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« J'ai vu la ville pendant trois semaines devant moi, mais c'était comme si elle avait été située sur une planète inconnue. J'étais dans l'île d'Ellis Island, c'était l'été 1944, et sous mes yeux j'avais New York. » Ludwig Sommer, jeune Allemand pourchassé par les nazis, a enfin rejoint les États-Unis. Son permis de séjour en poche, il part à la découverte de cette terre promise dont les richesses semblent inépuisables. Mais les souvenirs et blessures de la guerre, toujours vivaces, remettent en question la possibilité d'un nouveau départ.
Dans cet ultime roman, inédit en France, l'auteur d' À l'ouest rien de nouveau (Stock, 1929) brosse le portrait d'une incroyable communauté d'exilés tout en offrant une réjouissante satire de la société américaine.
Les Etats-Unis, cette terre tant promise et pourtant depuis longtemps difficile à « habiter ».
Ce roman je l'ai choisi après la lecture d’une critique faite par un autre lecteur, d' « A l'Ouest, rien de nouveau ». L'auteur m'était inconnu alors que dans son pays il était considéré comme un des meilleurs auteurs allemands.
« Cette terre promise » est le dernier roman, inachevé, d'Erich Maria Remarque. Inachevé car il était entrain de l'écrire au moment de sa mort en 1970, à 72 ans. Ce douzième roman serait paru une première fois en 1970 mais aura été retravaillé et traduit en 1998. A priori l'auteur n'aurait pas voulu le faire paraitre en l'état, mais son épouse en a décidé autrement, d'où très certainement la première édition revue fin XXe siècle. Depuis deux siècles sa famille a essentiellement vécu dans les régions rhénanes en Allemagne mais, avant cela, elle aurait eu des origines françaises. Il s'écrit d'ailleurs qu'il aurait même cherché à germaniser son nom en le modifiant en Remark.
On est à l'été 1944, en pleine guerre donc. Ludwig Sommer, un jeune allemand pourchassé par les nazis, décide de fuir sa terre natale pour rejoindre les Etats-Unis. Il réussi à débarquer à New York.
Après l'obtention de son permis de séjour il espère redémarrer une nouvelle vie mais est toujours et encore freiné par ses souvenirs en Allemagne. On le suit dans tous ses périples d'installation et d'immersion dans le pays. Travail clandestin puis légal, la découverte de technologies inconnues, l'amour de l'art aussi bien que les marchands d'art. Il y côtoie d'anciens allemands qui avouent, concèdent que pour les assassins, « leur cher pays natal est la partie de la bonne conscience ».
Le ressenti d'immigré y comme souvent difficile, mais aussi très intéressant car vu sous un angle moins dramatique qu'au XXIe siècle.
Quelle belle écriture à l'image de cette citation certes une des phrases les plus pessimistes de l'oeuvre, mais tellement bien rédigée :
« La mort fait son nid. Elle ne grandit pas en nous, elle est beaucoup plus habile. Si elle grandissait en nous, ce serait plus simple … Mais elle vient sans bruit de l'extérieur ».
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