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Paul, le narrateur, est un jeune Allemand né en 1898 et incorporé dans l’armée en 1916 (tout comme l’auteur). Engagé plus ou moins volontaire (c’est-à-dire sous la pression d’un professeur), il sera envoyé combattre en France.
Avec lui et quelques-uns de ses plus proches camarades, on plonge dans le quotidien infernal des simples ploucs, depuis le bureau de recrutement jusqu’aux tranchées immondes, en passant par le camp d’entraînement des nouvelles recrues, l’hôpital de campagne et les rares permissions dans la famille.
Rien n’est épargné à ces gamins de 18-20 ans : humiliations, blessures, mutilations, gaz toxiques, souffrances physiques et psychiques, peur, angoisse, incompréhension, désespoir.
C’est atroce, affreux, abject, cruel. Cela n’échappe pas au narrateur, conscient que les ploucs dans l’autre camp subissent la même chose, tout autant chair à canon docile et méprisée par les hiérarchies et les gouvernements, bien à l’abri derrière les lignes ou dans leurs bureaux. Conscient également que c’est toute une génération de jeunes hommes à l’échelle de l’Europe qui se fait décimer, il se demande quel genre de vie sera possible pour les rescapés, qui n’auront eu comme seule expérience de vie adulte que la guerre, la mort, la barbarie.
Ce roman est un récit terrible et réaliste des horreurs innommables des champs de bataille de 14-18. Pacifiste, antimilitariste, il dénonce l’absurdité, le cynisme, l’inhumanité, la monstruosité de la guerre.
Un livre puissant, bouleversant, essentiel, dont manifestement (et malheureusement) l’Histoire et la Politique n’ont rien voulu retenir.
Ce roman, sorti en 1928, connu un succès mondial retentissant jusqu’à ce jour jamais démenti.
Erich maria Remarque nous livre la Grande Guerre de 1914/1918 vécue du côté allemand par Paul Baumer, jeune recrue de dix-neuf ans qui raconte son quotidien sur le front. Après un engagement volontaire suite au bourrage de crâne patriotique servit par son professeur, il fit partie des trop nombreux jeunes envoyés au front comme chair à canon. Cette jeunesse sacrifiée qui se retrouve sur le champs de bataille absolument pas préparée à ce qui l’attend.
Paul Baumer raconte ses semaines de formation sous les ordres d’un caporal maltraitant. Ces mauvais traitements, qui au lieu de les briser, éveillent chez ces jeunes soldats un inébranlable sentiment de solidarité, qui, au front, donne naissance à ce que la guerre produit de meilleur : la camaraderie.
C’est le destin de cette jeunesse sacrifiée qui se déroule au travers de ces lignes ainsi que la brutale réalité de la vie au front. Le traumatisme de voir ses camarades d’à peine vingt ans mourir sur les champs de bataille, voire pire, dans des hôpitaux de fortune après d’interminables souffrances. Que dire des permissions durant lesquelles ces jeune gens ne trouvent plus leur place au milieu de ceux pour qui les affrontements sont bien lointains . Ils n’arrivent même plus à exprimer ce qu’ils endurent sur le front sachant que ces gens à l’arrière sont incapables de comprendre.
Ce jeune soldat allemand raconte ici toutes les abominations d’une guerre qu’il ne comprend pas.
Erich Maria Remarque pousse à son paroxysme les descriptions des souffrances physique, des corps découpés, réduits en charpie par l’artillerie afin de nous montrer toute l’horreur du quotidien de ces soldats durant cette guerre.
On a beaucoup écrit sur la Grande Guerre, que ce soit Laurent Gaudet ou Marc Dugain, entre autres. Quel que fut le camps et la langue parlée, le récit est le même : jeunesse volée, sacrifiée, atrocités, terreur, traumatismes ,souffrance mais aussi courage, héroïsme, camaraderie et solidarité.
Un livre édifiant qui témoigne des atrocités d’une guerre mais qui apparemment n’est pas encore assez puissant pour faire dire : « Plus jamais ça » !
Le hasard m’a mis sur la route d’un très grand roman, de ceux que l’on referme la boule au ventre et la gorge nouée. On y dépeint les souffrances et les questionnements des combattants et des civils pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais ce n’est pas qu’une critique sociale de la guerre, l’amour est omniprésent. Il est tout ce que l’on a gagné et tout ce que l’on a à perdre. Il est ce bonheur que l’on peut savourer si l’on reste en vie.
Mais il faut choisir, mourir pour être libre ou vivre pour continuer à aimer ?
@lecturesauhasard
Les Etats-Unis, cette terre tant promise et pourtant depuis longtemps difficile à « habiter ».
Ce roman je l'ai choisi après la lecture d’une critique faite par un autre lecteur, d' « A l'Ouest, rien de nouveau ». L'auteur m'était inconnu alors que dans son pays il était considéré comme un des meilleurs auteurs allemands.
« Cette terre promise » est le dernier roman, inachevé, d'Erich Maria Remarque. Inachevé car il était entrain de l'écrire au moment de sa mort en 1970, à 72 ans. Ce douzième roman serait paru une première fois en 1970 mais aura été retravaillé et traduit en 1998. A priori l'auteur n'aurait pas voulu le faire paraitre en l'état, mais son épouse en a décidé autrement, d'où très certainement la première édition revue fin XXe siècle. Depuis deux siècles sa famille a essentiellement vécu dans les régions rhénanes en Allemagne mais, avant cela, elle aurait eu des origines françaises. Il s'écrit d'ailleurs qu'il aurait même cherché à germaniser son nom en le modifiant en Remark.
On est à l'été 1944, en pleine guerre donc. Ludwig Sommer, un jeune allemand pourchassé par les nazis, décide de fuir sa terre natale pour rejoindre les Etats-Unis. Il réussi à débarquer à New York.
Après l'obtention de son permis de séjour il espère redémarrer une nouvelle vie mais est toujours et encore freiné par ses souvenirs en Allemagne. On le suit dans tous ses périples d'installation et d'immersion dans le pays. Travail clandestin puis légal, la découverte de technologies inconnues, l'amour de l'art aussi bien que les marchands d'art. Il y côtoie d'anciens allemands qui avouent, concèdent que pour les assassins, « leur cher pays natal est la partie de la bonne conscience ».
Le ressenti d'immigré y comme souvent difficile, mais aussi très intéressant car vu sous un angle moins dramatique qu'au XXIe siècle.
Quelle belle écriture à l'image de cette citation certes une des phrases les plus pessimistes de l'oeuvre, mais tellement bien rédigée :
« La mort fait son nid. Elle ne grandit pas en nous, elle est beaucoup plus habile. Si elle grandissait en nous, ce serait plus simple … Mais elle vient sans bruit de l'extérieur ».
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