Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Dans le cadre d’un travail de recherche universitaire, David Van Reybrouck, archéologue et historien, tombe sur un ouvrage évoquant un plagiat qui aurait été commis en 1926 par Maurice Maeterlinck, écrivain belge et Prix Nobel de littérature en 1911. Pour son ouvrage « La vie des termites », ce dernier se serait en effet inspiré des travaux d’un certain Eugène Marais, poète, journaliste et écrivain morphinomane sud-africain, spécialiste des grands singes et … des termites, précisément.
Voilà donc David Van Reybrouck qui boucle sa valise pour l’Afrique du Sud, sur les traces d’Eugène Marais, à la recherche des preuves qui permettraient de tirer au clair cette affaire de plagiat.
Si cette enquête est le fil rouge de cet ouvrage, elle n’en est pas le seul sujet, puisque l’auteur découvre l’Afrique du Sud post-apartheid, à l’aube du 21ème siècle, à peine dix ans après la libération de Mandela. Cette immersion, de Pretoria au Cap en passant par la région reculée du Waterberg, donne lieu à de profondes réflexions sur le pays et son histoire, depuis sa colonisation par les Hollandais puis les Britanniques jusqu’aux laborieuses tentatives de réconciliation entre Blancs et Noirs. L’occasion d’aborder des thèmes tels que racisme, discrimination, pauvreté, criminalité, sida, ou encore, à l’époque de Marais, complexe de supériorité des scientifiques européens sur leurs homologues africains.
On aurait pu croire que ce récit partirait dans tous les sens, mais David Van Reybrouck s’y entend pour raconter de façon captivante une quête qui fourmille (ok, c’était facile) d’informations, d’idées, d’anecdotes. Ajoutez-y un sens assez fin de l’humour et de l’autodérision mêlé à une bonne dose d’érudition, et vous serez tout étonné.e d’avoir trouvé aussi passionnant un livre sur les termites (mais pas que).
#Lisezvouslebelge
Ensemble de chroniques courtes publiées entre 2015 et 2018 dans le journal néerlandais « De Correspondent » et regroupées dans cette édition. Elles reflètent les coups de cœur et les coups de gueule d’un humaniste sur un grand nombre de sujets, d’objets et de personnes rencontrées au cours de son activité professionnelle. La grande diversité des sujets abordés rendent la continuité de la lecture inopérante et il vaut mieux picorer ses odes pour les apprécier, savourer les bonnes et passer plus vite sur les moins bonnes.
Pour moi, LE livre de 2013. Une approche extraordinaire du Congo, dont je ne connaissait presque rien. Le secret : constatant la rareté des documents écrit (David Van Reybrouck est pourtant un sérieux écumeur d'archives, cf. "Le fléau"), l'auteur choisit de faire parler les Congolais, surtout les anciens. Le résultat : une histoire plus vivante que jamais; j'ai dévoré les 700 pages, et regretté que cela soit fini. En outre, écriture remarquable (ou remarquable traducteur de flamand vers le français). Si vous aimez, lire aussi Lieve Joris ("Mon oncle du Congo", "Mali Blues"...).
En littérature le plagiat est jugé comme un crime imprescriptible. Il entache à vie la réputation du coupable, si toutefois il est pris en flagrant délit ! Cette condamnation morale semblerait même s'aggraver avec le temps. Pour preuve ce récit inclassable et protéiforme de David Van Reybrouck, enquêtant sur une affaire de ce type vieille de près d'un siècle. Dans le box des accusés : Maurice Maeterlinck, gloire nationale pour avoir été le seul écrivain belge nobélisé. Du côté de la victime : Eugène Mairais, entomologiste sud-africain, spécialiste des termites, l'accusant d'avoir pillé l'oeuvre se sa vie.
Afin de vérifier cette rumeur tenace, le narrateur se lance dans une enquête aussi difficile que palpitante, le conduisant jusque dans les régions rurales les plus isolées de l'Afrique du Sud. Doté d'une curiosité encyclopédique sans limites, il nous parle successivement de poésie symboliste, de conflits linguistiques belges, de l'histoire des Boers, et surtout de la vie des termites puisqu'il s'agit du coeur du sujet. Ne demandez comment il arrive à rendre aussi passionnant un sujet qui à la base n'intéressait que lui, cela fait partie de son charme mystérieux !
Au fur et à mesure de ses investigations riches en rencontres hétéroclites et autres aventures inattendues, il nous dévoile non sans humour ses doutes, ses pics d'enthousiasme ou ses opinions très affirmées. L'auteur du Fléau est tout le contraire d'un rat de bibliothèque, il aurait plutôt les traits d'un Tintin au Congo. Le paternalisme colonial d'Hergé y est juste remplacé par cette condescendance juvénile d'intellectuel progressiste. Chez Van Reybrouck, la figure du sauvage récalcitrant n'est plus incarnée par le bon Congolais, mais par le fermier afrikaner du Transvaal. L'histoire ne nous dira pas si sa vision du monde a été ébranlée au fil du temps. Pourtant, en transformant cette obscure recherche universitaire en voyage initiatique, ce détective littéraire finit par reconnaitre que le but de son voyage n'était pas la résolution de son énigme mais le chemin qui y menait.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
A gagner : des exemplaires de cette BD jeunesse sur fond de légendes celtiques !
L'autrice coréenne nous raconte l'histoire de son pays à travers l’opposition et l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose
Mêlant la folie à l’amour, l’auteur nous offre le portrait saisissant d’une « femme étrange » bousculant les normes binaires de l’identité sexuelle