Une expérience littéraire hors du commun !
Révélé en France par son roman Sukkwan Island publié en France en janvier 2010, David Vann remporte un immense succès immédiat et obtient le prix Médicis étranger. Abordant le thème de l'Amérique d'aujourd'hui,...
Une expérience littéraire hors du commun !
Pour certains, leur premier opus a fait mouche. Leur livre a séduit l’éditeur qui a accepté de le publier et la notoriété leur est tombée dessus. On a tout de suite crié au succès, au génie…. ou au scandale. La presse les a encensé de critiques dithyrambiques ou au contraire porté leur œuvre au pilori mais ils sont devenu célèbres grâce à un talent d’écriture. Ils ont su surprendre. Certains ont écrit d’autres livres à succès et d’autres sont entrés dans la légende avec un seul….ou tombés dans l’oubli. Petit florilège de pépites.
Révélé en France par son roman Sukkwan Island publié en France en janvier 2010, il remporte unimmense succès immédiat et obtient le prix Médicis étranger. Abordant le thème de l'Amérique d'aujourd'hui, ses romans mettent en exergue des personnages aux relations souvent conflictuelles pour dépeindre une Amérique en proie à ses démons. Son dernier roman, Dernier jour sur terre, il nous plonge dans la vie d’un tueur pour éclairer son propre passé, réflexion sur la banalisation de l'usage des armes aux Etats-Unis.
C’est sur les terres de leurs ancêtres Cherokee, dans la Goat Mountain au Nord de la Californie, qu’un père, un grand-père, un fils et un ami de la famille, se rendent, en cet automne 1978 pour leur partie de chasse annuelle.
Ce devait être sa première grande chasse pour le garçon de 11 ans qui allait enfin tuer son premier cerf et devenir un homme. Mais la tension, l’impatience et la violence latente, vont faire de cet événement inscrit dans les traditions de la famille, une randonnée sanglante qui changera leur destin.
Avec cette BD coup de poing, tirée du roman éponyme de David Vann, Carole Vanlinthout (O.CAROL) nous livre un récit tout aussi marquant que le texte d’origine qui soulève la question de la responsabilité dans la « construction » d’un enfant.
De plus, au-delà du poids de l’éducation presque animale d’un père veuf et d’un grand-père tyrannique, il y a également, en toile de fond, les symboles de l’Ancien Testament avec le retour épique du garçon au campement qui ressemble bien à un chemin de croix.
Les illustrations de Georges Vanlinthout sont en noir et blanc, parfois teintées de vert ou de jaune mais principalement de rouge ce qui donne un aspect sanglant à des scènes où la violence prédomine.
J’ai regretté le peu de détails des visages des 4 personnages, comme si leurs traits n’avaient pas d’importance face à la vraie question que soulève cette histoire.
En s’interrogeant sur la part d’inné qui guide les gestes du garçon, on se demande si le Diable ne se trouve finalement pas en chacun de nous. Mettant en balance l’inné et l’acquis, la culture et l’éducation, ce roman graphique, comme tout ce qu’a écrit David Vann, fait surgir l’Enfer qui se trouve toujours au bout du chemin.
Sa profonde noirceur m’a subjuguée et la lecture de cette BD a imprimé en moi des images que je ne suis pas près d’oublier.
Un an sur une île déserte au large de l’Alaska. Un an pour vivre de chasse et pêche. Un an pour retisser des liens distendus. Un an de complicité, de retour à la nature, de travail acharné, de bons moments partagés.
Sur le papier, l’idée de cette année père-fils sur cette île avait tout pour séduire un adolescent amateur d’aventures.
Oui, mais voilà…Dès le départ, tout va mal. La cabane est vétuste, son père est mal préparé et Roy aimerait retrouver sa mère, sa sœur et la civilisation. Pourtant, il s’accroche. Pour ne pas décevoir son père et surtout pour ne pas l’abandonner seul sur cette île inhospitalière. Parce qu’il sait bien que son père va mal. Toutes les nuits, il l’entend pleurer, geindre, gémir. Cela le met mal à l’aise mais renforce aussi l’idée qu’il ne peut pas fuir. Roy a peur mais il reste. Il reste… jusqu’au drame…
Une île déserte, un père, un adolescent, la perspective d’un hiver rigoureux et…une tension palpable, presque suffocante.
