout pour ne rien en laisser paraître, et même éprouvent certaines fois une attention attendrie, surtout à la fin de sa vie.

    Florence Seyvos raconte combien il absorbe toute l’énergie de la famille. D’ailleurs, Anna et sa sœur soufflent lorsqu’il retourne à Abidjan pour ses affaires, même si tout le monde doit continuer de le soutenir à distance.

    Florence Seyvos décrit l’adolescence empêchée de ces deux jeunes filles. Honteuses d’un comportement que leurs amis ne doivent pas voir, mais qu’il faut soutenir pour empêcher qu’il ne s’effondre. En même temps, il les regarde avec amour et affection. Alors que leur mère, notamment avec Anna, lui fait jouer des rôles qui ne concernent pas une jeune fille de son âge. Le vertige entre la mère qui devrait protéger ses filles, et ses filles qui la remplacent lorsqu’elle le décide, comme ça l’arrange, révèle aussi les failles de cette relation maternelle.

    Septième roman de l’écrivaine scénariste, Le perdant magnifique est saisissant de précision sur l’époque, sur les failles de ses personnages et sur les conséquences sur le vécu de chacun. D’une écriture ciselée, Florence Seyvos étonne par cette fiction si frappante de justesse par rapport au réel tout en maintenant des zones de flou magnifiques ! Seulement, l’écrivaine ne revendique aucunement la particularité de son sujet, comme si elle ne voyait, comme la plupart des retours dithyrambiques, qu’un être fantasque, juste Un perdant magnifique !
    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2025/02/05/florence-seyvos-un-perdant-magnifique/

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    Couverture du livre « Un perdant magnifique » de Florence Seyvos aux éditions Editions De L'olivier

    Henri-Charles Dahlem sur Un perdant magnifique de Florence Seyvos

    L'homme le plus seul au monde

    Dans son nouveau roman, Florence Seyvoz met en scène une famille recomposée luttant constamment contre des problèmes d'argent, le mari étant incapable de gérer son budget. Son épouse et ses deux belles-filles forme "le cœur et le prétexte" de son utopie, à la...
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    L'homme le plus seul au monde

    Dans son nouveau roman, Florence Seyvoz met en scène une famille recomposée luttant constamment contre des problèmes d'argent, le mari étant incapable de gérer son budget. Son épouse et ses deux belles-filles forme "le cœur et le prétexte" de son utopie, à la fois fascinées et victimes.

    Une fois le livre refermé, je ne sais pas s'il faut d'abord retenir le côté attachant de l'homme dont on va suivre ici l'histoire ou bien son inconscience. À l'image du jugement de sa belle-fille (la narratrice), mon cœur balance.
    Quand elle fait la connaissance de Jacques, le nouveau compagnon de sa mère, elle est fascinée par sa générosité et son panache, ne se doutant pas alors ce qui se cache derrière ces belles envolées. Mais n'allons pas trop vite en besogne et commençons par le commencement, c'est-à-dire par... la fin de cet homme, qui arrive très affaibli de Côte d'Ivoire où il travaille. Il ne le sait pas encore, mais ses jours sont comptés.
    Il vient chercher du réconfort au Havre, où vivent désormais sa femme et ses deux belles-filles Anna et Irène qui garderont leurs années passées à Abidjan comme une parenthèse enchantée. Car, à l'heure du bilan il faut bien reconnaître que ce dernier n'est guère reluisant.
    Pendant quasiment toutes les années de leur mariage, la famille a été confrontée à des problèmes d'argent, aux huissiers, à une précarité dont l'origine est à mettre au débit du côté cigale de Jacques qui dépensait l'argent qu'il n'avait pas pour des meubles achetés chez un antiquaire ou encore un piano. À peine livrés, il fallait songer à les revendre...
    "Ça va aller, c'était la seule phrase qui me venait à l'esprit, et je savais que je ne devais pas la prononcer. Prononcer cette phrase, c'était me débarrasser d’elle et de toute cette poisse, cette situation à laquelle je ne parvenais pas à m'intéresser vraiment et dont je ne mesurais pas la gravité." Anna sait fort bien que revendre les meubles, c'est trahir Jacques, même si c'était lui qui les avait trahis en les achetant à crédit, et pourtant, elle attache plus d'importance à sa déception au moment de la revente, qu’au désespoir de sa mère.
    À Abidjan Jacques promet de régler la situation, demande sa femme à ses côtés, trouve le temps d'un nouveau contrat de quoi effacer quelques dettes, puis plonge à nouveau, cherchant quelques expédients pour retenir les huissiers.
    " Pendant des années, j'ai vu ma mère ne vivre qu'ainsi, dans un temps découpé et sous la menace, passant d’une échéance à une autre, d'un objectif à un autre: il fallait tenir jusqu'à la fin de l'hiver, il fallait tenir encore un mois, faire patienter la banque une semaine, le temps qu’un chèque soit déposé puis crédité — en espérant qu'il ne soit pas en bois. Jacques, lui, n'avait aucune notion du temps. Quand il disait le mois prochain, cela pouvait signifier dans six mois, dans un an, pour lui ça n'avait pas d'importance."
    Florence Seyvos rend parfaitement cette atmosphère si particulière de fascination-répulsion, ce quotidien marqué par la précarité financière et par l'envie - sinon le besoin - de croire aux promesses d'un homme pour lequel " le présent n’avait aucune importance. Seul comptait le futur, l'utopie sans cesse réinventée, sans cesse perfectible. Étrangement, nous étions toutes les trois au centre de cette utopie. Nous en étions à la fois le cœur et le prétexte."
    On sait depuis Le Garçon incassable, combien la romancière sait marier des sentiments contradictoires, sait repousser les problèmes - fussent-ils graves - par l'imagination. Elle en donne ici une nouvelle démonstration, avec toutes les nuances sur lesquelles sa palette stylistique peut jouer.
    En confiant la narration à sa jeune belle-fille, elle en accentue aussi l'intensité.
    NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici ! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
    https://urlr.me/hREnK9

