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Été 1985. En plein coeur de la Vallée Centrale de Californie, Galen, 21 ans, vit seul avec sa mère. Étouffé par son amour exclusif, le jeune homme se réfugie dans la méditation. Leur existence est rythmée par les visites inopportunes de sa tante et de sa cousine trop sexy, et par celles qu'ils rendent à la riche grand-mère dont la mémoire défaille. Mais l'accumulation de rancoeurs entre les deux soeurs et l'obsession de Galen pour sa cousine ne tarderont pas à les mener au bord de l'explosion.
Un roman haletant sur la lente descente aux enfers d'un jeune homme, véritable tour de force d'un romancier exceptionnel.
A 22 ans, Galen n’est pas encore un homme, tant il est opprimé par sa mère, il reste un grand enfant. Maladivement exclusive, elle le veut pour elle seule et l’isole du monde, l’empêchant de faire des études ou de voyager. Se défendant comme il peut contre cette relation toxique, il se réfugie dans la méditation et la chirurgie éthérique, s’imaginant tantôt être « une vieille âme » qui a traversé les temps, tantôt être le prophète de Khalil Gibran.
La spiritualité apporte un peu de paix dans sa vie, lui permettant d’échapper à la haine qui nourrit les relations entre sa mère, sa tante et sa cousine Jennifer. Seule sa grand-mère, pourtant à l’origine de ce dysfonctionnement familial, semble avoir gardé sa confiance.
Mais lorsque sa mère décide de le renier, il sombre doucement dans une psychose qui emporte son fragile équilibre. S’opère alors une lente et inexorable descente aux enfers qui va voir Galen perdre tous ses repères, mélangeant spiritualité et réalité, dans un tourbillon de violence et d’irresponsabilité.
David Vann sait bien nous entraîner dans la chute de ses personnages si noirs et l’on hésite entre la compassion et l’effroi, spectateur impuissant d’une folie dans laquelle le personnage se noie et que cette phrase de Nietzsche décrit bien : « Si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi ».
Assez surréaliste dans la quête de spiritualité, Impurs est moins percutant que les deux précédents romans, Sukkwan Island et Desolations, mais il reste néanmoins une exploration déroutante des mécanismes de la folie qui semble être racontée de l’intérieur.
Une lecture dans laquelle on ne se lance pas la fleur au fusil mais qui, si l’on aime cette écriture très sombre, devient vite addictive.
Me revoilà plongée dans les romans noirs de David Vann, auteur aussi étrange qu’addictif mais qui réussi quasi à chaque fois à me surprendre par la diversité des mœurs qu’il cisèle. Il puise au fond des âmes impures. Dirt est le titre anglais de celui-ci. Et pour le coup, ces personnages sont bien, bien Dirts !
Dans son troisième roman, l’auteur met en scène une famille de femmes. On plante le décors dans une maison perdue au milieu de nul part, où personne ne nous voit ni nous entend, dans la poussière de Californie.
Ces femmes tournent autour de Galen, puceau de 20 ans, demi attardé qui veut le faire croire. Son plus grand souhait est pourtant de filer à l’université pour s’échapper de cette vie miteuse. En attendant, il se réfugie dans la méditation profonde de l’âme et du corps avec des croyances New Age…. et sa cousine. Je vous la présente après..
La mère de ce jeune homme, Suzie, « amoureuse » de son fils, détient le chéquier de la grand-mère retirée à l’abandon dans une petite maisonnette, pour plus de liberté. On fait croire à cette dernière qu’elle est folle et pauvre, histoire de bien profiter à sa place.
Hélen, la tante de Galen, sœur de Suzie, amère et jalouse de la préférence de leur propre mère, passe son temps à venir manger chez eux, se plaindre, réclamer de l’argent et créer volontairement ou non, des tensions avec sa sœur et son neveu idiot.
Et enfin, Jennifer, fille d’Helen, la cousine fine et perverse de 17 ans, en pleine conscience de son pouvoir sexuel. Elle est aussi chaude que la Californie l’été et Galen l’a bien compris.
La plume est égale à elle même, ne prend pas de gant. Hélen, brimant au possible tout son monde, une grand-mère abusée et seule, Suzie et son amour filial dégoulinant sous la moiteur de l’été et pourtant, ce n’est pas la relation qui m’a le plus dérangée… Jennifer et Galen, eux tiennent le rôle. Les scènes de pornos entre cousins sont explicites, outre le côté consanguin, la dépravation de la jeune fille est juste incroyable ! C’est une véritable tortionnaire..
