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La clé de verre, Dashiell Hammet, Gallimard (traduit par P.J. Herr, Renée Vavasseur, Marcel Duhamel)
Le fils du sénateur Henry en campagne pour sa réélection meurt dans des circonstances suspectes. La fille du sénateur, Janet est fiancée à un parrain, Franck Madvig, et c’est le meilleur ami de Madvig, Ned Beaumont qui trouve le cadavre. Il décide d’enquêter, mais ce n’est pas chose aisée, puisque temps d’élection et que les rivaux de Madvig/Henry menés par un autre caïd Shad O’Rory aimeraient bien mettre ce meurtre sur le dos de Madvig
Écrit en 1931, ce roman noir ne pâtit pas de son presque siècle, puisque les accointances entre le milieu et les politiques demeurent et se sont peut-être même renforcées, ne serait-ce qu’aux États-Unis où Trump est donné gagnant dans les sondages.
Malgré un héros qui prend son temps, qui préfère réfléchir avant d’agir, ce roman est assez rapide ; pas de temps mort, ni de ventre mou : rebondissements, surprises, guet-apens, dissimulations, passages à tabac, irruptions, menaces… tout ce que l’on aime dans le roman noir est présent et excellemment amené. Les dialogues sont percutants, les répliques cinglantes et les descriptions des personnages précises et réjouissantes, et pas de longueurs pour décrire les lieux, paysages et le temps qu’il fait. Lorsque cela est nécessaire pour l’ambiance, une seule courte phrase suffit et hop, le décor est planté. Toute l’écriture de Dashiell Hammett est réservée à ses personnages, à leurs rapports, leurs trahisons, coups bas, amitiés et à son histoire politico-financiaro-truande, pas de chichis, pas de digressions oiseuses et inutiles. Du bon, du solide.
Lorsqu'une auteure sud coréenne, Jung Jaehan (carnets d'enquête d'un beau gosse nécromant) m'incite à (re)lire des classiques du noir nord américain. Et du pur noir américain, "l'introuvable" nous entraîne dans le New York des années 30. Nick Charles, ancien détective, en villégiature dans la grosse Pomme, avec sa charmante épouse, Nora, passe quelques jours de vacances au Normandy et ils retrouvent quelques amis, ont des soirées mondaines, des soirées au théâtre, au basket ou hockey. Un jour, il rencontre Dorothy, la jeune fille d'un ancien client de Nick. Son père a disparu et elle souhaite le retrouver. Mais un meurtre a lieu, et il s'agit de l'ancienne secrétaire-maîtresse de son père. La famille, la police, l'avocat de la famille vont tenter de retrouver "l'introuvable". Mené à toute vitesse, nous allons tenter avec Nick Charles et quelques nombreux verres de whisky de comprendre cette disparition. Se lit d'une traite, avec des personnages touchants, agaçants, troubles, ambivalents à souhait et des dialogues percutants. Une soirée de lecture agréable, avec des déambulations dans les rues, les bars de NYC, et beaucoup d'effluves d'alcool.
Lorsqu'une auteure sud coréenne, Jung Jaehan (carnets d'enquête d'un beau gosse nécromant) m'incite à (re)lire des classiques du noir nord américain et que je prends un réel plaisir à dévorer en une nuit des noirs de noir. Après la lecture de "l'introuvable", noir urbain new yorkais, avec "la moisson rouge", D Hammett nous entraîne dans une petite ville minière. le narrateur, détective à la Continental Detective Agency, de San Fransisco, a rendez-vous avec un patron de presse de Personville, Donald Willsson. Personville qui est aussi appelé Poisonville, pollution, corruption, trafic en tout genre ont empoisonné cette ville minière. Son client ne viendra pas car à l'heure du rendez vous il est assassiné dans les rues de la ville. Que faire pour notre détective ? Il aimerait tout de même en savoir plus sur ce meurtre. le père de la victime, magnat de la ville, vieillissant et qui règne sur la ville de son lit, l'engage pour quelques milliers de dollars pour "purifier" la ville des différents clans. Notre détective va alors décider de mettre la pagaille dans cette fourmilière, accompagné par une jeune femme, de "mauvaise vie", fatale, qui connaît très bien l'ensemble des escrocs, voleurs de cette ville. Trafiquants de tout genre, police corrompue, politiques corrompus, il y a en effet un grand ménage à faire. Nous allons être entraîné à toute vitesse dans les multiples règlements de comptes entre bandes, même quasiment à s'y perdre. Mais avec une plume acerbe, des personnages bien campés, ambivalents, certains n'hésitent à faire le mal pour le bien, des dialogues parfaits, nous passons une sacrée soirée.
Le narrateur, détective à la Continental Detective Agency, succursale de San Fransisco, a rendez-vous avec un patron de presse de Personville, Donald Willsson. Alors qu'il l'attend chez lui, ce dernier est assassiné. Elihu Willsson, le père du jeune défunt est "le tzar de Poisonville" ainsi que la ville est surnommée, tant les gros voyous y pullulent. Le détective arrache au vieil homme dix mille dollars pour nettoyer la ville. C'est le début d'une histoire sanglante.
Écrit et paru avant Le faucon de Malte, ce roman est une sorte de western de la fin des années 20. Un détective sème la pagaille dans les rangs des voyous d'une ville gangrénée par le crime, les incite à s'entretuer tentant lui-même de passer entre les balles, ce qui n'est pas si simple.
Dur et violent, sans bon sentiment, ici rien ne se fait pour autre chose qu'un profit tangible. Dinah Brand, la seule femme du lot n'est pas la dernière à vouloir tirer son épingle du jeu, c'est sa seule façon de s'en tirer face à ces hommes sans foi ni loi. Seul le détective le fait pour autre chose : ses raisons restent floues, sans doute une certaine conscience professionnelle qui, cependant, se limite à la grande idée générale et ne s’encombre pas de scrupules quant aux moyens utilisés.
Dashiell Hammet écrit du noir désespéré, direct. Il a le sens de la formule : "Je me laissai ensuite conduire à une chambre mal tenue, où je transvasai un peu de scotch de ma gourde dans mon estomac et me couchai en prenant mon pistolet et le chèque du vieil Elihu avec moi." C'est moderne pour l'époque et il casse les codes, précurseur d'un genre nouveau : le hard-boiled, ce roman noir dans lequel les limites entre le bien et le mal sont floues et qui est basé sur la violence et l'action. Et là, tout y est.
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