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    Couverture du livre « Un perdant magnifique » de Florence Seyvos aux éditions Editions De L'olivier

    Salina sur Un perdant magnifique de Florence Seyvos

    C’est avec infiniment de tendresse et de compassion que F.Seyvos  ( le garçon incassable ) en 95 notamment aborde un sujet délicat et malaisant.
    Anna, raconte son beau-père, Jacques. C’est lui le perdant magnifique, salaud peut-être pas, quoique , mais en tous cas, si léger, pathétique . Il...
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    C’est avec infiniment de tendresse et de compassion que F.Seyvos  ( le garçon incassable ) en 95 notamment aborde un sujet délicat et malaisant.
    Anna, raconte son beau-père, Jacques. C’est lui le perdant magnifique, salaud peut-être pas, quoique , mais en tous cas, si léger, pathétique . Il s’est fabriqué un costume trop grand pour ses excès, ses foucades, ses mensonges. Anna grandit avec sa sœur Irène dans l’attente de cet homme qui promène sa faillite et sa famille entre Abidjan, le Havre ou Rome.La mère en a pris son parti et essaie du mieux qu’elle peut de colmater les dettes accumulées , faute à la folie des grandeurs de cet homme qui la subjugue elle aussi.
    Mais Anna adulte garde ce sentiment ambivalent mêlé de tendresse et d’inquiétude.
    De quoi savoir très tôt hélas qu’un adulte qui vous aime peut-être le premier « perdant » rencontré Une bien belle lecture.

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    Couverture du livre « Une bête aux aguets » de Florence Seyvos aux éditions Editions De L'olivier

    frconstant sur Une bête aux aguets de Florence Seyvos

    Voilà un livre que j’avais envie de lire depuis longtemps déjà. Inséré dans ma pile après avoir lu et entendu quelques critiques élogieuses ou perplexes, il me tardait de partir à l’affût de cette étrange bête aux aguets.

    C’est donc chez Anna que j’ai tenté mon observation. Cette adolescente,...
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    Voilà un livre que j’avais envie de lire depuis longtemps déjà. Inséré dans ma pile après avoir lu et entendu quelques critiques élogieuses ou perplexes, il me tardait de partir à l’affût de cette étrange bête aux aguets.

    C’est donc chez Anna que j’ai tenté mon observation. Cette adolescente, livrée aux lecteurs par le truchement d’une écriture aussi fluide qu’énigmatique, n’en finit pas de se poser des questions et le lecteur bien davantage encore.

    Dans l’enchaînement des mots, groupés en courtes phrases et en paragraphes très courts, l’autrice nous propose d’observer une adolescente mal dans sa peau, rongée par la peur de ce qu’elle ressent, de ce qu’elle entend, de ce qu’elle vit au plus profond d’elle-même. Elle se transforme, mais en quoi ?

    Son entourage apparaît peu structurant. Rongée par les silences, les non-dits qui voltigent autour d’elle, sur quoi s’appuyer ?  Sur les paroles ? Celles qu’elle reçoit, celles qu’elle s’invente, celles qu’elle entend ou prononce dans les communications télépathiques qu’elle est persuadée d’expérimenter ? Et comme garde-fou, elle bénéficie au mieux de parents divorcés, un père qu’elle aimait enfant, qu’elle ne supporte plus quand, adolescente, elle croit lire dans son regard que sa fille lui fait horreur. Une mère qui se dit à son écoute mais qui décide de tout en fonction de ses propres terreurs et maintient Anna dans un carcan où la jeune fille ne peut qu’angoisser ou s’évader dans un monde onirique qu’elle s’est fabriqué, à moins que ce ne soient les pilules, une blanche et une bleue, que sa mère lui fait prendre et avec lesquelles la fille triche par bravade, par volonté d’expérimentation ou par soif de comprendre, de se comprendre!

    Pour le lecteur, l’histoire se lit facilement, sans heurt, avec plaisir parfois mais découvrir, sans y être préparé, ces facettes de la vie d’Anna aussi banales que fantasmagoriques ne peut que soulever de multiples questions. Qu’est-ce qui est vrai, vraisemblable ou complètement fou et irréel ? Comment faut-il interpréter ces images d’une adolescente en quête d’elle-même ? Peut-on accorder du crédit à une autrice qui déstructure sans cesse le réel pour nous ouvrir à ce que vit la jeune fille ?  

    Florence Seyos, ne donnera aucune réponse précise à ces légitimes interrogations. Se poser la question n’est pas toujours déjà y répondre ! Au lecteur de prolonger sa lecture. Il refermera le livre, le laissera – ou non – décanter en lui et se sentira nourri -ou pas – par cette approche de l’infinie solitude et des peurs que peut vivre une adolescence en recherche.

    Après, il aimera – ou pas – ce récit qui lui aura offert un enrichissement de sa recherche de compréhension de l’autre ou l’aura plongé dans une perplexité abyssale voire dans un rejet total. Quoi qu’il en soit, ‘Une bête aux aguets’ ne l’aura pas laissé indifférent.  

    Pour ce qui me concerne, j’ai aimé me plonger en questionnement et me sentir provoqué à toujours chercher à mieux comprendre les non-dits qui structurent l’autre.