Toute cette ambiance familiale de déjantés, malsaine au possible, suffocante, ne fera qu’amplifier jusqu’au point de non retour. Comme dans tous les romans lus de l’auteur, arrive le moment où un personnage craque, nous assistons à sa déchéance et à sa perversité la plus ignoble au détriment de sa victime. Durant plusieurs longs jours, l’introspection, la réflexion, les discussions se feront tantôt poussiéreuses et colériques, tantôt tendres et pleines de remords.. le duel est coriace et ce n’est que la fatigue et la lassitude qui fera plier. Ou mourir.
Encore une fois, David Vann conserve ses codes de la noirceur ; on glisse doucement vers la névrose, la folie, l’indécence, le supplice, l’immoral. Tout cela sur une terre brûlante et rocailleuse, où les griffes du soleil noircissent, brûlent la peau et l’âme.
Cette dernière partie, bien que nécessaire pour magnifier la descente aux enfers du personnage, respecte le rythme de l’auteur : il nous présenter le drame et nous laisse (savourer) attendre.. quitte à descendre avec lui au fond du fond. Cependant, et comme pour « Désolations », j’ai trouvé cette partie un peu longue… Je me suis lassée. A presque vouloir y mettre un coup de pelle pour en finir plus vite, bordel !
Donc, Impurs ne sera pas ma lecture favorite de l’auteur, ne détrônera pas Aquarium.
David Vann est un auteur qui dérange, crasse, écœure, choque. Avec lui ce ne sont que des contes de fé(lés). Mais je crois que c’est pour cela que je l’aime et que je continuerai à le lire. Le prochain sur la liste : Derniers jours sur terre.
Challenge Gallmeister J’enchaîne les romans noirs pour mon challenge Gallmeister. Après le noir de noir de Corrosion, Impurs est un livre sur le rapport difficile d’un jeune homme et de sa mére. Galen, jeune puceau de 22 ans, vit en Californie avec sa mère dans une ancienne ferme entourée de noyers. Il ne peut pas aller à l’université car il n’y a pas assez d’argent à la maison et on attends l’héritage de la grand mère mais celle-ci est en maison de retraite. Elle perd la tête, Galen et sa mére vont la voir tous les jours et y retrouve sa tante et cousine. Celles-ci attendent elles aussi une part de l’héritage. Galen est le seul homme de la maison, plane le souvenir d’un grand pére violent et d’un pére disparu. Toute cette fatrie va décider d’aller passer un week end en famille dans une cabane dans les bois. La cousine va aguicher son jeune cousin et au retour à la maison, la mére va menacer son fils de le dénoncer à la police pour outrage à mineure. Cela va alors dégénérer grave (comme diraient les jeunes). David Vann nous parle de cette descente aux enfers et nous sommes pris au piège de ce huis clos. Galen nous raconte sa version des faits et l’enchaînement des épisodes va nous entraîner dans un roman digne des mythologies grecques, les cousins couchent ensemble, les fils veulent tuer leur mére.. On est pris dans l’esprit schizophrène de Galen et on pourrait étouffer dans cette grange, bien qu’il y ait aussi des moments paisibles quand Galen tente de faire du yoga au pied d’un arbre. Mais vite sa mère va hurler et l’inviter à prendre un thé avec quelques cakes.. Des longueurs dans ce texte mais encore une fois une lecture intéressante sur la société américaine, bien que ces thèmes abordés sont universels. Une lecture dont on ne sort pas indemne.
Bon c'est dit, je suis totalement sous le charme de la plume de David Vann et de sa verve, de son imagination. Impurs est le second livre de l'auteur que je lis et, au-delà de son talent, ce que je ressens à la lecture de ses œuvres c'est un malaise, certes, mais un bouleversement dans tout mon être.
Galen à vingt-deux ans, il vit en compagnie de sa mère Susie dans une bâtisse du désert californien. Lui reste par soucis financier, mais sa mère le retiens car elle ne veux pas être seule ; elle garde Galen près d'elle tantôt le considérant comme son fils ou bien comme un homme... Galen lui, essaye tant bien que mal de lutter contre ses pulsions sexuelles.