Le père ne va pas bien. Il a quitté son cabinet de dentiste après un deuxième divorce et considère que c’est sa dernière chance de reprendre sa vie en main.
Le fils est inquiet, partagé entre l’envie de rentrer chez lui et la peur d’abandonner un père qui va mal, qui pourrait être tenté par le suicide.
Inexpérimentés, ils essaient de se préparer pour la neige et le froid mais l’alchimie ne prend pas. Ils restent des inconnus l’un pour l’autre. Et l’ambiance est de plus en plus oppressante.
Et puis soudain, tout bascule dans un retournement de situation qu’on ne voit pas venir.
Récit d’une descente aux enfers, Sukkwan Island est un roman dérangeant, glaçant, qui se dévore avec une fascination morbide, le souffle court, la poitrine oppressée. Une lecture dure dont on ne ressort pas indemne. Âmes sensibles, s’abstenir.
Lorsque Tracy quitte la Californie et ses obligations familiales pour rendre visite à son frère sur l'île de Komodo en Indonésie, elle voit en cette escapade une occasion de se ressourcer et d'explorer les fonds marins. Cependant, submergée par des émotions troubles et envahissantes, elle se révèle être une bombe à retardement incontrôlable aux yeux de son frère et de sa mère. Et si ces retrouvailles prenaient une dimension que personne n'avait envisagée...
David Vann instaure rapidement une atmosphère instable et électrique. Très vite, les insinuations, les piques et les reproches remontent à la surface, incontrôlables et déchirants.
On s'infiltre avec Roy en eaux troubles, aux côtés de Roy, entourés de merveilles marines. L'animosité grandit, à peine contenue, alors que Tracy se sent déconnectée de son ancienne vie, submergée par la perte de son emploi et le poids de ses responsabilités envers ses jumeaux.
Dans ce monde du silence, elle est tourmentée par un tumulte agité sous sa combinaison de plongée. Le combat semble injuste, dirigé contre la mauvaise personne...
L'écriture est captivante, avec des descriptions immersives qui oscillent entre brutalité et beauté. Nous sommes témoins des frustrations profondes et de leurs conséquences dévastatrices. L'auteur joue avec nos émotions, flirtant avec une frontière dangereuse et hypnotique jusqu'à son apogée.
Un malaise s'installe, sans que l'on sache s'il va cesser... Un récit puissant et maîtrisé !
Dans son dernier roman, David Vann, que je découvre avec ce titre, a choisi de parler de l'histoire des conquistadors espagnols du 16ème siècle, et plus précisément celle d'Hernando De Soto, homme abjecte et méprisant, personnage antipathique, fourbe, menteur, voleur, violeur qui fit couler le sang des Cherokees pour s'accaparer La Florida et faire de ses habitants des esclaves à sa merci. Monstre d'orgueil, il manipule ses compagnons de voyage et n'a qu'une obsession : trouver de l'or, et pour cela, il n'hésitera pas à se lancer dans des massacres abominables. Face à eux, les autochtones, peuple résistant, défendant ses terres et ses traditions.
Les chapitres alternent ainsi entre l'histoire de De Soto, homme sanguinaire dont le but ultime est d'anéantir un peuple pour s'approprier ses terres et le récit de la création du monde, le mythe de l'enfant sauvage qui renaît chaque jour, l'importance de la nature et des divers éléments qui la composent.
Dans ce récit, David Vann montre combien la violence de l'homme a marqué l'histoire, celle de ses aïeux en l'occurrence, les Cherokees et combien sous couvert d'apporter la civilisation à un peuple considéré comme sauvage, les explorateurs ont perdu toute notion d'humanité, et sont devenus des bêtes assoiffées de sang et de pouvoir. C'est un roman dont les thèmes sont vraiment intéressants et qui pousse à la réflexion.
J'ai apprécié découvrir la plume de l'auteur, franche et incisive, même si j'y ai trouvé quelques longueurs au récit.
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