"S’il y avait davantage de prises de conscience individuelles, alors peut-être que le collectif changerait"
"S’il y avait davantage de prises de conscience individuelles, alors peut-être que le collectif changerait"
Une bande dessinée touchante justement, qui nous parle de la difficulté pour certains à devenir parents, puis du quotidien qui tue le couple à petit feu… Mais aussi d'abrutissement au travail et d'art.
Parce qu'il faut travailler, Fabien laisse de côté ses idéaux et son bagage dans les arts appliqués pour aller travailler dans un abattoir.
Mais ici, le rythme de mort est infernal, les hommes qui y travaillent se forgent une carapace pour échapper à la vérité qui se présente sous leurs yeux : la maltraitante animale…
Mais peut-on vraiment tenir ce rythme d'horreur sans séquelles ? Seule l'histoire racontée chaque soir à sa fille semble maintenir Fabien en vie, est-ce suffisant pour l'empêcher de "disjoncter" complètement ?
Un jour, dans l'abattoir, il va croiser une truie pas comme les autres qui va lui donner l'impulsion de vie et de changements…
Un bel album en clair-obscur qui souligne la noirceur et la cruauté de certains passages, des personnages attachant…
C’est avec les premières secousses provoquées par le séisme, qui eut lieu le 18 avril 1906 à 5h12, que se terminait le tome 1 de ce diptyque au titre évocateur, San Francisco 1906.
La veille, une femme de chambre prend son service de nuit au Palace Hôtel. Comme son nom l’indique, ce somptueux hôtel accueille le ténor italien Enrico Caruso après sa prestation donnée au Grand Theatre Center.
Mais alors qu’elle s’apprête à préparer la chambre avant l’arrivée de son illustre occupant, la jeune femme est kidnappée par deux malfrats à la solde de la mafia italienne. En effet, elle avait découvert dans la chambre un sublime portrait peint par Gustav Klimt que ceux-ci devaient récupérer.
Désirant se débarrasser de la femme de chambre, ils sont interrompus dans leur sombre besogne par la mafia chinoise. Une fois libérée, la femme de chambre, toujours en possession de l’illustre tableau, décide de retourner au palace pour le restituer au chanteur d’opéra qu’elle pense être son propriétaire.
Mais ses plans sont réduits à néant par le tremblement de terre qui va détruire la ville de San Francisco.
Comment va-t-elle pouvoir, dans ces conditions, échapper aux mafieux, alors que la ville est en feu et que l’armée se positionne au milieu des décombres et des incendies ?
Après un premier tome qui se déroulait juste avant ce terrible séisme et qui présentait l’intrigue, le tome deux de San Francisco 1906, signé Damien Marie (scénario) et Fabrice Meddour (dessin), nous entraîne dans un San Francisco en ruines. Progressivement, on découvre pourquoi ce tableau se trouvait dans les malles de Caruso, à qui la mafia italienne le destinait et pourquoi.
Il était vraiment très ingénieux de tisser ce scénario de fiction et de l’insérer dans des faits historiques avérés et avec des personnages ayant vraiment existé tels que le ténor Caruso, le maire de San Francisco Eugene Schmitz ou le général Funston.
Une passionnante histoire avec de belles illustrations sur fond de sépia et de gris, pour ainsi mieux visualiser cet événement qui reste, à ce jour, un des épisodes les plus dramatiques de l’Histoire des États-Unis.
Nuit du 17 au 18 avril 1906
À San Francisco, une nuit pour sauver sa peau. Judith, une femme de chambre, détient un tableau de Klimt que beaucoup convoitent. Entre la pègre italienne et les triades chinoises, elle cherche à échapper aux flingues qui la menacent. Puis, vers 5h12, la terre s'est mise à trembler...
Voici la suite et la fin du diptyque scénarisé par Damien Marie à partir d'événements réels. Après le tremblement de terre qui secoue violemment San Francisco cette nuit-là, les incendies se propagent et finissent de détruire la ville. Au milieu des débris et des flammes, Judith tente d'échapper à ceux qui veulent à tout prix le tableau. On suit sa course folle et sa quête de vérité.
Fabrice Meddour peint superbement ce San Francisco en ruines où 300 000 habitants ont perdu leur toit. Alors que le premier tome était essentiellement sépia, celui-ci est plus coloré et met parfaitement en avant le marasme ambiant avec, au milieu, notre héroïne, et quelques personnages historiques comme un certain Général Funston et le maire de la ville Eugene Schmitz.
Ce beau diptyque mêle astucieusement fiction, histoire et arts. Un combo plutôt réussi porté par le dessin de Fabrice Meddour et accompagné d'un cahier historique fort intéressant.
Un bien bel album, très humain, malgré le sujet traité.
Et bien sûr ça me parle plutôt pas mal, ayant la quarantaine et une fille à peu près du même âge et au même prénom. Mais fort heureusement je n'ai pas le même métier, juste impossible pour moi !
J'ai aimé les couleurs, marquées d'une page à l'autre ou plutôt d'un chapitre à l'autre, en tous cas je n'ai pas trouvé de réelle signification. Soit c'était un peu une manière de marquer des séquences .. Soit un peu au hasard et graphiquement intéressant. Ce qui me convient aussi à vrai dire.
J'ai beaucoup apprécié l'humanité qui ressort de tout cela, les émotions, les expressions des uns ou des autres. On sent une vérité dans l'approche des personnages. Seul moment où on sent un décalage étant la visite de l'artiste parisien, où ça part en live, stéréotypé mais peut-être aussi proche d'une certaine vérité.
On peut aussi noter le fait que ça parle rapidement, mais de manière très précise de vin et surtout de bière. Mieux qu'avoir un classique "tu veux une bière?". Non là, ça cause dans un certain réalisme entre passionnés/amateurs que je connais un peu ;)
Bref, on parle ici de rêveries, d'une âme en recherche de sens dans sa vie. De relation de couple, de boulot difficile et parfois des cohabitations de couples pas si simples quand on a des rythmes totalement différents, d'une autiste à la campagne avec des parents agriculteurs. Un melting-pot de vie. Avec ses difficultés qui s'entrecroisent.
Album rempli également de silences, parfois plein de sens, parfois aériens.
Un bien bel album, pavé, qui transporte ailleurs ..
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