Entouré seulement de femmes : sa grand-mère ayant de l'argent, qui perd la tête et qui est internée dans une maison de retraite, sa tante Helen jalouse et très spéciale qui convoite les possessions des autres, sa cousine Jennifer, très sexy mais au cynisme détonnant... il tente d'échapper à tout cela, avec une spiritualité fumeuse, qui franchement, avouons-le n'est pas au top, et qui n'empêchera pas les choses de basculer.
Comme avec ma précédente lecture de l'auteur, je ressors de celle-ci épuisée, au bord de l’écœurement. David Vann côtoie la folie et nous entraîne, avec lui, dans ce qu'il y a de plus noir chez l'être humain.
Avec David Vann, on comprends que la famille est toxique, que le mal pointe en chaque être et qu'il suffit d'un rien pour plonger totalement dans la folie, le sadisme et l'horreur.
Galen est un jeune homme pour qui le spiritisme fait entièrement partie de sa vie. Il souhaite atteindre le Nirvana, jusqu'à pousser son corps et son esprit aux limites de l'entendement.
Si le malaise est là dès le début du livre (haine, mépris, jalousie, tensions sexuelles, mensonges et secrets) celui-ci va crescendo, comme il en avait déjà été le cas avec Sukkwan Island.
Ma lecture fut tendue, émotionnellement et même physiquement. La nausée pointait son nez, le dégoût et la colère aussi. Quand la dernière page fut tournée, je me suis retrouvée exténuée, sans force... J'avais l'impression d'avoir perdue mon illusion et quelques années de ma vie.
David Vann est un de ces auteurs qui vous bouleverse, qui vous malmène et dont vous n'oublirez jamais les récits qu'il vous offre.
Avec lui, vous comprenez ce qu'est la réalité de la vie et son horreur, son sadisme. Quand on ressort d'une lecture d'un ouvrage de l'auteur, on a qu'une envie c'est de profiter de la beauté de ce qui vous entoure et de vous jeter dans les bras des êtres qui sauront vous rassurez !
Les histoires et la plume de David Vann trouvent échos en moi... ses livres me transforme et efface, à chaque nouvelle lecture, un peu plus l'enfant qui est en moi.
Je n'ai qu'une envie c'est que vous lisiez ce roman, ou tout autre de l'auteur, que vous vous livriez totalement à lui, afin de vous laissez envahir par sa force et sa noirceur.
Un coup de coeur, une fois de plus.
Un huit-clos familial étouffant comme David Vann en est le maître.
Gale vit avec sa mère dans une demeure isolée en Californie, et nourrit des ressentiments et des émotions contradictoires qu'il parvient difficilement à refréner. Lorsque sa tante et sa jeune cousines s'immiscent dans leur intimité, et que sa grand-mère sénile, placée contre son gré en maison de retraite, leur rend brièvement visite, tous les éléments sont réunis pour le conduire dans ses retranchements, et faire basculer l'équilibre précaire des journées ordinaires.
Ce roman est absolument destructeur : les personnages sont détestables et abjects, et les liens qu'ils entretiennent complètement venimeux. Le style est vif et parfois cru, mais on ne retrouve pas avec autant de finesse ce qui faisait la force de Goat Moutain ou Sukkwann Island : avec Impurs, on est abîmé, et la lecture est par moment insoutenable.
Un objet littéraire étrange, que l'on repose avec soulagement.
Mais où David Vann veut-il nous mener avec cette famille improbable ?
Chacun de ses membres est plus horrible que l’autre
Galen, vingt-deux ans, dégénéré, à l’esprit torturé, à l’imagination débridée, obsédé sexuel
Jennifer, sa cousine, seize ans, sexy, vicieuse, provocante et provocatrice
Suzy-Q, sa mère, hyper-protectrice, réfugiée dans le passé et qui a main mise sur l’argent familial
Helen, sa tante, aigrie, frustrée, jalouse de Suzy-Q
La grand-mère, reléguée à l’hospice, qui perd la mémoire
Et entre ces cinq là, on vit un huis-clos oppressant. Quelle noirceur, quelle démence, quelle abomination !
C’est un roman sombre, destructeur, jalonné de scènes plus qu’érotiques.
Une escalade de la haine et de la folie.
La dernière partie d’ailleurs, atteint le comble de cette folie destructrice et enlève de la crédibilité à l’histoire..
Si Sukkwan Island et Désolations étaient déjà des romans pessimistes, que dire de celui-ci. Dommage, avec un tel talent d’écrivain de ne se complaire que dans le négatif des relations humaines.
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